Thème 4 : La Première Guerre mondiale : le "suicide de l'Europe" et la fin des empires européens
Un embrasement mondial et ses grandes étapes (1914-1918)
1ère étape : S'informer Votre première mission d'équipe consiste à prendre connaissance de votre corpus documentaire et de répondre aux questions qui l'accompagnent
2ème étape : Réaliser
Après avoir réalisé l'étape 1, il s'agit maintenant pour vous de prendre connaissances des images sur lesquelles vous devrez réaliser votre bande-son. Les vidéos sont toutes dans l'onglet (Vidéos de travail).
- Visionnez la vidéo de votre groupe une première fois sans l'arrêter
- Visionnez la vidéo une seconde fois pour procéder à son séquençage
- Rédigez le propos que vous allez associer à la vidéo
Questions :

1) Expliquez pourquoi les Allemands décident de lancer une grande offensive en mars 1918. 2) Quelles sont les formes de combat pendant cette offensive ? 3) Expliquez la réaction des Alliés face à l'offensive allemande. 4) Expliquez les raisons de la défaite allemande. 5) Comment s'effectue la sortie du conflit ?
Offensives et contre-offensives 1918
 
Le nouveau rôle des tanks
Tanks anglais Mark V et fantassins néo-zélandais, lors de la prise de Grévilliers le 25 août 1918. En 1918, l'armée française aligne 3000 chars, les Britanniques 5000 et les Allemands moins de 100 chars lourds.
 
Les motifs de l'offensive allemande
Le général Ludendorff explique son choix de lancer une offensive au printemps 1918
L'attaque relevait le moral des troupes ; la défensive les déprimait. Dans la défense, elle devait succomber, peu à peu, à la supériorité toujours croissante de l'ennemi en hommes et en matériel. L'armée elle-même en avait le sentiment. A l'Ouest, elle désirait l'offensive et, après la chute de la Russie [la Russie en mars 1918 a signé la paix de Brest-Litovsk avec l'Allemagne], elle l'attendait avec un profond sentiment de soulagement (…).
La situation, chez nous et chez nos alliés, et les conditions dans lesquelles se trouvait l'armée, exigeaient une offensive qui amenât à une décision rapide. Ce n'était possible que sur le front de l'Ouest. Tout ce qui s'était passé auparavant ne pouvait être qu'un moyen en vue du but : créer une situation militaire qui rendît l'offensive possible. Jusqu'ici nous n'avions pas pu y parvenir (…). Je renonçai à toute idée d'attaquer en Italie ou en Macédoine. Il ne pouvait plus s'agir que de rassembler assez de forces pour une offensive à l'Ouest. Il y fallait un matériel formidable, de fortes troupes qui eussent été, comme leurs chefs, dressées à l'offensive. Si ces conditions étaient réunies à temps, on pouvait, on devait même attaquer (…). L'attente n'aurait pu que profiter à l'ennemi, car il comptait sur des renforts certains.
Erich Ludendorff, Souvenirs de guerre, Berlin, 1919
Soldats allemands à l'assaut des positions alliées, 21 mars 1918
Le général Ludendorff rompt avec la stratégie des grandes offensives de masse comme en 1916. Sa tactique s'appuie sur la mobilité de petites unités de sturmtruppen [soldats d'élite spécialement entrainées pour percer et infiltrer les lignes ennemies afin d'en désorganiser le système défensif.
 
La bataille vue par un soldat américain Eugène Curtin, médecin américain mobilisé en juin 1917, raconte l'offensive.
Nous n'avons pas eu le temps de nous ennuyer depuis que les Boches ont mis le monde sans dessus dessous le 21 mars (…). Quelques jours avant, ils nous ont envoyé des gaz : nous en avons tous eu, même moi. Mais nous n'avons pas été trop atteints car nous portions en permanence nos masques (…).
L'offensive a commencé brutalement par un bombardement de cinq heures, suivi de l'attaque de l'infanterie (…). Ce combat était très différent des tranchées que nous avions laissées : nous étions à l'air libre (…). Les avions allemands étaient particulièrement violents la nuit, avec leurs bombes et les mitraillettes (…).
Les Boches se sont bien battus, et comme ils étaient plus nombreux, ils ont gagné la bataille. Cela dit, je pense qu'ils ne gagneront pas la guerre. Les Boches seront battus quand nous alignerons une armée de deux ou trois millions de soldats sur les champs de bataille (…). L'Amérique va devoir assumer une part important de cet effort car la France et la Grande-Bretagne sont épuisées par ces quatre années de conflits (…).
Ici, la guerre est terrible et l'histoire ne pardonnera certainement jamais à l'Allemagne de l'avoir déclenchée.
Eugène A. Curtin, Lettre à son oncle, 15 avril 1918, trad. S. Pousset


Foch à la tête des armées alliées
Les Allemands avaient commencé le 21 mars leur grande offensive, et la 5ème armée anglaise (…) s'était repliée, (…) laissant ouverte une brèche de 10 km entre les Français et les Anglais. La situation était critique : les Allemands, en utilisant cette brèche pouvaient rejeter les Français vers le sud, sur Paris, et déborder les Anglais vers le nord, s'assurant ainsi la maîtrise de la Manche et la possession des bases anglaises (…). En vertu de l'accord de Doullens, j'étais chargé par les gouvernements britanniques et français "de coordonner l'action des armées alliées sur le front Ouest" (…). Mon plan est fait depuis longtemps. Il s'agit de rétablir immédiatement la liaison entre les armées britanniques et françaises et de couvrir Amiens. Pour cela, deux conditions sont nécessaires : que les troupes qui se battent ne reculent plus et qu'en second lieu les divisions françaises arrivant en renfort soient aussitôt jetées dans la brèche pour l'aveugler (…). Dans la soirée du 26 mars tous ceux qui sont aux prises avec l'ennemi savent ce que désormais on attend d'eux, c'st-à-dire la résistance, toujours plus de résistance, la résistance à outrance !
Maréchal Foch, Les Deux batailles de la Marne, 1928, Payot

L'armée allemande submergée Le haut-commandement allemand informe le Reichstag qu'il n'est plus possible de gagner la guerre.
En peu de jours, la situation s'est modifiée de fond en comble (…). Deux facteurs ont avant tout déterminé de façon décisive ce résultat. Les tanks d'abord. L'ennemi les a engagés en nombre, en masses considérables et inattendues pour nous [en juillet et août 1000 tanks alliés participent à l'assaut]. Ils ont percé, ouvert la voie à l'infanterie, sont apparus sur les arrières de nos troupes, provoquant des paniques locales et disloquant la conduite des opérations. Nous n'étions pas en mesure d'opposer semblables masses de tanks allemands.
Deuxième facteur : la question des renforts qui est devenue décisive. Nos bataillons sont tombés de 800 hommes en avril à 540 en septembre (…). Les pertes dans les batailles en cours dépassent les prévisions. L'ennemi, grâce à l'aide américaine, est en mesure de combler les siennes [l'armée allemande a perdu 700 000 hommes depuis le 21 mars quand chaque mois débarquent en France 150 000 soldats américains]. Nous pourrons infliger à l'ennemi des pertes lourdes, laisser derrière nous des paysages désertiques, même en agissant ainsi, nous ne pourrons plus gagner la guerre.
Discours du Major von den Bussche, porte-parole du général Ludendorff, au Reichstag, 2 octobre 1918
La victoire de l'Entente
Carte postale satirique américaine, 1918 "A la maison, vous manquerez toute l'excitation de la victoire"
 
Vers la fin de la guerre
Paul d'Estournelles de Constant est un sénateur français et Nicholas Murray Butler un des principaux dirigeants du Parti républicain américain. Les deux hommes entretiennent tout au long de la guerre une correspondance.
Cher baron d'Estournelles,
Depuis deux semaines, les nouvelles du front de l'Ouest ont été des plus édifiantes pour nous [la contre-offensive victorieuse des Américains]. Notre foi dans la détermination des Alliés pour conduire la guerre jusqu'à la victoire complète et définitive pour la justice a été pleinement justifiée. Nous nous félicitons, bien sûr, profondément, que des jeunes Américains aient pu participer à la victoire (…). Nous pensons que maintenant toutes les forces morales et physiques de ce pays et l'énergie sont mobilisées pour s'ajouter à la remarquable détermination montrée constamment par la France et nos autres alliés (…). Les rumeurs d'une fin prochaine et abrupte de la guerre commencent à se répandre. Néanmoins, selon les réflexions les plus sérieuses, elle ne s'achèvera pas avant la fin de l'année ou plus tard.
Lettre de Nicholas Murray Butler à Paul d'Estournelles
de Constant, 9 août 1918

L'armistice vue par un soldat français
Le 7 novembre : on apprend brusquement ce jour-là que les délégués allemands sont partis au quartier général de Foch pour demander l'armistice. On commence à entrevoir la fin de la guerre et la perspective de la paix prochaine.
Le 9 novembre : il faut remonter sur le front en attendant le résultat des négociations (…). Nous montons avec peine : nous nous attendions à l'armistice. Mais déjà, le front est calme. On sent quelque chose de nouveau.
Lettre de l'abbé Joseph Chansou, date inconnue

La signature de l'armistice à Rethondes le 11 novembre 1918
Peinture anonyme vers 1920
Le maréchal Foch debout derrière la table entouré du général Weygand et des amiraux britanniques. Face à eux la délégation allemande
Le 5 novembre 1918, l'empereur Guillaume II abdique et, le 11 novembre, le nouveau gouvernement allemand signe l'armistice
 
La fin du conflit
La une du Journal, 12 novembre 1918