Les villes mondiales
Votre mission : Vous devez réaliser une affiche de marketing territorial accompagné d'un texte argumentatif afin de défendre la candidature de la ville étudiée pour accueillir la prochaine Exposition universelle
Pour mener à bien votre mission, cliquez ci-dessous sur l'onglet correspondant à la ville qui vous a été attribuée et réalisez pas à pas les différentes étapes de la fiche élève
A voir dans votre manuel :
  • photo p. 12
  • doc 4 p. 41
Plan simplifié de l'organisation de la ville de Tokyo
 
Tokyo, un pôle majeur, une ville mondiale, une destination d'affaire
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Tokyo : destination affaires - target
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Des infrastructures de transport performantes
1. le Shinkansen
2. train de banlieue
3. rocade routière
 
«La plus grande métropole du monde? Tokyo, encore et toujours!»
L'agglomération de Tokyo compte plus de 42 millions d'habitants, la plaçant au premier rang des aires urbaines mondiales. Christian Kessler raconte l'histoire de cette ville devenue supermégalopole et les problèmes qu'elle affronte.

L'urbanisation sous l'ère Edo (1600-1868), sans précédent dans l'histoire mondiale, allait s'amplifier brutalement avec l'exode rural vers les villes -châteaux de la façade Pacifique après 1945, alors que les villes-châteaux de la mer du Japon allaient péricliter. Les Japonais vont déferler par trains entiers notamment vers la capitale, Tokyo.

En 1945, le Japon était encore un pays rural à 70%. La haute croissance des années 60-70 va, en un quart de siècle, drainer à un rythme à nul autre pareil ces nouveaux urbains déracinés. Entre 400 000 et 600 000 débarquaient alors chaque année dans les trois grandes cités de Tokyo, Osaka et Nagoya. Du milieu des années 50 à l'an 2000, le nombre d'habitants augmenta de 4,5 millions à Tokyo, de 4,8 millions dans la banlieue limitrophe de Saitama, de 5,8 millions dans la préfecture voisine de Kanagawa et de 3,8 millions dans celle de Chiba. La conurbation Tokyo-Yokohama avec ses 40 millions d'habitants continue de grossir.

À l'inverse, les préfectures rurales ont vu disparaître des centaines de villages. Aujourd'hui, la désaffection pour les campagnes due à l'attraction de Tokyo mais aussi à l'hiver démographique du Japon, laisse derrière elle des villes fantômes, des maisons et des immeubles à l'abandon dont on ne sait même plus qui sont les propriétaires ni à qui appartiennent les terrains. Ces terrains abandonnés, non requis, continuent de s'étendre et pourraient former dans les années 2040 jusqu'à une superficie totale égale à l'actuelle île de Hokkaïdo !

Bref, le déséquilibre croissant entre la capitale et la province est aujourd'hui saisissant. À Tokyo, l'engorgement a atteint un seuil critique, les infrastructures sont sollicitées à leur maximum, l'envolée des prix fonciers pénalise les salariés pour l'accès à la propriété et les rejette loin de leurs lieux de travail, les logements exigus sont souvent dépourvus de confort, les constructions anarchiques et médiocres en l'absence de tout zonage efficace et de contrôle du bâti. Cette concentration a atteint sans doute ses limites.

Dès lors ressurgit l'idée d'un transfert de la capitale.

Depuis la Seconde Guerre mondiale, cette idée a été formulée à plusieurs reprises, mais sans succès. La première fois au début des années 60, lorsque la croissance économique attira à Tokyo les populations rurales, puis à nouveau au début des années 70, lorsque le Premier ministre Tanaka Kakuei présenta son plan de «remodelage de l'archipel» visant à disperser les industries manufacturières et les instituts de recherche dans tout le pays. Si dans ces années 1970 la décentralisation devient un thème récurrent avec la haute croissance, elle sera rapidement dépassée par la re-mégalopolisation et le redéploiement industriel qui caractérisent la période de la Bulle (1985-1990). Le thème de la décentralisation reviendra sur le devant de la scène dans les années 1990.

Le transfert pur et simple de Tokyo avec la création d'une nouvelle capitale est alors envisagé. Dans ces mêmes années 1990, on imagina également de transférer les fonctions de la capitale vers un autre centre urbain, Nagoya, Sendai ou Osaka. Mais la vieille rivalité entre les deux grands centres urbains de l'archipel ne permettrait en aucun cas qu'Osaka puisse prendre le relais en cas de désastre majeur. Et puis, le refus de déplacer le palais impérial qui, au centre de Tokyo s'étend sur 190 hectares, fut aussi l'un des facteurs qui ont fait capoter le choix d'une nouvelle capitale, décision pourtant approuvée par deux lois (juin 1992 et juin 1996). D'autant que l'idée de reconstruire une capitale dans une zone plus sûre aurait demandé un investissement colossal que la dette publique alors en train de s'emballer ne permettait pas. Le 13 juin 1996, Hashimoto Ryutaro, alors Premier ministre, annonça finalement qu'il n'avait aucune intention de déplacer ledit palais impérial. L'affaire était close, définitivement abandonnée.

Aujourd'hui, l'idée de «décentralisation» de Tokyo revient à nouveau en force. La pandémie s'ajoute à tous les problèmes induits par une telle concentration de population. L'objectif premier serait d'encourager, à l'heure d'internet et du télétravail, les sociétés privées à délocaliser. Avec les moyens de transport efficaces qui couvrent le pays, rien en vérité ne s'oppose à ce que les sociétés aient leur siège par exemple dans le Tohoku, région du Nord-Ouest à la peine, ou tout à fait dans le Sud à Okinawa qui avec son aéroport et ses prix fonciers assez bas pourrait être un avantage.

Mais quitter Tokyo n'est pas bien vu. Il faudrait que par exemple le syndicat patronal Nippon Keidanren (Fédération japonaise des organisations économiques) se fasse le promoteur positif d'une telle décentralisation. Mais rien n'est moins sûr, ni du côté du patronat, ni du côté du gouvernement, tant il est vrai que le capitalisme a une tendance quasi naturelle à la concentration et que le haut degré d'urbanisation caractérise l'histoire de l'archipel.

S'oppose aussi à cette décentralisation une population japonaise qui positive largement la vie dans des grands centres urbains. Les Japonais sont des citadins avant tout et l'idée de s'éloigner des grandes villes et surtout de Tokyo, ne leur viendrait même pas à l'esprit. Tokyo continue donc d'absorber une population rurale mais à un rythme qui ralentit avec la décroissance démographique rapide et inéluctable de l'archipel dans les prochaines décennies.

Au final, ce serait peut-être cela la vraie décentralisation, un aménagement du territoire imposé par l'hiver démographique.

Tribune de Christian Kessler paru dans Le Figaro, 11août 2021


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Les recompositions intra-métropolitaines à Tokyo

Après des décennies de déclin, les centres des grandes métropoles japonaises connaissent depuis 2000 une forte croissance démographique, alors qu'une part croissante du territoire se désertifie dans un pays globalement en déclin démographique. Ce retour vers le centre-ville est particulièrement sensible à Tokyo, en particulier dans l'espace de l'hypercentre. Ainsi, en 15 ans, la population a augmenté de plus de 50% autour du Château impérial. Dans les décennies précédentes, un vaste boom immobilier spéculatif avait chassé une partie des populations résidentes auprofit de l'essor des activités de service, vidant certains quartiers (phénomène de City). Le nouveau contexte économique et financier entraîne désormais non seulement l'arrêt de l'éviction des fonctions résidentielles, mais un sensible retour au centre de celles-ci.

En effet, face à la concurrence de plus en plus nette des métropoles asiatiques comme Shanghai, Hong Kong, ou même Séoul, Tokyo cherche à renforcer son rang de métropole mondiale. Elle lance en 2002 un vaste plan de revitalisation urbaine en dérégulant le marché foncier et immobilier des quartiers les plus prestigieux de toute la zone portuaire la plus proche du centre, au profit en particulier des grands groupes japonais (Mitsubishi, Mitsui…). Cette nouvelle offre d'habitat en logements collectifs dans des tours de très grandes hauteurs attire de nouvelles populations et remodèle profondément la skyline des quartiers concernés. [L'offre de logements s'accompagne d'un renouvellement de l'offre de loisirs avec] Tokyo Disneyland. Ce parc d'attraction de l’états-unien Disney est ouvert en 1983, occupe 47 hectares et reçoit 16,6 millions de visiteurs par an.

En 2020, l'accueil des Jeux olympiques d'été est l'occasion d'accélérer le remodelage urbain du centre de la métropole. La « zone héritage », dénommée ainsi en hommage aux Jeux olympiques de 1964, remobilise sur le vieux centre historique quelques sites (stade olympique, gymnase métropolitain…). Mais l'essentiel des nouvelles installations valorise la « zone de la baie de Tokyo ».

D'après Laurent Carroué, « Tokyo : mutations urbaines, verticalisation et retour vers le centre-ville », geoimagecnes.fr, 2 017

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