Exposition 4 :
La gouvernance mondiale à l'épreuve des crises
THEME 3 :
LA GOUVERNANCE MONDIALE DANS UN MONDE MULTIPOLAIRE

Chapitre 7 :
Nouveaux rapports de puissance et enjeux mondiaux
La crise des réfugiés
Si au cours des 5 dernières années, 15 conflits ont éclaté ou repris, aucun des anciens n'a été réglé (...). Le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) n'est plus en mesure de satisfaire même les besoins absolument minimums de protection essentielle et d'assistance vitale permettant de préserver la dignité humaine (...). Depuis que l'Organisation existe, elle n'a jamais éprouvé autant de difficultés pour exercer son mandat, soit à cause de l'ampleur des déplacements de populations, soit à cause de la complexité du contexte dans lequel elle travaille. Le Haut-Commissariat a indiqué que les acteurs mondiaux dans le domaine de l'aide au développement, y compris les Etats et les organisations internationales, doivent faire davantage pour les pays accueillant de grands nombres de réfugiés (...). Il a souligné que, de toute évidence, les conflits armés continuent d'être le plus grand facteur de déplacement. Les solutions doivent être politiques : réunir autour d'une même table tous les pays ayant une influence sur les belligérants.
Site de l'UNHCR, octobre 2015
Record de 80 millions de réfugiés et déplacés dans le monde, selon l'ONU


Le nombre de réfugiés et déplacés dans le monde a dépassé la barre des 80 millions à la mi-2020, un record, en pleine pandémie de Covid-19, a indiqué l'ONU mercredi.

Dans un communiqué, le Haut-Commissaire de l'ONU pour les réfugiés, Filippo Grandi, a déploré que le monde ait atteint ce "sombre tournant", et averti que la situation allait s'empirer si "les dirigeants du monde n'arrêtent pas les guerres".

"La communauté internationale ne parvient pas à préserver la paix", a-t-il dit, en soulignant que les déplacements forcés avaient doublé au cours de la dernière décennie.

En début d'année, le nombre de personnes qui avaient été forcées de quitter leur foyer en raison de persécutions, conflits et violations des droits humains, s'élevait à 79,5 millions, et ce chiffre a dépassé les 80 millions à mi-2020, selon un rapport du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR).

Ce nombre de 79.5 millions inclus 45.7 millions de personnes déplacées dans leur pays, 29.6 millions de réfugiés et autres personnes déplacées de force hors de leur pays, et 4.2 millions de demandeurs d'asile.

"Les conflits existants et nouveaux ainsi que le nouveau coronavirus ont eu des conséquences dramatiques sur leur vie en 2020", a indiqué le HCR dans un communiqué.

Malgré l'appel urgent lancé en mars par le secrétaire général des Nations unies en faveur d'un cessez-le-feu mondial pendant la pandémie, les conflits et les persécutions se poursuivent, déplore l'agence onusienne.

La violence en Syrie, en République démocratique du Congo, au Mozambique, en Somalie et au Yémen a provoqué de nouveaux déplacements au cours du premier semestre de l'année.

De nouveaux déplacements importants ont également été enregistrés dans la région du Sahel central en Afrique, où les civils sont soumis à une violence brutale, notamment des viols et des exécutions, selon le HCR.

Le rapport souligne également que certaines des mesures prises pour freiner la propagation du Covid-19 ont rendu plus difficile l'accès des réfugiés à la sécurité.

Au plus fort de la première vague de la pandémie en avril, 168 pays avaient fermé totalement ou partiellement leurs frontières, 90 pays ne faisant pas d'exception pour les demandeurs d'asile.

Depuis, avec le soutien et l'expertise du HCR, 111 pays ont trouvé des solutions pour garantir que leur système d'asile soit totalement ou partiellement opérationnel tout en veillant à ce que les mesures nécessaires soient prises pour freiner la propagation du virus.

Malgré ces mesures, les nouvelles demandes d'asile ont diminué d'un tiers par rapport à la même période en 2019.

AFP, revue Challenges, 09 décembre 2020


 
L'Europe : une destination privilégiée des réfugiés (2016)
 
Comprendre la crise des migrants en Europe en cartes, graphiques et vidéos
En cette journée internationale des migrants, sélection des éléments graphiques réalisés par « Le Monde » pour comprendre la crise des migrants en Europe.
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La crise des réfugiés
Réfugiés faisant la queue pour s'enregistrer au camp de Moria, sur l'île de Lesbos (Grèce), photographie d'Istvan Bielik, 6 octobre 2015.
 
Catherine Wihtol de Wenden - Les migrations au XXIe siècle-Les Experts du Dessous des cartes | ARTE
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Que contient le Pacte mondial de l'ONU sur les réfugiés ?
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Vers un règlement commun de la question migratoire ?
Nous convenons que le présent Pacte mondial repose sur un ensemble de principes directeurs transversaux et interdépendants :
a) Priorité à la dimension humaine. Le Pacte mondiale comporte une forte dimension humaine, inhérente à la migration même. Il promeut le bien-être des migrants et des communautés dans les pays d'origine, de transit et de destination. Il est donc centré sur l'individu ;
b) Coopération internationale. Le Pacte mondial est un cadre de coopération juridiquement non contraignant créé en considération du fait qu'aucun Etat ne peut seul faire face aux migrations, compte tenu de la nature transnationale du phénomène (...).
c) Souveraineté nationale. Le Pacte mondial réaffirme le droit souverain des Etats de définir leurs politiques migratoires nationales et leur droit de gérer les migrations relevant de leur compétence, dans le respect du droit international (...).
f) Droits de l'homme. En appliquant le Pacte mondial, nous veillons au respect, à la protection et à la réalisation des droits de l'homme de tous les migrants, quel que soit leur statut migratoire, à tous les stades de la migration.
Pacte mondial pour les migrations sûres, ordonnées et régulières. Déclaration de l'ONU à Marrakech, le 11 décembre 2018, undocs.org
Un plaidoyer pour la protection des réfugiés
Durant les premières années de mon pontificat, j'ai exprimé à maintes reprises une préoccupation spéciale concernant la triste situation de nombreux migrants et réfugiés qui fuient les guerres, les persécutions, les catastrophes naturelles et la pauvreté. Il s'agit sans doute d'un "signe des temps" que j'ai essayé de lire , en invoquant la lumière de l'Esprit Saint depuis ma visite à Lampedusa le 8 juillet 2013 (...).
Le Seigneur confie à l'amour maternel de l'Eglise tout être humain contraint à quitter sa propre patrie à la recherche d'un avenir meilleur (...) Cette sollicitude doit s'exprimer concrètement à chaque étage de l'expérience migratoire : depuis le départ jusqu'au voyage, depuis l'arrivée jusqu'au retour (...).
En considérant la situation actuelle, accueillir signifie avant tout offrir aux migrants et aux réfugiés de plus grandes possibilités d'entrée sûre et légale dans les pays de destination. En ce sens, un engagement concret est souhaitable afin que soit étendu et simplifié l'octroi de visas humanitaires et pour le regroupement familial. En même temps, je souhaite qu'un plus grand nombre de pays adoptent des programmes de patronage privé et communautaire et ouvrent des corridors humanitaires pour les réfugiés les plus vulnérables. En outre, il serait opportun de prévoir des visas temporaires spéciaux pour les personnes qui fuient les conflits dans les pays voisins. Les expulsions collectives et arbitraires de migrants et de réfugiés ne constituent pas une solution adéquate, surtout lorsqu'elles sont exécutées vers des pays qui ne peuvent pas garantir le respect de la dignité et des droits fondamentaux.
Discours du pape François pour la Journée mondiale du migrant et du réfugié, 15 août 2017