Le bilan de l'intervention en Irak de 2003
Ce conflit, motivé par la présence supposée d'armes de destruction massive sur le sol irakien, méritait-il d'être mené ? (…)
Cette épineuse question suscite des avis profondément divergents (…) : à ceux qui voient dans l'éviction du « tyran de Bagdad » (1) un mal nécessaire pour arracher la population à sa servitude s'opposent ceux pour qui « l’aventurisme » de George Bush fils (…) n'aura été rien d'autre qu'un acte d'agression sans justification, dénué de toute légalité internationale et générateur d'instabilité
De l'avis du New York Times (…) cette « marche folle » n'a pas contribué à renforcer l'influence et la crédibilité de l'Amérique (…).
Quid de l'Irak lui-même ? Si, comme le laissent penser le Daily Telegraph, la culture et les arts connaissent un renouveau salvateur, le pays n'est pas pour autant libéré de ses vieux démons. La violence et le sectarisme perdurent. Quant à la démocratie, elle n'existe que sur le papier, minée par les assauts conjugués de l'autoritarisme, de la corruption et du népotisme, expliquent le Washington Post et le Guardian. Ce qui tire au New Yorker cette conclusion empreinte d'amertume : « Vietnam, Irak, Afghanistan : nous avons beaucoup d'anniversaires à oublier ».
« 10 ans après, le douloureux bilan de la guerre de l'Irak », Le Monde, 20 mars 2013
(1) Surnom de Saddam Hussein, président irakien de 1979 à 2003