Urbanisation et pauvreté urbaine
Liée à des formes de marginalisation dans les pays occidentaux, la pauvreté urbaine ne régresse pas automatiquement avec l'émergence économique des pays en développement (PED). Si certains indices s'améliorent depuis 30 ans, les critères "multidimensionnelles" fondés sur les conditions de vie concrètes (comme l'habitat ou l'accès aux services de base) révèlent la permanence d'une pauvreté de masse dans les PED.
C'est en ville que les concentrations de pauvres sont les plus grandes. La pauvreté urbaine est souvent liée au bas coût et à la flexibilité du travail des migrants ruraux. La part de l'emploi informel tend à augmenter dans certains pays émergents comme le Mexique ou l'Inde (90% d'emplois sans contrat). Nombre des activités informelles urbaines sont pourtant connectéées à l'économie globalisée. Les citatdins pauvres jouent un rôle actif dans la production de services adaptés aux modes de vie urbains.
Les plus précaires ne peuvent compter que sur la force de travail familiale, enfants compris, ce qui entretient la spirale de la pauvreté. Pour éviter sa transmission intergénérationnelle, l'éduction est ciblée comme un outil prioritiare de "renforcement des capacités" '(selon la théorie d'Amartya Sen) et l'Organisation internationale du travail (OIT) a lancé un Programme international pour l'abolition du travail des enfans.
Elisabeth Dorier (dir.), "L'urbanisation du monde", La Documentation photographique, n°8125, sept-oct 2018