Le monde d'après 1991
THEME 2
DU MONDE BIPOLAIRE AU MONDE MULTIPOLAIRE

Objectif : Comprendre comment le monde a basculé d’un monde bipolaire vers un monde multipolaire

Méthodes et capacités : Se documenter et prélever des informations dans un corpus documentaire / Rédiger un travail structurer et argumenter / Travailler en équipe / Utiliser l’outil numérique pour réaliser une présentation

Votre mission

Je vous vous confie la lourde tâche de réaliser une édition spéciale du journal du lycée consacrée à une rétrospective de ces 30 dernières années.

Les principales interventions militaires américaines dans les années 1990

1991
Opération "Tempête du désert" pour chasser les troupes irakiennes hors du Koweït
1993-1994
Opération "Restore HOpe" en Somalie pour soutenir les opérations de maintien de la paix
1995
Soutien aérien aux troupes de l'ONU et de l'OTAN en Bosnie-Herz&govine, qui précipite les accords de Dayton
1998
Bombardement de sites liés à Al-Qaïda au Soudan et en Afghanistan après les attentats contre les ambassades américaines au Kenya et en Tanzanie
1999
Bombardement de l'OTAN dans la guerre du Kosovo et intervention pour y installer un gouvernement contrôlé par la communauté internationale
1999
Soutien aux forces de l'ONU lors de l'indépendance du Timor-Oriental
L'espoir d'un nouvel ordre mondial à la fin de la guerre froide

 
La guerre du Golfe (1990-1991) | Remember
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L’hyperpuissance et les autres

J’estime que depuis 1992, le terme de « superpuissance » ne suffit plus pour décrire les États-Unis. Terme trop connoté « Guerre froide », et trop exclusivement militaire, alors que la suprématie américaine d'aujourd’hui s’exerce aussi bien sur l'économie, la monnaie, la technologie, les domaines militaires que sur les modes de vie, la langue et les produits culturels de masse (…). C'est pourquoi j'emploie le terme d’ « hyperpuissance » que les médias américains jugent agressif alors qu'il n'est que descriptif.

La question pour cette hyperpuissance sans précédent est de savoir comment se comporter face à ses adversaires (…) mais surtout à l'égard de ses alliés et partenaires. Fidèles à ce que pense l'Amérique d'elle-même et du reste du monde depuis 2 siècles, la plupart des grands responsables ou des grands analystes américains ne doutent pas un instant que les États-Unis sont la « nation indispensable » et que celle-ci doit, dans l'intérêt de l'humanité, rester prépondérante (…). L'aptitude des États-Unis à accepter avec qui que ce soit et notamment avec l'Europe un partenariat autre que momentané ou partiel, et à passer de l'unilatéralisme au multilatéralisme, reste à démontrer.

Hubert Védrine, ministre français des Affaires étrangères de 1997 à 2002, L'hyperpuissance américaine, Fondation Jean Jaurès, 2000

Les visages de la puissance américaine

Si les Etats-Unis veulent rester forts, il leur faut aussi prêter attention à leur « puissance douce » (Soft Power). Qu’entends-je par-là exactement ? La puissance militaire et la puissance économique sont deux exemples de « puissance dure » (Hard Power) dont il est possible d'user pour amener les autres acteurs à modifier leur position : leur exercice repose alors soit sur l’incitation (carotte) soit sur la menace (bâton). Mais il existe aussi une manière indirecte d’exercer sa puissance : un pays peut obtenir les résultats souhaités sur la scène mondiale simplement parce que les autres pays veulent le suivre, qu'ils admirent ses valeurs, suivent son exemple, aspirent à son niveau de prospérité et d'ouverture (…). C'est cet aspect de la puissance - obtenir des autres qu'ils veuillent faire ce qu'on veut qu'ils fassent - que j'appelle puissance douce ; il s'agit de convaincre plutôt que de contraindre (…).

La puissance, au XXIème siècle, reposera sur un mélange de ressources dures et douces. Aucun pays n’est mieux doté que les Etats-Unis dans les 3 dimensions évoquées : puissance militaire, économique et douce

Joseph Nye, The Paradox of American Power, 2002, in Pierre Hassner et Justin Vaïsse, Washington et le monde. Dilemmes d'une superpuissance, Autrement, 2003

George Bush et le nouvel ordre mondial

Le président américain s'exprime après la guerre en Irak de 1991.

La guerre est finie pour l'instant. C’est une victoire pour tous les pays de la coalition, pour les Nations unies (…). C'est une victoire de la loi et du droit (…). Saddam Hussein était l'agresseur, le Koweït la victime. Sont venus à l'aide de ce petit pays, des nations de l'Amérique du Nord et de l'Europe, de l'Asie et de l'Amérique du Sud, de l'Afrique et du monde arabe, tous unis face à cette agression (…).

Ce soir, laissez-moi définir 4 objectifs clés. Premièrement, nous devons travailler ensemble à mettre sur pied des accords de sécurité mutuelle dans la région (…). Que nos amis et nos alliés sachent (…) que l'Amérique se tient prête à assurer la paix à leurs côtés (…).

Deuxièmement, nous devons agir pour contrôler la prolifération des armes de destruction massive et les missiles utilisés pour les envoyer (…).

Troisièmement, nous devons travailler à créer de nouvelles occasions pour assurer la paix et la stabilité au Moyen-Orient (…).

Quatrièmement, nous devons favoriser le développement économique pour le bien de la paix et du progrès (…).

En atteignant ces 4 objectifs, nous pouvons bâtir un cadre pour la paix (…). Maintenant, nous pouvons voir venir un nouveau monde. Un monde dans lequel il existe une véritable perspective de nouvel ordre mondial (…). Un monde dans lequel les Nations unies, libérée de l'impasse de la guerre froide, sont en mesure de réaliser la vision historique de leurs fondateurs.

George H. Bush, Discours au Congrès, 6 mars 1991

Le rôle international des États-Unis selon le président Clinton

Les États-Unis sont une puissance mondiale et ils ont des intérêts dans toutes les régions de la Terre. Les États-Unis devront être actifs dans chaque aire du monde qui se dessine aujourd'hui, pour contribuer à maintenir la paix et la stabilité et pour promouvoir la démocratie (…). Nous ne sommes pas nous et ne pouvons pas être les gendarmes du monde. Mais là où nos intérêts et nos idéaux le demandent, et quand nous aurons la possibilité de laisser notre empreinte, nous agirons, et si nécessaire, nous assumerons le rôle de leader. Nous avons souscrit à des engagements forts importants d'un bout à l'autre du monde - en Asie, en Amérique latine, en Océanie, au Moyen-Orient et naturellement en Europe - et nous les tiendrons. Nous sommes décidés, en particulier, à favoriser le flot montant de la démocratie et du libre marché sur tous les continents. Ceci est le reflet non seulement de nos idéaux, mais aussi de nos intérêts.

Entretien avec Bill Clinton, président des États-Unis de 1993 à 2001, Limes, 1997
La diplomatie américaine
Suite aux accords d'Oslo, le premier ministre israélien Yitzhak Rabin (à gauche) et le président de l'OLP (Organisation de Libération de la Palestine) Yasser Arafat (à droite) adoptent une déclaration de principes, signée à Washington le 13 septembre 2013 en présence du président américain Bill Clinton.