Le monde d'après

New York se remet très difficilement, mercredi 12 septembre, du plus terrible choc de son histoire. L’atmosphère était toujours un peu irréelle, les rues et les avenues silencieuses, la plupart des commerces et des restaurants fermés, les bureaux déserts, les trottoirs vides. Les rares passants se hâtaient, le visage fermé, regardant droit devant eux. Par contraste, le temps était toujours magnifique, ciel bleu, limpide, seulement troublé par l’omniprésente colonne de fumée blanche et grise venant du Sud et de la montagne de gravats et de poutrelles calcinées qui formaient encore, 24h plus tôt, les tours jumelles du World Trade Center (…).

Des lances à incendie arrosent en permanence les ruines d’où s’échappe toujours de la fumée, tandis que grues et engins dégagent un passage à la douzaine d'équipes de sauveteurs à pied d'œuvre. Pour progresser, les secours doivent évacuer les voitures, les camions calcinés et découper les enchevêtrements de poutres. Ils peuvent alors ensuite commencer à rechercher des survivants. Lorsqu'ils trouvent des cadavres, une équipe spéciale chargée de les évacuer et de les identifier entre en action (…).

Comment les attentats ont-ils été préparés ?

Le projet d'attentat a commencé à prendre forme au début de 1999, lorsque Oussama Ben Laden convoque l'un de ses lieutenants, Khalid Cheikh Mohammed, dans sa base de Kandahar (1), pour lui annoncer sa proposition d'utiliser des avions comme des armes contre les États-Unis (…). Une première liste de cibles est discutée. Elle comprend, à la demande de Ben Laden, la Maison Blanche et le Pentagone, le Capitole, siège du Congrès américain, et le World Trade Center. Ben Laden fournit très vite 4 candidats pour des attentats-suicide. L'entraînement commence à l'automne, en Afghanistan (…). Pendant ce temps, sont recrutés par Ben Laden les membres de la « cellule de Hambourg (2) » dirigée par Mohammed Atta, qui sera le pilote du premier avion à percuter le World Trade Center (…). Le coût total de l'opération est évalué par les auteurs entre 400 000 et 500 000 dollars (…). La date de l'opération ne semble pas avoir été décidée plus de 3 semaines avant la réalisation des attentats (…).

(1) En Afghanistan

(2) En allemand

Combattre les Américains

Les évènements du mardi 11 septembre à New York et Washington sont formidables à plusieurs niveaux. Leurs répercussions ne sont pas terminées (…). Les valeurs de la civilisation occidentale sous la domination de l'Amérique sont détruites (…).

Ils ne comprennent que le langage de la violence et des assassinats (…). Le combat a été transporté au cœur de l'Amérique. Nous nous efforcerons de poursuivre ce combat, si Allah le permet, jusqu’à la victoire ou jusqu’à ce que nous rencontrions Allah. (…). S’ils tuent nos femmes et notre peuple innocent, nous tuerons leurs femmes et leur peuple innocent jusqu’à ce qu'ils arrêtent (…).

Bush a divisé le monde en 2 : « soit avec nous, soit avec les terroristes ». Bush est le leader, il brandit la croix et marche. Je jure que quiconque suit Bush dans son projet renonce à l'islam (…).

Nous avons juré que l'Amérique ne serait pas en sécurité tant que nous ne serons pas nous-mêmes en sécurité en Palestine (…). J'ai dit aux musulmans de croire en la victoire d’Allah et au jihad (1) contre les infidèles dans le monde. Tuer les juifs et les Américains est un des plus grands devoirs.

(1) Guerre menée au nom d'un idéal religieux pour protéger ou défendre l'islam