La Fédération tunisienne de l’hôtellerie (FTH) reprend le chiffre haut et fort : selon une étude rendue publique mardi, le tourisme représente 13,8 % du PIB tunisien, et non 4,1 %, comme l’indique l’Institut national de la statistique (INS) (...)La Fédération réclame également la mise en place rapide de l’open-sky – ouverture à la concurrence dans l’aérien, notamment celle des compagnies à bas-coût – , afin d’atteindre en 2030 l’objectif d’au moins 15 millions de touristes – contre 9 millions attendus en 2019. « C’est le nombre atteint par la Tunisie en 2000 avant l’attentat de Djerba », relativise Mongi Safra, directeur de KPMG Academy.
Surtout, le professeur d’économie révèle que si la Tunisie accueille 0,6 % des touristes mondiaux, elle ne récolte que 0,2 % des recettes engrangées à l’échelle planétaire. « Chaque touriste ne dépense en moyenne que 150 dollars, contre 600 dollars ailleurs dans le monde. Il faut améliorer la qualité et l’offre », préconise Mongi Safra.(...) « Je ne suis pas sûr que les banques jouent le jeu du financement, concède Marouane Abassi, directeur de la Banque centrale de Tunisie (BCT). Même si la situation s’améliore lentement [et que la direction de la BCT a été invité à la présentation du rapport], les dettes des NPL [créances douteuses] du secteur font peurs. » Ces dernières représentent 1,764 milliards de dinars (532 millions d’euros), soit 30 % des créances douteuses détenues par les trois banques publiques (STB, BH, BNA).
Jeune Afrique ,19 juin 2019 à 16h32 | Par Mathieu Galtier - à Tunis