THEME 1: TOTALITARISMES ET SECONDE GUERRE MONDIALE
Question obligatoire : L’affirmation des totalitarismes et la guerre
Sujet d’étude : La guerre d’anéantissement à l’Est et le génocide des Juifs
Parcours de résistants
Riche propriétaire viticulteur du Périgord, Louis de la Bardonnie s’engage dans la Résistance en juin 1940
Je suis catholique pratiquant et croyant (…). J’ai sauvé pendant la guerre des centaines de Juifs, non parce qu’ils étaient Juifs mais parce qu’ils étaient persécutés (…). Je suis entré dans la Résistance à l’heure même où j’ai entendu l’appel du général de Gaulle (…). J’ai ensuite parlé de cet appel à un groupe de très bons amis (…). Nous nous sommes d’abord livrés à toutes sortes d’enfantillages en zones occupées, comme de retourner les flèches de signalisation des troupes allemandes (…). Ensuite, nous avons commencé à rassembler des informations sur les Allemands (…). Entretemps, notre groupe avait grandi ; nous étions sept au départ et à ce moment [en octobre] nous étions trente-deux.
Témoignage de Louis de la Bardonnie, publié en 1972
On a donc décidé de faire quelque chose qui se tiendrait. Donc un journal, un petit journal pour que les réactions quand ça circulerait ne soient pas d’être jeté, mais d’être lu et d’être passé à d’autres. Moi je n’écrivais pas du tout à l’époque (…), mais ils m’ont demandé de m’occuper de la partie technique (…). J’ai monté une petite équipe (..). A un moment donné, je crois que c’est en 1942-1943, (…) Marlyse Gutman, une Alsacienne qui était la jardinière des enfants, nous a donné une des grandes pièces (…) au 11 rue Klock à Clichy (…). Marlyse a malheureusement fait une fausse carte d’identité à une Alsacienne qui au bout de douze heures d’interrogatoire a lâché qui l’avait fait, on a vu la Gestapo arriver, j’ai pu en faire sortir par les toits, par la fenêtre… Moi-même, j’ai pris une partie du matériel, j’ai pu partir aussi et je l’ai laissée entre les mains de la Gestapo.
Témoignage oral de Charlotte Nadel enregistré en 2007 par l’association Mémoires et espoirs de la Résistance
Au début, on se bornait à faciliter la sortie des fugitifs, puis à leur préparer des vêtements civils quelconques, bleus de travail bien souvent. Bientôt, il fallut leur procurer des papiers d’identité (…) ; les cachets officiels de la mairie et du commissariat étaient à la disposition des employés bénévoles.
Le 30 décembre 1941, je formai avec mon camarade B. un groupe de « francs-tireurs » avec des armes qu’il avait récupérées. On s’occupait de l’entretien, de les remettre en l’état en attendant le fameux débarquement.
G. recevait les ordres. Il était le chef du groupe. Nous nous déplacions beaucoup sans nous cacher vraiment. Nous prenions de gros risques. Nos missions consistaient en sabotages, transports d’armes, éliminations de collaborateurs. Nous avons ainsi transporté sur nos bicyclettes des armes et des explosifs.
Claude Delaselle, Un département dans la guerre, 1939-1945, éditions Tirésias, 2007
En 1940, j’avais vingt ans et j’étais célibataire (…). J’étais communiste depuis mon adhésion aux Jeunesses communistes en 1937, et au Parti communiste en 1938 (…). Durant la drôle de guerre, j’ai vu la bourgeoisie tirer prétexte du pacte germano-soviétique pour prendre sa revanche sur la classe ouvrière, en tournant les Français contre le PCF [Parti communiste français]. Au départ, notre résistance a été une lutte des classes, une lutte contre le fascisme que nous avions déjà commencée avant la guerre. Après l’invasion de la France, nous avons ajouté à la lutte des classes la propagande pour la libération du pays.
Témoignage de Roger Pestourie, extrait de H.R. Kedward, Naissance de la Résistance dans la France de Vichy, 1940-1942. Idées et motivations, Editions Champ Vallon, 1989
L’union des Résistances
Affiche “Un seul combat pour une seule patrie” réalisée par les services de la France libre, 1944