Le développement économique de Mumbai
Depuis un demi-siècle, Mumbai connaît une forte croissance urbaine. Aujourd'hui, la métropole concentre plus de 20 millions d'individus dans son agglomération (7e plus grand au monde). Cette concentration de population s'explique à la fois par l'explosion démographique que connaît l'Inde et par l'exode rural généré par l'industrialisation de la ville. Si sa place dans l'économie indienne eqt centrale, c'est parce que Mumbai représente 25% de la production industrielle nationale, 70% des transactions financières et 5% du produit intérieur brut d'une économie qui est évaluée à 2 654 milliards de dollars américains en 2018. Ainsi, son centre d'affaires exerce une influence conséquente sur le reste du pays (…).
Néanmoins, l’essor économique de la métropole a aussi accéléré les dysfonctionnements urbains. L'urbanisation entraîne aussi une densification des zones pauvres qui amplifient les défis socio-économiques. L'afflux de migrants vers les bidonvilles a entraîné un élargissement des zones de pauvreté, une exacerbation des problèmes de logement, un sous-développement des réseaux de base et l’augmentation des taux de chômage. Les problèmes environnementaux s'ajoutent aux défis socio-économiques et amplifient la détérioration du quotidien des habitants.
Bulletin d'analyses sur l'Asie de l'Est et du Sud-Est, Centre d'études asiatiques de l'université de Montréal, novembre 2018
Mumbai, vitrine de l'Inde émergente
Bâtie initialement sur l'industrie (textile, chimie), sa restructuration productive dans les années 1990 a fait de Mumbai la capitale des services (finances, cinéma bollywoodien…). Ainsi, elle génère environ 6% du PIB, 20% du commerce maritime et plus de la moitié des transactions de capitaux de l'économie indienne. Cette restructuration s'est accompagnée d'une politique d'aménagement et de modernisation de ses infrastructures et de ses transports qui a désenclavé la ville, coincée sur sa presqu’île, en élargissant les réseaux routiers et ferrés et en multipliant lescentres d'affaires comme Bandra Kurla Complex (BKC)
Marie-Caroline Saglio-Yatzimirsky, « Mumbai », Images économiques du monde 2012, Armand Colin, 2 011
De nombreux aménagements
La capitale financière de l'Inde est en train de se doter de sa première ligne de métro souterraine. La ligne mettra en relation les principales gares ferroviaires, l'aéroport, les quartiers des bureaux de Nariman Point et Bandra Kurla Complex, le centre historique de Colaba et les faubourgs branchés de Bandra. Elle devrait permettre de réduire de 650 000 le nombre de voitures qui roulent chaque jour en surface.
« Les élus n'ont aucune considération sociale et environnementale. Ils programment des ponts, des gares et des stations de métro au milieu de nulle part pour acheter du foncier bon marché aux alentours et spéculer », relève Stephen Beunder, associé du cabinet Townland Consultants (…).
L'aéroport recevra ses premiers coups de pioche début 2018 également. Évalué à 2,1 milliards d’euros, il sera financé par un partenariat public-privé. L'Agence japonaise de coopération internationale vient par ailleurs de débloquer un prêt de 11,7 milliards d'euros sur 50 ans pour financer le train à grande vitesse Shinkansen, appelé à relier Bombay (ancien nom de Mumbai) à Ahmedabad à partir de 2022. Deux lignes de métro aérien sont en chantier et 5 autres à l'étude.
Stéphane Picard, « Frénésie de travaux publics à Bombay », Le Monde, septembre 2017