Thème 4 : La Première Guerre mondiale : le "suicide de l'Europe" et la fin des empires européens
Un embrasement mondial et ses grandes étapes (1914-1918)
1ère étape : S'informer Votre première mission d'équipe consiste à prendre connaissance de votre corpus documentaire et de répondre aux questions qui l'accompagnent
2ème étape : Réaliser
Après avoir réalisé l'étape 1, il s'agit maintenant pour vous de prendre connaissances des images sur lesquelles vous devrez réaliser votre bande-son. Les vidéos sont toutes dans l'onglet (Vidéos de travail).
- Visionnez la vidéo de votre groupe une première fois sans l'arrêter
- Visionnez la vidéo une seconde fois pour procéder à son séquençage
- Rédigez le propos que vous allez associer à la vidéo
Questions: 1) Pourquoi peut-on parler d'une guerre industrielle ? 2) Quelles sont les innovations technologiques apparues tout au long de la guerre ? En quoi entretiennent-elles le conflit ? 3) Expliquez pourquoi les batailles de Verdun et de la Somme sont pour les soldats parmi les plus difficiles de la Grande guerre. 4) Comment les innovations technologiques bouleversent-elles l'expérience combattante ? 5) Montrez les limites de l'efficacité de ces nouveaux armements ?

Pigeon espion utilisé pendant la Première Guerre.
 
Une guerre mécanisée
Christopher R.W. Nevinson, La mitrailleuse, 1915, Londres, Tate Gallery
Le peintre britannique, qui a passé plusieurs mois sur le front rend compte dans ce tableau de la mécanisation de la guerre qui place le soldat au service de la mort de masse.

 
Un avion allemand Folker E.II 35/15, 1915.
Le développement de l'aviation de chasse
Négligée au début du conflit, l'aviation de chasse se développe progressivement. En 1915, l'Allemand Folker équipe les avions de mitrailleuses permettant de tirer à travers les hélices.
Pendant la bataille de la Somme, les avions français et britanniques mènent des actions offensives (attaques à la bombe et à la mitrailleuse) au-dessus de la zone contrôlée par les Allemands. À la fin du conflit, l'aviation est devenue indispensable.
Alors que l'armée française compte 300 pilotes en 1914, elle en totalise 6 400 en 1917
 
VERDUN, ON NE PASSE PAS ! (Sous-titré)
Original link
La bataille de Verdun : une bataille décisive
Le docteur Marcel Poisot, qui n'est pas mobilisé, évoque la bataille de Verdun dans le journal qu'il tient au long de la guerre.
Vendredi 25 février [1916]
Depuis trois jours, les Allemands ont déclenché une attaque formidable contre nos lignes du Nord de Verdun. C'est peut-être son suprême et dernier atout que l'Allemagne se décide à jouer (…)
Mardi 29 février
Le carnage est immense. La débauche de projectiles d'artillerie est incroyable : 80 000 obus en quelques heures, sur un espace de 1000 mètres de long sur 3 à 4000mètres de profondeurs, 3 millions d'obus en quelques jours. On se demande comment des êtres vivants arrivent à se maintenir et à combattre dans un pareil enfer (…).
Lundi 13 mars
Verdun apparait comme le grand tournant de la guerre. Aujourd'hui, à voir l'acharnement de la bataille "pour Verdun", à lire les commentaires des journaux du monde entier, il semble que l'issue de la guerre se dessine à l'horizon (…). Si nous perdions Verdun, la partie serait évidemment perdue pour les Alliés (…).
Mercredi 29 mars
La bataille de Verdun, la plus longue et la plus effroyable de l'histoire universelle continue (…). Nos poilus héroïques tiennent bon, malgré les déluges d'acier, de liquides enflammés et de gaz asphyxiants.
Marcil Poisot, Mon journal de guerre : 1914-1918, Poirot, 1985

L'utilisation du lance-flamme
Utilisation d'un lance-flamme lors de la bataille de Verdun
Cette nouvelle arme (inventée en 1902 et réellement utilisée qu'à partir de la bataille de Verdun) ne fait pas l'unanimité car elle possède autant d'avantages que d'inconvénients. Elle jouit d'un énorme pouvoir dissuasif sur ses adversaires qui ont peur de mourir brulés vifs. Cette pensé agit très négativement sur le moral des combattants ; Cette frayeur est accentuée par l'arme elle-même qui est très impressionnante avec son bruit fracassant, son jet puissant et implacable, l'odeur toxique qu'elle propage et le rideau de fumée épaisse qu'elle génère et qui la dissimule. En revanche, l'arme est très encombrante et fastidieuse à utiliser ; son porteur est très vulnérable, il est non seulement une cible prioritaire pour ceux d'en face, et une simple balle dans le réservoir le fait exploser.
 
Repère : La bataille de la Somme (1916)
Le 1er juillet 1916 ; à la mi-journée, premier jour de l'offensive, 20 000 Britanniques et 6 000 Allemands sont tués.
Pour l'ensemble de la bataille, les pertes sont estimées à 650 000 hommes pour les Alliés, tués, blessés ou faits prisonniers et à 580 000 hommes pour les Allemands
 
Soldats britanniques pendant la bataille de la Somme, photographie anonyme, 1916.
Ces soldats britanniques se servent de la mitrailleuse Vickers et portent des masques pour se prémunir d'une attaque aux gaz.
 
La bataille de la Somme (1916) : une bataille destructrice
"Les tranchées allemandes, profondes, ingénieusement bâties, renforcées avec du ciment et de l'acier, élargies dans un réseau démesuré, ont été bouleversées, comblées, anéanties en quelques heures sous les coups incessants de l'artillerie française. Sous une telle avalanche de métal et d'explosifs, la tranchée cesse d'être une défense et devient une prison qui est une tombe. Les entonnoirs ouverts par les obus, se suivent sans interruption dans toutes les directions à la distance de deux ou trois mètres l'un de l'autre. Notre artillerie a bombardé les positions allemandes pendant 36 heures, cinq ou six millions de projectiles y ont été lancés.
Le matériel énorme continue à arriver au front dans un flot inépuisable par les chemins de fer, les canaux, les envois de chariot à traction animale et automobile. Il faut aussi faire l'éloge de notre merveilleuse aviation qui a conquis la suprématie absolue du ciel et qui a paralysé l'aviation de l'adversaire, qui sème la mort dans les lignes ennemies et accompagne l'avance de l'infanterie en guidant d'une façon infaillible le tir des puissantes batteries."
Lettre d'un poilu réunionnais lors de la bataille de la Somme publiée dans Le Progrès, le 6 octobre 1916.
Des obus déchargés sur le front de l'Ouest,
 
Une attaque allemande réalisée par les troupes allemandes en Belgique, 1915.
 
L'expérience des gaz
Les gaz ; à ceux qui les ont vus.
Avec la vague, la mort nous a enveloppés, a imprégné nos vêtements et nos couvertures, elle a tué autour de nous tout ce qui vivait, tout ce qui respirait. Les petits oiseaux sont tombés dans les boyaux, les chats et les chiens, nos compagnons d'infortune, se sont étendus à nos pieds et ne se sont plus réveillés. Puis nous avons vu se diriger vers le poste de secours nos camarades de combat et, avec anxiété, nous avons, pendant longtemps attendu l'ennemi ou la mort. Nous avons passé là, chers camarades, les heures les plus douloureusement longues de notre existence de soldats. Nous avions tout vu : les mines, les obus, les lacrymogènes, le bouleversement des bois, les noirs déchirements des mines tombant par quatre, les blessures les plus affreuses et les avalanches de fer les plus meurtrières, mais tout cela n'est pas comparable à ce brouillard qui, pendant des heures longues comme des siècles, a voilé à nos yeux l'éclat du soleil, la lumière du jour, la blanche pureté de la neige.
Le Filon, journal des tranchées, 20 mars 1917