La République face aux crises
HISTOIRE - THEME 3
La Troisième République : un régime, un empire colonial
Le document iconographique à analyser
 
La séparation de l'Eglise et de l'Etat
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Aristide Briand défend la nécessité d'une séparation

L’Eglise catholique vit sous le régime du Concordat conclu entre le pape et Napoléon 1er en 1801.

Que s'est-il passé dans ce pays depuis 34 ans que la République vit un régime concordataire ? On peut dire que pendant cette période (…) le budget de l'Etat s'est montré prodigue envers l'église : les subventions des départements et des communes ont été données sans compter (…). Comment s’est-elle [l'Eglise] comportée vis-à-vis de la République ? A-t-elle eu une attitude sympathique ou même gardée la neutralité ? La vérité, c'est que pendant cette longue période de régime concordataire, dans toutes les circonstances graves et difficiles, aux heures critiques où son existence a été menacée, la République a vu le clergé se dresser contre elle en ennemi. Au 16 mai [1877], sous le boulangisme, et plus récemment encore, vous savez quelle a été l'attitude du clergé (…). Il n'est pas de liberté dont jouisse ce pays qui n'est dû être conquise sur les résistances acharnées de l'Eglise. La voilà, la vérité (…) ! J'ai eu l'occasion de m'expliquer sur le Concordat (…) : nommer des évêques, faire des évêques loyalement concordataires, sincèrement républicains, quelle illusion (…) ! Le concordat en fait n'existe plus.

Aristide Briand, Intervention à la Chambre des députés le 6 avril 1905

Extraits de la loi du 9 décembre 1905

Art. 1. La République assure la liberté de conscience. Elle garantit le libre exercice des cultes sous les seules restrictions édictées ci-après dans l'intérêt de l'ordre public.

Art. 2. La République ne reconnaît, ne salarie ni ne subventionne aucun culte. En conséquence, à partir du premier janvier qui suivra la promulgation de la présente loi, seront supprimés des budgets de l'Etat, des départements et des communes, toutes dépenses relatives à l'exercice des cultes. Pourront toutefois être inscrites auxdits budgets les dépenses relatives à des services d'aumônerie et destinées à assurer le libre exercice des cultes dans les établissements publics tels que lycées, collèges, écoles, hospices, asiles et prisons (…).

Art. 12. Les édifices qui ont été mis à la disposition de la nation et qui (…) servent à l'exercice public des cultes ou au logement de leurs ministres (…) sont et demeurent propriétés de l'Etat, des départements, des communes et des établissements publics de coopération intercommunale ayant pris la compétence en matière d'édifices de cultes.

Loi du 9 décembre 1905 concernant la séparation des Eglises et de l'Etat