Sipri (Stockholm International Peace Research Institute) Year Book, 2007.
Renforcer le rôle de l'ONU
Dans un monde ouvert, nul ne peut s'isoler, nul ne peut agir au nom de tous et nul ne peut accepter l'anarchie d'une société sans règle. Il n'y a pas d'alternative aux Nations unies. Mais pour répondre aux défis d'aujourd'hui, ce choix fondamental, exprimé par la Charte, exige une profonde réforme de notre organisation (…). La responsabilité principale du maintien de la paix et de la sécurité est dévolue au Conseil de sécurité. Il est donc essentiel à sa légitimité que sa composition reflète l'état du monde. Son élargissement s'impose. À de nouveaux membres permanents, car la présence de grands pays est nécessaire. La France pense naturellement à l'Allemagne au Japon, mais aussi à quelques grands pays d'Asie, d'Afrique et d'Amérique (…). Cette réforme doit s'accompagner d'un renforcement de l'autorité du Conseil. C'est à lui qu'il appartient d'encadrer le recours à la force. Nul ne saurait s'arroger le droit d'utiliser la force unilatéralement ou préventivement. Mais à l'inverse, confrontés à des menaces accrues, les États doivent pouvoir être assurés que le Conseil dispose de moyens appropriés d'évaluation et d'action collective, qu'il a la volonté d'intervenir.
Discours de Jacques Chirac à l'ouverture de la 58e session de l'Assemblée générale des Nations unies, le mardi 23 septembre 2003
Benoît Durieux, Jean-Baptiste Jeangène Vilmer et Frédéric Ramel, Dictionnaire de la guerre et de la paix, PUF, 2017.