Ressources et tensions au coeur des mers et des océans
THEME 2 : MERS ET OCEANS : AU COEUR DE LA MONDIALISATION
Question obligatoire :
Mers et océans : vecteurs essentiels de la mondialisation
docs 1 p. 150 et 1 p.152 de votre manuel
Les ressources halieutiques et énergétiques
 

A la malédiction de la pêche illégale s'ajoute la surpêche « légale », car autorisée par les accords entre les pays côtiers et les armateurs, ainsi que par les accords de partenariat de pêche durable, signés entre l'Union européenne et plusieurs pays africains. Ces derniers cèdent aux navires européens le droit d'exploiter leurs ZEE en échange d'un soutien technique et financier très variable - 1,8 millions d’euros pour le Sénégal et 59 millions pour la Mauritanie. Un argent dont les pêcheurs locaux ne voient guère la couleur. « La pêche industrielle est une catastrophe pour le Sénégal », juge M. Sall, président de la plateforme des pêcheurs artisanaux du Sénégal. « Les navires étrangers pêchent dans des zones interdites et ils utilisent un équipement qui détruit l'habitat naturel de la faune marine. Comme leurs prises sont de plus en plus maigres, les pêcheurs sénégalais s'aventurent dans les eaux mauritaniennes et plusieurs piroguiers sénégalais sont morts sous les balles des garde-côtes mauritaniens1 ».

Le monde diplomatique, mai 2018

1. Un nouvel accord a été signé en juillet 2018 entre les 2 pays. D'une durée d'un an, celui-ci prévoit l'octroi de 400 licences aux pêcheurs sénégalais pour la prise de 50 000 tonnes de poissons par an

L'épuisement des ressources halieutiques

Les techniques de pêche ne cessent de s'améliorer, au risque de vider la mer d'une partie de ses ressources. En 2017, 92,5 millions de tonnes de poissons et de fruits de mer ont été capturés dans le monde, soit plus de 4 fois plus qu'en 1950. Cette progression s'explique par l'accroissement de la population, et par une consommation en hausse par habitant. Mais les ressources de la mer ne sont pas inépuisables.

1/3 des stocks de poissons sont surexploités dans le monde, selon la FAO (…). Face à la surexploitation, 0NG et scientifiques plaident pour une pêche plus raisonnée. Pour les ONG, il faut lutter contre la pêche illégale, les subventions encourageant la surpêche, remettre en cause la pêche minotière qui sert à nourrir d'autres animaux, promouvoir les méthodes de pêche passive (casiers, filets fixes…), mettre en place des aires marines protégées, créer des labels plus stricts, soutenir les pêcheries permettant aux stocks de se reconstituer (…).

Le changement climatique risque [d'aggraver la situation]. Il va provoquer une certaine redistribution dans les stocks de poissons et il est à craindre que les régions tropicales et les petits Etats insulaires doivent probablement faire face aux impacts les plus négatifs (…).

« La surpêche menace les océans », AFP, 3 mai 2019