La Camargue, un espace valorisé protégé
Le delta du Rhône est une zone en partie agricole, connue pour ses rizières et pour ses salins (…). Entre 1950 et 1970, l'entreprise les Salins du Midi a mis en œuvre des infrastructures majeures pour transformer les marais camarguais en zones de production industrielle de sel (…). Le pompage de l'eau de mer pendant les mois d'été pour alimenter la production de sel a causé la disparition de vastes surfaces de plantes de marais. La haute teneur en sel de l'eau a compromis la survie de la plupart des espèces (…).
Depuis que le Conservatoire du littoral (1) a racheté les Salins en 2011, la vocation de cette zone a basculé vers la conservation des zones humides. Un processus de restauration des marais a été mis en œuvre par le Parc naturel régional de la Camargue (…). L'enjeu est d'utiliser la capacité des zones humides à stocker temporairement l'eau de mer durant les événements de crues. La restauration des zones humides de Camargue en lieu et place des anciens salins est désormais une stratégie pour réduire la montée de la mer et les risques d'inondation (…). Progressivement, l'abandon des digues côtières, qui isolaient le delta de la mer, contribue à restaurer le cycle naturel de l'eau et favorise le retour d'espèces animales et végétales aquatiques. « La Méditerranée est un hotspot (1) du changement climatique », rappelle Jean Jalbert, directeur du site de la Tour du Valat, centre de recherche sur les zones humides, « il s'agit aujourd'hui d'écrire une nouvelle histoire pour la Camargue, d’inventer un nouvel aménagement du territoire évolutif et dynamique » et ce malgré les réticences des producteurs de riz locaux.
Agnès Sinaï, La Camargue, zone tampon face à la montée des eaux », Actu Environnement, 1er février 2019
(1) Etablissement public français protégeant le littoral
(2) En français, point chaud. Milieu naturel reconnu pour l'importance et la vulnérabilité de sa biodiversitéL'artificialisation des terres lorsqu'elle conduit à leur imperméabilisation réduit les possibilités d'infiltration de l'eau. Elle peut aggraver le risque d'inondation par l'intensification des phénomènes de ruissellement et l'augmentation du nombre de personnes exposées. Si elle résulte d'un aménagement mal maîtrisé, elle peut accroître la concentration des populations dans les zones à risques, mais attractives, comme le littoral. Les Pays de la Loire sont particulièrement vulnérables à ce phénomène naturel du fait de leur situation en aval du bassin de la Loire, de la densité de leur cours d'eau et de leur façade maritime présentant une forte densité de population. L'ensemble du littoral de la région, composé de nombreux polders (1) et de plages naturelles meubles, est particulièrement exposé au risque d'inondations côtières, comme l'a dramatiquement rappelé la tempête Xynthia de février 2010
DREAL Pays de la Loire, novembre 2017
(1) Polder : terre gagnée sur la mer ou sur des marais côtiers par assèchement et création de digues
Carole Filiu-Mouhali, « Au nom de la sauvegarde de l’emploi, la pollution aux “boues rouges” continue de sévir à Gardanne », Observatoire des multinationales, 9 janvier 2017.