Thème 4 : La Première Guerre mondiale : le "suicide de l'Europe" et la fin des empires européens
Un embrasement mondial et ses grandes étapes (1914-1918)
1ère étape : S'informer Votre première mission d'équipe consiste à prendre connaissance de votre corpus documentaire et de répondre aux questions qui l'accompagnent
2ème étape : Réaliser
Après avoir réalisé l'étape 1, il s'agit maintenant pour vous de prendre connaissances des images sur lesquelles vous devrez réaliser votre bande-son. Les vidéos sont toutes dans l'onglet (Vidéos de travail).
- Visionnez la vidéo de votre groupe une première fois sans l'arrêter
- Visionnez la vidéo une seconde fois pour procéder à son séquençage
- Rédigez le propos que vous allez associer à la vidéo

Questions

1) Décrivez ce que sont les tranchées.

2) Montrez que la guerre des tranchées est caractérisée par une nouvelle expérience du combat pour les soldats.

3) Montrez que la guerre des tranchées a entraîné une évolution de l’équipement des soldats.

4) Avec son tableau, quelles impressions de la guerre Félix Vallotton veut-il suggérer ?

5) En quoi l’expérience de la guerre de tranchées transforme-t-elle les soldats ?

6) A quelles difficultés les soldats sont-ils confrontés au quotidien dans les tranchées ?

7) Relevez les différentes manières utilisées par les soldats pour tenir face à ces difficultés.

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Soldats allemands dans une tranchée en 1917
 
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Dessin schématique d'un réseau de tranchées
 
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De la guerre de mouvement à la guerre de position A la suite du recul allemand, le front de l'Ouest se fixe peu à peu dans des tranchées. "Lundi 12 octobre 1914
C'est beaucoup d'être exposé des journées entières à une canonnade violente, se tapissant au fond de ces tranchées sans pouvoir riposter. C'est beaucoup de rester aux aguets des journées sur le même terrain artificiellement fortifié, ne pouvant pas avancer et ne devant pas reculer. La guerre ne se fait pas comme au temps jadis. Maintenant on fait la guerre surtout couché, on se lève pour courir un peu, puis on se terre bien vite, en prenant de multiples précautions pour que rien ne dépasse. Maintenant on reste 10 jours dans la même tranchée, on y dort, on y brave la pluie, le soleil, le froid, la soif, et quelques fois on y meurt."
Victor Guillemin, ingénieur mobilisé le 1er août à 34 ans, Carnets de guerre, 1914-1918
Tenir dans les tranchées
 
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J. W. Brooke, Soldat britannique occupant une tranchée allemande à Ovillers-la-Boisselle (Somme) en juillet 1916 (Imperial War Museums)
 
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La prise d'une tranchée
" Nous avons pris la côte des Eparges, presque sans coup férir. Mais nous marchions sur une terre bouleversée, calcinée, puante, semée de débris de fils de fer, de piquets, de vêtements hachés et sanglants, de paquets de chair humaine. A cinq heures, le bombardement allemand commençait. Jusqu'à minuit, les gros calibres : 150, 210 et 305. Pendant le même temps, des mitrailleuses qui tiraient de flanc combinaient leurs effets avec ceux de l'artillerie. De minuit à 6 heures, la danse a recommencé, épileptique jusqu'à 9 heures ; et à 9 heures, l'infanterie allemande attaquait. Nous avons reçu des grenades, des bombes, un tas d'engins infernaux qui affolent nos hommes. Je me suis lancé en avant, le revolver à la main. J'en ai tué trois à bout portant. Deux caporaux m'avaient suivi : ils ont été tués tous les deux. Nous avons perdu les tranchées conquises. Mais le soir, à 4 heures, nous y retournions et les occupions de nouveau. Nous y restions malgré les contre-attaques. Nous y restions malgré le bombardement incessant et formidable (…).
Cette guerre est ignoble ; j'ai été pendant 4 jours souillé de terre, de sang, de cervelle. J'ai reçu au travers de la figure des paquets d'entrailles, et sur une main, une langue, à quoi l'arrière-gorge était rattachée. Je suis écœuré, saoul d'horreurs. Je sais que je resterai ; il faut que je reste. J'accepte la responsabilité qui m'échoit."
Lettre du sous-lieutenant Maurice Genevoix, écrivain, 25 ans, à Paul Dupuy, son ami directeur de l'Ecole normale supérieure, 23 février 1915.
Les tranchées vues par un soldat allemand
Encore aujourd'hui il y a des lambeaux de corps humain dans les barbelés. Devant notre tranchée, il y a peu de temps, il y avait encore une main avec une alliance, à quelques mètres de là il y avait un avant-bras dont il ne restera finalement que les os. Que la chair humaine semble bonne pour les rats ! C'est affreux. Qui ne connaît pas la terreur l'apprend ici… Par une nuit d'encre c'est parfois réellement terrifiant ; mais avec le temps je me suis habitué et je suis devenu aussi indifférent que nos "Landser" [soldat aguerri]. La guerre abrutit le cœur et les sentiments ; elle rend l'homme indifférent face à tout ce qui, autrefois, le troublait et l'émouvait : cependant cet endurcissement, cette dureté et cette cruauté devant le destin et la mort sont nécessaires dans la rage des combats auxquels conduit la guerre des tranchées.
Lettre de Hugo Müller (soldat allemand tué en octobre 1916) à sa famille, date inconnue
Les gaz de combat : terreur des soldats
Avec la vague, la mort nous a enveloppés, a imprégné nos vêtements et nos couvertures, elle a tué autour de nous tout ce qui vivait, tout ce qui respirait. Les petits oiseaux sont tombés dans les boyaux, les chats et les chiens, nos compagnons d'infortune, se sont étendus à nos pieds et ne se sont plus réveillés (…). Nous avons passé là, chers camarades, les heures les plus douloureusement longues de notre existence de soldats. Nous avions tout vu : les mines, les obus, les lacrymogènes, le bouleversement des bois, les noirs déchirements des mines tombant par quatre, les blessures les plus affreuses et les avalanches de fer les plus meurtrières, mais tout cela n'est pas comparable à ce brouillard qui, pendant des heures longues comme des siècles, a voilé à nos yeux l'éclat du soleil, la lumière du jour, la blanche pureté de la neige.
"Les gaz : à ceux qui les ont vus", article paru dans Le Filon, journal des tranchées, 20 mars 1917
Évolution de l’uniforme des Poilus pendant la Première Guerre mondiale
 
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Félix Vallotton, Verdun. Tableau de guerre interprété, projections colorées noires, bleues et rouges, terrains dévastés, nuées de gaz, huile sur toile, 114 x 146 cm, 1917, Paris, Musée de l’Armée.
 
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Après l’attaque

« Aux Éparges. Un Allemand vient d’être retrouvé vivant, parmi les morts, dans ce qui fut une tranchée », Une de L’Illustration, 24 avril 1915.

 
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