Des milieux fragiles et vulnérables à protéger
GEOGRAPHIE - THEME 3
SOCIETES ET ENVIRONNEMENTS : DES EQUILIBRES FRAGILES

Chapitre 2 :
Des milieux entre valorisation et protection
Consigne : Après avoir pris connaissance du corpus documentaire qui vous a été attribué, vous répondrez aux questions suivantes
Questions :
1) Quelles sont les formes de dégradation dont l'homme est responsable sur le milieu étudié ?
2) Identifiez les différents risques qui pèsent sur le milieu étudié. Vous penserez à bien distinguer les risques naturels et les risques technologiques.
3) En quoi la valorisation du milieu étudié par l'homme a-t-elle renforcé la vulnérabilité face aux risques ?
4) Quelles actions et mesures sont mises en place pour préserver et protéger le milieu étudié ?
5) Quels acteurs ces actions et mesures font-elles intervenir ?
L'impact écologique du tourisme
Chaque année, les Alpes reçoivent plus de 120 millions de touristes. On dénombre plus de 300 stations [sur l'ensemble du Massif alpin et pas seulement les Alpes françaises] de montagne, disposant de plus de 5 millions de lits : ceci impacte les écosystèmes d'altitude de façon d'autant plus grave que ces centres touristiques sont implantés le plus souvent dans les espaces les plus fragiles et les plus reculés.
Les sports d'hiver ont provoqué l'artificialisation d'environ 3 400 km2 de paysages sauvages de l'arc alpin, convertis en pistes de ski et équipés de plus de 10 000 remontées mécaniques. Sévèrement impactée par le changement climatique, "l'or blanc" suscite souvent, pour le maintien de son développement, des procédés qui ne sont pas durables (enneigement artificiel et consommation importante d'eau et d'énergie qui l'accompagne).
D'après le site WWF, "Les Alpes", 2016 WWF, wwf.fr, 2018
Les principaux aléas en France
 
La qualité de l’air dans la vallée de Chamonix et à Paris

La vallée de Chamonix est polluée car elle est un lieu de passage entre la France et l’Italie, avec le tunnel du Mont-Blanc (3 500 voitures et 1 500 poids lourds par jour). Cette pollution est renforcée par l’air froid qui stagne en fond de vallée en hiver et piège les particules de CO2.
 
L’hydroélectricité, une énergie durable ?
« L'hydroélectricité est une source d'énergie de premier plan dans les Alpes. Bien qu’elle puisse offrir une solution relativement durable au problème énergétique, elle peut également être destructrice […]. Il existe dans les Alpes 550 centrales produisant chacune plus de 10 MW […] ce qui nuit à l'intégrité écologique des rivières et des lacs alpins. […] De même, toute l’énergie hydroélectrique ne peut être considérée comme une énergie “propre”. Par exemple, de nombreuses installations hydroélectriques dans les Alpes utilisent du charbon ou de l’énergie nucléaire à bon marché pour pomper de l’eau jusqu’au réservoir, pour produire de l’électricité en période de pointe. »
D’après WWF, Hydropower in the Alps, 2017.
Le mont Blanc, sublime et vulnérable
Le plus haut sommet d’Europe occidentale fait face à une fréquentation très dense et aux effets du réchauffement climatique.

Tout a commencé en 2010, aux États-Unis. À l’époque déjà, des passionnés de montagne s’inquiétaient de l’impact des activités humaines sur le plus haut sommet nord-américain, le Denali, en Alaska. Huit ans plus tard, après une rencontre dans le Colorado en 2014 et en Nouvelle-Zélande en 2016, la 4e conférence sur l’avenir des hautes montagnes s’ouvre aujourd’hui à Chamonix, au pied du mont Blanc. Durant trois jours, scientifiques, alpinistes, associations, gestionnaires de site et entreprises vont s’y retrouver pour célébrer ces espaces fascinants, mais surtout chercher des solutions aux défis qui les unissent.

Le mont Blanc, toit de l’Europe occidentale (à plus de 4 800 m), en est le symbole. « Il concentre à lui seul la plupart des enjeux qui touchent aujourd’hui les points culminants du monde », souligne Olivier Moret, le secrétaire général de la Fondation Petzl, qui organise la conférence. Et pourtant, déplore le WWF, « c’est le seul point culminant d’un continent sans préservation écologique fiable et coordonnée », alors même que les pressions sont multiples. D’abord, la fréquentation. Selon l’ONG, le massif, qui s’étale sur trois pays – la France, la Suisse et l’Italie – est le troisième site naturel le plus visité au monde. Six millions de personnes s’y rendent chaque année (jusqu’à 100 000 par jour !). En outre, avec la démocratisation de l’alpinisme, le sommet lui-même est pris d’assaut par 25 000 à 30 000 personnes par an, selon l’office du tourisme de Chamonix (même si le décompte reste approximatif compte tenu des nombreuses voies d’accès).

« Cette pression touristique concerne un nombre croissant de hauts sommets, à commencer par l’Everest, dont le camp de base accueille plusieurs milliers de personnes chaque année », fait observer Olivier Moret. Avec tout ce que cela implique en termes d’équipements, de dégradation des milieux, de pollution, etc. Autre défi majeur, le réchauffement climatique. Les glaciers alpins ont perdu entre 20 et 30 % de leur volume depuis 1980, rappelle le WWF, qui prend l’exemple de la mer de Glace, dans le massif du Mont-Blanc, qui « perd en moyenne chaque année 4 à 6 mètres d’épaisseur et une trentaine de mètres de longueur ».

« On ne cesse d’ajouter des échelles pour accéder au glacier qui recule ; le risque serait de vouloir construire un téléphérique de plus », remarque Jean-Christophe Poupet, responsable du programme Alpes de l’ONG. D’une manière générale, ce dernier estime qu’il y aura à réinventer le tourisme dans le massif, notamment dans les stations de moyenne altitude, « car l’enneigement artificiel doit rester très raisonné », poursuit ce dernier.

Ces réflexions, qui là encore concernent un grand nombre de massifs, seront au cœur de la conférence. Mais aussi de la candidature du massif du Mont-Blanc au patrimoine mondial de l’Unesco – qui n’en est qu’à ses balbutiements. Le 24 octobre 2017, les collectivités locales et les trois pays concernés ont signé une « déclaration d’intention » lançant la démarche, qui prendra plusieurs années. « L’intérêt, c’est qu’une telle candidature implique un plan de gestion ambitieux, avec des mesures de protection des milieux, de régulation de la fréquentation, etc. », note encore Jean-Christophe Poupet, au WWF, qui précise : « Il ne s’agit pas seulement d’être dans la contrainte, mais de repenser la montagne. Tout le monde a compris que c’était indispensable. »

Article de Marine Lamoureux paru dans le journal La Croix, 12 juin 2018
La loi montagne
« Les territoires de montagne couvrent un tiers de la France et 15 % de la population y vit. Destination phare en Europe pour la pratique des sports d’hiver, la montagne française a su également préserver ses paysages et ses activités agricoles et pastorales. Lieu de vie, de savoir-faire et de traditions, poumon économique pour le tourisme hivernal et dorénavant estival, la montagne présente de nombreux visages, souvent contrastés.
Comme le littoral, il s’agit d’un territoire à enjeux et qui mérite un statut particulier pour trouver un bon équilibre entre développement et protection.
C’est pour répondre à cet objectif que la loi du 9 janvier 1985 relative au développement et à la protection de la montagne dite “loi montagne” complétée récemment par la loi du 28 décembre 2016 de modernisation, de développement et de protection des territoires de montagne, a inscrit dans la loi des principes d’équilibre, proches de ceux de la loi dite “littoral” de 1986.
[Parmi les 5 659 communes concernées en 2019], certaines sont également soumises aux dispositions d’urbanisme de la loi littoral. Il s’agit des communes de montagne riveraines des lacs de plus de 1 000 hectares ou situées en bord de mer. »
Ministère de la Cohésion des territoires et des Relations avec les collectivités territoriales
Principes fondamentaux applicables à tous les parcs nationaux français, 2007, Article 1
La création d’un parc national vise à protéger un patrimoine naturel, culturel et paysager exceptionnel, dont la composition est déterminée en partie par certaines activités humaines respectueuses des espaces naturels qui concourent au caractère du parc, tout en prenant en compte la solidarité écologique entre les espaces protégés du cœur et les espaces environnants concernés par une politique de protection, de mise en valeur et de développement durable. L’État promeut une protection intégrée exemplaire ainsi qu’une gestion partenariale à partir d’un projet de territoire afin de garantir une évolution naturelle, économique et sociale compatible avec le caractère du parc.
Le Parc national* de la Vanoise, créé en 1963
Le Parc de la Vanoise est un des treize parcs nationaux alpins. Ceux-ci font partie, avec les 87 parcs régionaux, les réserves naturelles, etc., des 1 000 espaces protégés du réseau AlpArc qui couvrent 190 000 km², soit 28 % de l’espace alpin.
Convention alpine, AlpArc, 2017.