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Sao Paulo, une ville aux multiples visages
São Paulo est à sa manière une ville globale, le laboratoire et la chaudière économique du Brésil, une ville où ne viennent pas les touristes. Telle est São Paulo : une ville de la puissance économique née de la rente caféière, une ville qui attire en conséquence les travailleurs, qualifiés ou non, venus du Nordeste ou de l’étranger, les uns et les autres confrontés à un mal logement dramatique.
Cette ville a très vite forgé les éléments de sa réussite : la création d’une université publique internationalement reconnue, l’USP, dès1938, la verticalisation immobilière qui est à l’origine des tours de la célèbre avenue Paulista et d’opérations immobilières fort contestables ; mais aussi des éléments qui vont de pair avec les caractéristiques de « la ville créative » : le nombre de brevets, le nombre de diplômés de l’enseignement supérieur ; c’est encore le respect d’une tolérance déclinée au pluriel : tolérance envers la communauté homosexuelle, présence d’une population bohême-artiste (biennales et musées y jouent un rôle essentiel), diversité et cosmopolitisme (São Paulo est la deuxième ville italienne au monde, la deuxième ville japonaise, la deuxième ville libanaise, et les Coréens du
Sud y arrivent aujourd’hui en nombre). São Paulo, la « ville pieuvre », est d’abord une grande ville d’immigration qui intègre ceux qui y trouvent leur place comme dans peu d’endroits au monde.
Olivier Mongin, « Puissances de São Paulo », CITEGO, 2013.