Hostilité d'un député catholique envers la séparation
Albert de Mun est l'un des principaux opposants à la loi de séparation lors des débats à la Chambre des députés.
La loi de séparation en rompant violemment les liens [entre] la France et l'Eglise catholique a bouleversé toutes les conditions de notre vie religieuse ; sous l'inspiration d'hommes qui, à l'exemple de Bismarck (1), haïssent l'Eglise, elle a prétendu l'enfermer dans un régime nouveau, fondé sur la spoliation, où la liberté du culte, la propriété des biens paroissiaux sont soumises à la surveillance administrative la plus étroite et la plus jalouse : ce régime (…) contraire à toutes les traditions, elle l'a décrété sans prendre l'avis du pape, sans consulter les évêques (…). Eh bien ! Nous voulons qu'ils le comprennent : nous voulons que, renouant les relations de la nation avec le Saint-Siège, ils se mettent d'accord avec lui sur l'organisation de l'Eglise de France (…). D'autres lois humaines forgées par de plus redoutables mains que celles même de M Clemenceau (2) et de M Briand, sont tombées en morceaux devant le refus des consciences.
Albert de Mun, Combats d'hier et d'aujourd'hui. Contre la séparation. De la rupture à la condamnation, 1906
(1) Le chancelier allemand Otto von Bismarck avait mené un Kulturkampf pour ôter à l'Eglise l'état civil et l'enseignement dans les États catholiques du Sud du Reich
(2) Le radical et très anticlérical Georges Clemenceau est alors président du Conseil