L'inégale intégration des territoires dans la mondialisation
THEME 2 :
L'INEGALE INTEGRATION DES TERRITOIRES DANS LA MONDIALISATION

Question obligatoire ;
Des dynamiques territoriales contrastées au sein de la mondialisation
Urbanisation et pauvreté urbaine
Liée à des formes de marginalisation dans les pays occidentaux, la pauvreté urbaine ne régresse pas automatiquement avec l'émergence économique des pays en développement (PED). Si certains indices s'améliorent depuis 30 ans, les critères "multidimensionnelles" fondés sur les conditions de vie concrètes (comme l'habitat ou l'accès aux services de base) révèlent la permanence d'une pauvreté de masse dans les PED.
C'est en ville que les concentrations de pauvres sont les plus grandes. La pauvreté urbaine est souvent liée au bas coût et à la flexibilité du travail des migrants ruraux. La part de l'emploi informel tend à augmenter dans certains pays émergents comme le Mexique ou l'Inde (90% d'emplois sans contrat). Nombre des activités informelles urbaines sont pourtant connectéées à l'économie globalisée. Les citatdins pauvres jouent un rôle actif dans la production de services adaptés aux modes de vie urbains.
Les plus précaires ne peuvent compter que sur la force de travail familiale, enfants compris, ce qui entretient la spirale de la pauvreté. Pour éviter sa transmission intergénérationnelle, l'éduction est ciblée comme un outil prioritiare de "renforcement des capacités" '(selon la théorie d'Amartya Sen) et l'Organisation internationale du travail (OIT) a lancé un Programme international pour l'abolition du travail des enfans.
Elisabeth Dorier (dir.), "L'urbanisation du monde", La Documentation photographique, n°8125, sept-oct 2018
Sao Paulo (Brésil), une ville aux multiples visages
Sao Paulo est à sa manière une ville globale, le laboratoire et la chaudière économique du Brésil, une ville où ne viennent pas les touristes. Telle est Sao Paulo : une ville de la puissance économique née de la rente caféière, une ville qui attire en conséquence les travailleurs, qualifiés ou non, venus du Nordeste ou de l’étranger, les uns et les autres confrontés à un mal logementdramatique. Cette ville a très vite forgé les éléments de sa réussite : la création d’une université publique reconnue, l’USF, dès 1938 ; la verticalisation immobilière qui est à l’origine des tours de la célèbre avenue Paulistaet d’opérations immobilières fort contestables ; mais aussi les éléments qui vont de paire aves les caractéristiques de « la ville créative » le nombre de brevets, le nombre de diplomés de l’enseignement supérieur ; c’est encore le respect d’une tolérance déclinée au pluriel : tolérance envers la communauté homosexuelle, présence d’une population bohème-artiste (biennales et musées jouent un rôle essentiel), divertsité et cosmopolitisme (Sao Paulo est la 2ème ville italienne au monde, la 2ème ville japonaise, la 2ème ville libanaise et les Coréens du Sud y arrivent aujourd’hui en nombre). Sao Paulo, la « ville pieuvre », est d’abord une grande ville d’immigration qui intègre ceux qui y trouvent leur place comme dans peu d’endroits au monde.
Olivier Mongin, « Puissance de Sao Paulo », CITEGEO, 2013
Les deux visages de Lagos (Nigéria)
Lagos présente deux visages, fort contrastés. D’un côté, « Lagos la mégalo », le poumon économique du plus gros PIB d’Afrique, la métropole de la croissance où tout est possible, celle de la classe moyenne en plein essor, de l’énergie créative où une nouvelle génération de jeunes entrepreneurs formée à l’étranger entend bien contribuer au dynamisme et à l’essor économique du pays. En 2013, Lagos comptait près de 10 000 millionnaires. D’un autre côté, Lagos et ses slums sous et mal équipés, construits pour la plupart sur des marécages, rassemblant plus de 12 millions d’habitants. Ces zones humides représentent 78 % de la surface de l’État de Lagos. Bien que souvent inconstructibles, elles sont très densément peuplées, comptant en général plus de 1 200 habitants à l’hectare. La première des priorités est la mise en place d’un système efficace de drainage, sans lequel aucun développement n’est possible. Celui-ci est rendu d’autant plus difficile par l’absence d’espaces disponibles.
Les risques – sociaux, politiques, économiques et environnementaux – inhérents à l’expansion incontrôlée de ces quartiers précaires sont majeurs et les autorités fédérales, nationales et locales s’accordent désormais sur l’urgence d’intervenir par des investissements publics massifs. Cependant, la démesure de la tâche paralyse et les modalités d’intervention sur ces quartiers divisent toujours.

Guillaume Josse et Margaux Salmon, « Quel avenir pour les quartiers précaires de Lagos ? », Métropolitiques, 2 mars 2016
Les cités XXL : le bidonville de Bombay
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Les inégalités socio-spatiales à Santa Fe (Mexico)
 
La diversité des paysages urbains à Manille (Philippines)
La ville compte 1.8 millions d'habitants (12.8 dans l'aire métropolitaine). Au 1er plan, le bidonville de Camatoda et à l'arrière-plan, le quartier des affaires
 
Kinsahsa : des inégalités de plus en plus fortes
Tout un pays vient ici pour trouver du travail, rêver, souffrir ou réussir. Même si c'est dans un des gigantesques bidonvilles qui s'étendent dans la plaine au Sud-Est, où la capitale poursuit son explosion urbaine. Avec ses immeubles luxueux, ses villas cossues, ses supermarchés hors de prix, ses bars et clubs branchés, ses ambassades, ses sièges de partis politiques, de banques et d'entreprises concentrés sur 29 km2, la "République de la Gombe" est un monde à part. A Kinshasa, la ségrégaton raciale a été remplacée par un capitalisme ultra sauvage qui a creusé les inégalités et renforcé la confiscation des richesses. Avant l'aube, les plus pauvres se bousculent sur les trottoirs et dans les minibus pleins à craquer. Ils y déposent une masse de travailleurs prêts à tout pour un petit boulot, quelques francs congolaus ou une simple "com" qui peut consister à transporter un sac de poissons congelés. A la tombée du jour, les files de passagers s'allongent aux arrêts de bus. Les mêmes mettront des heures pour rentrer chez eux à bord de fourgons étouffants.
Joan Tilouine et Pierre Benetti, "Mégapole insaisissable, Kinshasa croît hors de tout contrôle", Le Monde, 31 juillet 2017

Kinshasa (République démocratique du Congo) : les 2 visages d'une même ville

a) Kinshasa la riche
Crown Tower, située dans le quartier d'affaire de Gombe
Les bureaux de standing et espaces commerciaux se multiplient dans Gombe

b) Kinshasa la pauvre
Kawele, un nouveau bidonville, dans le quartier industriel de la commune de Limete