THEME 1: TOTALITARISMES ET SECONDE GUERRE MONDIALE
Question obligatoire : L’affirmation des totalitarismes et la guerre
Sujet d’étude : La guerre d’anéantissement à l’Est et le génocide des Juifs
Le manifeste de Brazzaville
La France traverse la plus terrible crise son histoire (…). Or, il n’existe plus de gouvernement proprement français. En effet, l’organisme sis à Vichy et qui prétend porter ce nom est inconstitutionnel et soumis à l’envahisseur (…). Il faut donc qu’un pouvoir nouveau assume la charge de diriger l’effort français dans la guerre. Les événements m’imposent ce devoir sacré, je n’y faillirai pas. J’exercerai mes pouvoirs au nom de la France et uniquement pour la défendre, et je prends l’engagement solennel de rendre compte de mes actes aux représentants du peuple français dès qu’il lui aura été possible d’en désigner librement.
Pour m’assister dans ma tâche, je constitue, à la date d’aujourd’hui, un Conseil de défense de l’Empire (…). En union étroite avec nos alliés, qui proclament leur volonté de contribuer à restaurer l’indépendance et la grandeur de la France, il s’agit de défendre contre l’ennemi ou contre ses auxiliaires la partie du patrimoine national que nous détenons, d’attaquer l’ennemi où cela sera possible et de mettre en œuvre toutes nos ressources militaires, économiques, morales, de maintenir l’ordre public et de faire régner la justice.
Discours de Charles de Gaulle à Brazzaville, capitale de la France libre, 27 octobre 1940
Le tournant de 1943 pour la France libre
Juillet 1943 : La plupart des Français combattants ont quitté Londres. C’est une époque d’histoire de France qui va se terminer. La France libre, la France combattante, Carlton Gardens, les émigrés de 1940, le Comité national français, les dénationalisés de Londres, tout cela est fini. A Alger commence une époque nouvelle, normale presque, un gouvernement, une grande armée bien équipée, en terre française. Les temps héroïques sont révolus. Le temps où le général de Gaulle était seul avec son officier d’ordonnance, dans une chambre d’hôtel à Londres et, où, de là, il appelait à lui la France entière (…). Le temps où dans de frêles embarcations arrivaient les pêcheurs de Bretagne (…), le temps où les premières femmes montaient leur première caserne dans Hill Street, le temps où nous étions les traitres (…). Nous redevenons maintenant des gens normaux, nous revenons dans un département français, sous les lois de la République.
Tereska Torrès, Une Française libre, Journal 1939-1945, Phébus, 2000