Sont convenus de ce qui suit […]. »Préambule du statut de Rome, 17 juillet 1998.
Une justice soupçonnée de ne pas être impartiale
L'une des accusations récurrentes portées à l'encontre de ces formes judiciaires ou parajudiciaires de retour sur des crimes passés consiste à les qualifier de « justice des vainqueurs ». Qu'il s'agisse de Nuremberg ou de La Haye, ces formes de jugement sont parfois décriées (…) comme n'étant pas impartiales, puisque mises au service de la partie qui a triomphé. Assimilant justice et vengeance, mettant en évidence derrière la prétendue impartialité de la justice le redoublement de la victoire politico-militaire, cette forme de critique a connu récemment un regain d'actualité (…). [Ces critiques] se déclinent depuis des approches franchement négationnistes des génocides visés par ces tribunaux jusqu'à des analyses moins contestables. Ces dernières soulignent combien la non-symétrie effective de ces instances, et en particulier la manière dont leur échappent les actes perpétrés par les ressortissants des plus grandes puissances (et en premier lieu des membres du Conseil de sécurité de l'ONU), contribuent à saper la légitimité de ces institutions.
Lionel Israël, « La justice pénale internationale : l'apport des sciences humaines », La vie des idees.fr, 7 juin 2010