Chronologie de la guerre du Golfe
5 février 2003 : Les États-Unis tentent de convaincre, avec de fausses preuves, le Conseil de sécurité de l'Organisation des Nations Unies que l'Irak fabrique des armes de destruction massive
20 mars 2003 : invasion de l'Irak par une coalition militaire dirigée par les États-Unis, sans l'accord de l'ONU, au nom de la lutte contre le terrorisme
1er mai 2003 : fin officielle des combats. Épuration de l'armée et de l'administration irakiennes
2 octobre 2003 : rapport du groupe d'inspection en Irak annonçant l'absence d'armes de destruction massive
13 décembre 2003 : arrestation de Saddam Hussein
28 avril 2004 : révélation d'actes de torture contre les détenus irakiens dans la prison d’Abou Ghraib tenue par l'armée américaine
11 mai 2004 : victoire de la décapitation par Al-Qaïda d'un civil américain, Nicholas Berg
30 janvier 2005 : victoire des chiites aux élections législatives irakiennes
Mai 2005 : vague d'attentats anti-chiites et anti-sunnites
18 juillet 2006 : rapport de l'ONU indiquant qu'en moyenne 100 civils sont tués par jour en Irak
30 décembre 2006 : exécution de Saddam Hussein après un jugement par un tribunal irakien
12 janvier 2008 : réhabilitation des anciens membres du parti Baas
24 mars 2008 : le seuil des 4 000 militaires américains tués en Irak est franchi
18 décembre 2011 : fin du retrait des troupes américaines
Les États-Unis dans le bourbier irakien
L’offensive militaire s'est avérée être pour Washington et Londres la partie la plus facile (…). En amont, les négociations diplomatiques relatives au problème irakien (…) se sont soldées par le refus du Conseil de sécurité de l'ONU d'autoriser la guerre, provoquant de très fortes tensions entre proches alliés (France et États-Unis). En aval, (…), les forces anglo-américaines auront à faire face à la résistance à l’occupation, au terrorisme, aux difficultés du State-building et de l'exportation de la démocratie par les armes (…).
L’invasion de 2003 fait suite à plus d'une décennie de bras de fer entre Bagdad et Washington, de sanctions internationales, d’inspections en désarmement, de double-jeu irakien (…). La guerre d’Irak aura eu pour effet de faire de l'Iran [ennemie des États-Unis] une puissance incontournable de la région (…). La guerre d’Irak et sa suite auront été l'accélérateur d'un déclin relatif de la puissance américaine, parallèle à l'avènement d'un monde multipolaire éclaté, dans lequel les rapports de forces s'équilibrent et se brouillent, le jeu de puissance se fait plus complexe, illisible et incertain.
Virgile Coujard, « Irak (2003) », dans Benoît Durieux, Jean-Baptiste Jeangène Vilmer et Frédéric Ramel (dir.), Dictionnaire de la guerre et de la paix, PUF, 2 017
La bascule politique imposée par les États-Unis en 2003 a largement contribué à l'effondrement du pays et embrasé de nouveau les relations entre chiites et sunnites, déjà rendues délétères sous Saddam Hussein, surtout après la première guerre du Golfe. Car le sentiment d'exclusion des sunnites, après la liquidation politique de tout ce qui pouvait de près ou de loin apparaître comme lié à l'ancien clan Saddam, a nourri la défiance envers la nouvelle hégémonie chiite. Cette défiance a, entre autres, pris la voie du terrorisme djihadiste, de la création d'Al-Qaïda Mésopotamie en 2003 à l'État islamique d'Irak devenu l'État islamique en 2014.Pierre Blanc, Jean-Paul Chagnollaud, Moyen-Orient, Idées reçues sur une région fracturée, Le Cavalier Bleu, 2019.