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La brutalisation des combattants
Engagé volontaire en 1914 à 19 ans, Ernst Junger publie après-guerre un récit de son expérience combattante dans la Somme.

"Les premiers obus ne tardèrent pas à tomber sur la droite et la gauche de notre chemin. [...] Chacun prêtait l'oreille au long miaulement des obus, avec cette étrange surexcitation des sens qui donne à l’ouïe la plus vive acuité. [...]
Il flottait au-dessus des ruines, comme de toutes les zones dangereuses du secteur, une épaisse odeur de cadavres, car le tir était si violent que personne ne se souciait des morts. On y avait littéralement la mort à ses trousses - et lorsque je perçus, tout au courant, cette exhalaison, j'en fus à peine surpris [...]. Du reste, ce fumet lourd et douceâtre n'était pas seulement nauséeux: il suscitait, mêlé aux âcres buées des explosifs, une exaltation presque visionnaire, telle que seule la présence de la mort toute proche peut la produire.
C'est là, et au fond, de toute la guerre, c'est là seulement que j'observai l'existence d'une sorte d'horreur, étrangère comme une contrée vierge. Ainsi, en ces instants, je ne ressentais pas de crainte, mais une aisance supérieure et presque démoniaque ; et aussi de surprenants accès de fou de rire, que je n'arrivais pas à contenir"
Ernst Junger, Orages d'acier, 1920, trad. H.Plard.
Une nouvelle arme lors de la bataille de la Somme : le tank
Un char anglais Mark I traverse une tranchée anglaise à proximité de Thiepval (25 septembre 1916)
En septembre, les Britanniques utilisent un char blindé qui permet de progresser sur un terrain accidenté et d'aplatir les fils barbelés. Mais, en nombre insuffisant, les chars ne sont pas décisifs