Le monde d'après 1991
THEME 2
DU MONDE BIPOLAIRE AU MONDE MULTIPOLAIRE

Objectif : Comprendre comment le monde a basculé d’un monde bipolaire vers un monde multipolaire

Méthodes et capacités : Se documenter et prélever des informations dans un corpus documentaire / Rédiger un travail structurer et argumenter / Travailler en équipe / Utiliser l’outil numérique pour réaliser une présentation

Votre mission

Je vous vous confie la lourde tâche de réaliser une édition spéciale du journal du lycée consacrée à une rétrospective de ces 30 dernières années.

La guerre civile en Syrie et le désaccord des grandes puissances mondiales
 
Al-Qaïda et Daesh, 2 mouvements terroristes multiformes au milieu des années 2010
 
La menace nucléaire en Corée du Nord
Le leader nord-coréen Kim Jong-un, entouré de scientifiques posant devant une probable ogive nucléaire, mars 2016

Malgré la signature du traité de non-prolifération (1968), certains États continuent de développer des programmes nucléaires dans le but de se doter de l'arme nucléaire. C'est le cas de la Corée du Nord, qui multiplie les démonstrations de force face à la Corée du Sud et aux États-Unis
 
Les formes du terrorisme contemporain
 
Pascal Boniface - Quelles guerres dans les années 2020 ? - Les Experts du Dessous des cartes | ARTE
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Un terrorisme international

Si l'on analyse la mouvance jihadiste sur le temps long, on ne peut être que frappé par la diversité de ses modes opératoires et sa capacité à innover pour prendre ses adversaires par surprise. La mouvance jihadiste a opéré comme un groupe terroriste, comme un mouvement de guérilla (1) ou encore comme un proto-Etat (2) (…).

Le djihadisme a banalisé l'usage de l'attentat-suicide, s'est intéressé aux armes de destruction massive, à innover dans l'utilisation d'Internet, tant à des fins de propagande que de communication opérationnelles (…).

Le caractère global de la mouvance jihadiste a aussi pleinement profité de la mondialisation et de la démocratisation des technologies de l'information (…).

Les méthodes émergentes employées sur les théâtres tels que le Levant (3) ou l'Afghanistan doivent être observées avec attention car elles pourraient bien annoncer les modes d'action qui marqueront d'autres espaces comme l'Afrique (…).

Mark Hecker, Elie Tenebaum, « quel avenir pour le djihadisme ? Al-Qaïda et Daesh après le califat », Focus stratégique, n°87, Institut français des relations internationales, janvier 2019

(1) Guerre menée par des partisans et fondée sur le harcèlement de l'adversaire (embuscades, sabotages)

(2) Structure primitive d'un futur Etat, Etat en cours de formation

(3) Surnom des régions bordant la côte méditerranéenne de l'Asie (Moyen-Orient, Proche Orient)

Comment lutter contre le terrorisme ?

Ce qui est inquiétant, c'est la difficulté de combattre des organisations transnationales et délocalisées dont les membres acceptent le suicide, voire y aspirent avec ferveur. La notion de dissuasion repose sur l'idée d'adversaires rationnels qui craignent les représailles. Comment dissuader un adversaire pour qui les représailles, qu'il s'agisse de mort ou de souffrance, conduisent tout droit au paradis ? A cet obstacle psychologique, se joint dans le cadre d'une organisation décentralisée comme Al-Qaïda, un obstacle physique. Sur qui faire porter ces représailles ? Normalement, il s'agit de territoires, d'un Etat, de son organisation militaire, de ses bases (…). Mais quand l'adversaire n'a pas de territoire ni de population sous son contrôle et que son organisation et que ses bases sont hautement mobiles et décentralisées ? On est alors obligé de se rabattre sur les Etats suspectés de l'aider ou de lui donner asile.

P. Hassner, Bulletin de la Société française de philosophie, 19 janvier 2002

Le terrorisme : une menace

Contrairement à la guerre classique, le terrorisme peut frapper chacun d'entre nous dans l'exercice de ses activités quotidiennes : transport, travail, courses, loisirs. Il n'y a à priori, pas de lieu qui puisse être à l'abri du terrorisme (…). Si les attentats contre le World Trade Center et le Pentagone ont tant frappé les esprits, c'est non seulement parce que les attaques ont touché les États-Unis sur leur sol, mais surtout parce qu'ils ont fait un nombre très important de victimes (près de 3000 morts). Ils ont été suivis en direct par des millions de téléspectateurs de par le monde. L'effet d'identification avec les victimes a été total (…). Ainsi, l’effet du terrorisme et sa réussite sont avant tout psychologiques. De plus, il est vécu d'autant plus douloureusement par les puissances industrielles que celles-ci se considèrent en paix et en sécurité depuis plusieurs décennies, et que ce type de guerre asymétrique crée une menace (…) contre laquelle leur arsenal militaire classique n'est pas adapté.

Pascal Boniface, 50 idées reçues sur l'état du monde, Armand Colin, 2007