Exposition 4 :
La gouvernance mondiale à l'épreuve des crises
THEME 3 :
LA GOUVERNANCE MONDIALE DANS UN MONDE MULTIPOLAIRE

Chapitre 7 :
Nouveaux rapports de puissance et enjeux mondiaux
Nations Unies : ONU ou ONUL ? | Casus Boloss, le monde en 5min chrono | ARTE
L’Organisation des Nations Unies, sur le papier, c’était une excellente idée : réunir tous les États du monde pour interdire la guerre, fallait oser. Sauf qu...
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Le rôle de l'ONU dans les opérations de maintien de la paix en 2006
Soixante missions de maintien de la paix étaient actives durant tout ou partie de 2006 : 20 menées par les Nations unies, 33 par des organisations régionales ou alliances, 7 par des coalitions ad hoc. En dehors de la force multinationale en Irak (hors statistiques), 167 600 militaires et civils étaient déployés dans 59 missions en 2006, 28 % de plus qu'en 2005. Avec 73 500 soldats et observateurs militaires, et 14 000 policiers et personnels civils déployés dans 20 missions en 2006, l'ONU demeure le plus grand contributeur unique pour les opérations de maintien de la paix. Ses déploiements ont plus que doublé en 2006 par rapport à 2000. Pour la première fois en plusieurs années, les Européens ont contribué de larges déploiements aux missions de l'ONU.
Sipri (Stockholm International Peace Research Institute) Year Book, 2007.
L'ONU a 75 ans : des idéaux du début aux désillusions d'aujourd'hui
L'ONU célèbre cette année son 75ème anniversaire. Retour sur les succès et les échecs de l'organisation. L'occasion de constater que l'idéal de multilatéralisme a du plomb dans l'aile.
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Renforcer le rôle de l'ONU

Dans un monde ouvert, nul ne peut s'isoler, nul ne peut agir au nom de tous et nul ne peut accepter l'anarchie d'une société sans règle. Il n'y a pas d'alternative aux Nations unies. Mais pour répondre aux défis d'aujourd'hui, ce choix fondamental, exprimé par la Charte, exige une profonde réforme de notre organisation (…). La responsabilité principale du maintien de la paix et de la sécurité est dévolue au Conseil de sécurité. Il est donc essentiel à sa légitimité que sa composition reflète l'état du monde. Son élargissement s'impose. À de nouveaux membres permanents, car la présence de grands pays est nécessaire. La France pense naturellement à l'Allemagne au Japon, mais aussi à quelques grands pays d'Asie, d'Afrique et d'Amérique (…). Cette réforme doit s'accompagner d'un renforcement de l'autorité du Conseil. C'est à lui qu'il appartient d'encadrer le recours à la force. Nul ne saurait s'arroger le droit d'utiliser la force unilatéralement ou préventivement. Mais à l'inverse, confrontés à des menaces accrues, les États doivent pouvoir être assurés que le Conseil dispose de moyens appropriés d'évaluation et d'action collective, qu'il a la volonté d'intervenir.

Discours de Jacques Chirac à l'ouverture de la 58e session de l'Assemblée générale des Nations unies, le mardi 23 septembre 2003

L'ONU est-elle une organisation qui peut être utile en Géopolitique au 21e siècle ?
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La transformation des missions de paix onusiennes
Le travail de paix onusien a par ailleurs beaucoup évolué dans l'après-guerre froide. L'ONU fait désormais beaucoup plus que garantir des cessez-le-feu et des accords de paix. Selon un continuum variable entre maintien de la paix, rétablissement de la paix, consolidation de la paix et imposition de la paix, les opérations onusiennes visent en effet à séparer, désarmer et réintégrer à la vie civile des belligérants, à organiser des élections libres, à accompagner la construction d'États de droit, à structurer la société civile (soutien aux ONG). […] Le rapport Brahimi, présenté en 2000 à l'Assemblée générale de l'ONU, […] a recommandé que les interventions onusiennes soient plus « robustes » dans les situations de conflit ouvert mettant en danger la vie des populations et des Casques bleus. […]
Reste que l'ONU ne fait pas la guerre et continue de privilégier un travail de paix. Dans de nombreux pays où elle intervient, ses effectifs demeurent généralement en deçà de ce qui serait nécessaire pour garantir efficacement la sécurité. Par ailleurs, les États qui élaborent au Conseil de sécurité les mandats des missions de paix – notamment les membres permanents – ne sont pas ceux qui envoient des troupes sur le terrain (Pakistan, Bangladesh, Inde, etc.) : le continuum entre la conception politique des missions de paix et leur gestion militaire sur le terrain s'en trouve affaibli. Pour toutes ces raisons, l'ONU reste un acteur sous contrainte dans la résolution des conflits, et un acteur ambivalent dans la dialectique de la guerre et de la paix.
Benoît Durieux, Jean-Baptiste Jeangène Vilmer et Frédéric Ramel, Dictionnaire de la guerre et de la paix, PUF, 2017.
L'ONU impuissante à empêcher une guerre de la Russie en Ukraine
Nations unies (Etats-Unis) - La réunion nocturne se voulait déterminante, elle fut surréaliste. Alors que la Russie avait déjà lancé son offensive en Ukraine, les membres du Conseil de sécurité de l'ONU, mine grave et traits tirés, ont continué à lire méthodiquement leurs discours préparés à l'avance, alertant sur les risques d'une invasion... qui avait donc commencé.
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L'efficacité des casques bleus en question
Piètres soldats, souvent jugés inefficaces sur le terrain, mal formés, peu disciplinés, les casques bleus traînent souvent une sale réputation, dans les pays où ils sont posés. A qui la faute ? (...) L'organisation a beau établir des règles, interdire formellement tout rapport sexuel avec des mineurs, l'octroi d'argent, de biens ou de service contre des faveurs sexuelles, elle n'est pas en mesure de les faire respecter (...) C'est aux pays fournisseurs de ces bataillons de le faire (...). Or dans la grande majorité des cas, il s'agit de pays pauvres, qui trouvent dans ces missions de casques bleus un moyen de financer leur propre armée. Le prix payé par soldat déployé est de 1028 dollars par mois. Une somme colossale dans des pays tels que le Bangladesh, le Pakistan, l'Inde, l'Ethiopie, le Nigéria et le Rwanda, qui envoient le gros des bataillons sur le terrain. Des pays où la solde d'un soldat ne dépasse guère les 100 dollars par mois et encore, quand elle est payée.
Natacha Tatu, "Casques bleus en Centrafrique : le scandale de trop", L'Obs, 25 janvier 2015
L'ONU et la crise climatique
Aujourd'hui je lance un appel aux responsables politiques, aux dirigeants d'entreprises, aux scientifiques et au grand public. Nous avons les outils pour rendre nos actions efficaces. Ce qui nous manque encore, même après l'accord de Paris, c'est le leadership et l'ambition de faire ce qui est nécessaire. Ce qui rend cela encore plus inquiétant, c'est que nous avons été prévenus. Les scientifiques nous le disent depuis des décennies, encore et encore. Trop de dirigeants refusent d'écouter. Beaucoup trop peu ont agi avec la vision exigée par la science. Nous voyons les résultats. Dans certaines situations, ils sont proches des pires scénarios des scientifiques. Les pays les plus riches du monde sont les premiers responsables de la crise climatique. Pourtant, les pays les plus pauvres et les populations et les communautés les plus vulnérables en ressentent les effets les plus graves (...). Utilisons l'année qui vient pour des décisions cruciales dans les conseils d'administration, les lieux de décision et les parlements du monde entier. Construisons des coalitions et obtenons de nos dirigeants qu'ils nous écoutent. Il n'y a plus de temps à perdre.
Discours prononcé par Antonio Guterres, le Secrétaire général de l'ONU, à New York, le 10 septembre 2018
Réformer le Conseil de sécurité
Le Ghanéen Kofi Annan (1938-2018) a été secrétaire général de l'ONU de 1996 à 2007
Le noeud du problème au sommet de la structure de pouvoir de l'ONU, c'est la composition du Conseil de sécurité. Nous avons aujourd'hui 5 membres permanents ayant un droit de veto - les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, la Russie, la Chine et la France - ce qui se fonde essentiellement sur la réalité géopolitique qui existait à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Les 10 autres membres non permanents sont élus par l'assemblée générale pour 2 ans, sur la base de la représentation géographique. Cette situation est intolérable aux yeux de certains et injustifiable pour presque tous. Le Japon et l'Allemagne acquittent les deuxième et troisième plus importantes contributions à l'ONU, mais n'ont pas de siège fixe à sa plus importante table. L'Inde a la deuxième population mondiale, mais pas de siège. Il n'y a pas de membre permanent d'Afrique ou d'Amérique latine. Pour que le Conseil de sécurité ait une légitimité au XXIème siècle, il doit non seulement être efficace, mais aussi représentatif. Or, dans le passé, il n'a souvent été ni l'un ni l'autre. Quels que soient les défis de l'action collective, il est évident que le pouvoir économique et politique dans le monde s'est déplacé. Pourquoi des puissances régionales émergentes accepteraient-elles des structures dans lesquelles elles jouissent d'un statut de deuxième classe?
Kofi Annan, Interventions, trad. de l'anglais par Jean-Luc Fidel, Odile Jacob, 2013