Thème 4 : La Première Guerre mondiale : le "suicide de l'Europe" et la fin des empires européens
Les sociétés en guerre : des civils acteurs et victimes de la guerre
1ère étape : S'informer Votre première mission d'équipe consiste à prendre connaissance de votre corpus documentaire et de répondre aux questions qui l'accompagnent
2ème étape : Réaliser
Après avoir réalisé l'étape 1, il s'agit maintenant pour vous de prendre connaissances des images sur lesquelles vous devrez réaliser votre bande-son. Les vidéos sont toutes dans l'onglet (Vidéos de travail).
- Visionnez la vidéo de votre groupe une première fois sans l'arrêter
- Visionnez la vidéo une seconde fois pour procéder à son séquençage
- Rédigez le propos que vous allez associer à la vidéo


Questions :

1) Identifiez les différentes formes de violence dont sont victimes les civils près des zones de combats.

2) Identifiez et expliquez les difficultés auxquelles est confrontée la société allemande à la fin de la guerre.
3) Montrez que les territoires et les populations civiles sont très inégalement touchés par ces formes de violence.
4) Identifiez les différentes sources permettant de faire l’histoire du génocide arménien. Pourquoi fournissent-elles des preuves irréfutables de l’existence de ce génocide
5) Qui sont les auteurs du génocide des Arméniens et quelles sont leurs motivations ?
6) Montrez que le contexte de guerre a fourni une opportunité à ces auteurs pour commettre le génocide.
7) Quelles sont les modalités du génocide et ses conséquences ?
8) Analysez l’évolution de l'attitude des pays occidentaux face au génocide des Arméniens. Comment est-il qualifié en 1915 ?
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Guerre et situation alimentaire
 
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Femmes faisant la queue devant la charcuterie Emery et la boucherie Ducellier à Noyon (Oise) en mars 1917

La viande devient rare et il vaut mieux arriver avant que les étals ne soient vides

 
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La nuit des zeppelins, dessin de Pérès (élève de CM2 à Paris), 29 janvier 1916
 
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Les bombardements aériens sur le front ouest
 
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« Poilus » et « embusqués », carte postale de Xavier Sager, Paris pendant la guerre, sans date.
 
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La non-intervention des puissances européennes, caricature dans le journal britannique Punch, 1895


Depuis la fin du XIXe siècle, le traitement des minorités arméniennes par l’Empire ottoman est connu des puissances occidentales. Sur cette caricature, le Royaume-Uni hésite à intervenir à cause de considérations économiques comme le montrent ses poches qui débordent de « revenus turcs ».

 
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Réfugiés du Nord de la France et de Belgique attendant un bateau vers l’Angleterre à Calais en 1914
 
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Des motivations racistes déjà anciennes
" Dans l'Empire ottoman de la fin du XIXe, l'idée que les Arméniens sont des ennemis de l'intérieur se forge peu à peu. On les accuse de prendre des noms musulmans pour épouser des musulmanes et souiller le "sang ottoman". Parallèlement, se développe le mythe d'une pureté ottomane reposant à la fois sur l'ethnie (les Turcs) et la religion (l'islam) (…).
Dans Trois façons de faire de la politique (1904), l'idéologue turc Yusuf Akçura [membre du mouvement des Jeunes-Turcs qui prend le pouvoir en 1908] insiste sur la nécessité d'une unité organique, voire raciale, de la société, il évoque une "nation politique turque basée sur la race". Aves d'autres, il popularise les concepts de "sélection naturelle" et de "lutte pour la survie" (…). Il s'agit de purifier la nation turque considérée comme opprimée par les éléments chrétiens de l'Empire."
Entretien avec Hamit Bozaarslan, "Au nom de la science", L'Histoire, N°408, "Arméniens. Le premier génocide du XXè siècle", février 2015.
La vie à Roubaix occupée durant la Première Guerre mondiale
Roubaix est occupé par les Allemands du 3 août 1914 au 17 octobre 1918.
" 8 janvier 1915 : La question du manque de pain commence à devenir sérieuse.
1er juillet 1915 : 200 des principaux notables de Roubaix (élus municipaux, industriels, clergé, magistrature, gros négociants, etc.) ont été convoqués à la Kommandantur [siège du commandement allemand] ; 100 partent pour l'Allemagne pour ne pas vouloir travailler, faire travailler, ou inciter à travailler pour la confection des sacs de sable pour les tranchées allemandes (…).
6 avril 1916 : Hier au soir on a emmené 2 à 300 hommes, jeunes gens et jeunes files de force pour les faire travailler du côté de Valenciennes à couper du bois sans doute pour les tranchées.
11 avril 1916 : On a vu environ 700 hommes et femmes, on dit qu'ils vont en Saxe.
23 juin 1916 : Le gouvernement allemand réclame environ 40 millions de francs, imposition de guerre aux trois villes Lille, Roubaix, Tourcoing ; les 3 villes refusent énergiquement, étant déjà obligées de verser quotidiennement de très grosses sommes pour l'entretien des armées allemandes.
29 janvier 1917 : La pénurie de charbon, le pain noir, les pommes de terre très chères et fait une grande misère partout.
30 mai 1917 : Le blé se paie maintenant 10F. le kg, c'est-à-dire à peu près 50 fois sa valeur en temps de paix"
Journal de David Hirsch, commerçant à Roubaix, rédigé du 1er août 1914 au 31 août 1918, publié dans Annette Becker, Journaux de combattants et civils de la France du Nord dans la Grande Guerre, Presses universitaires du Septentrion, 1998.
Cartographie du génocide des Arméniens (minorité chrétienne vivant dans l'Empire ottoman) en 1915
 
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Les ordres officiels du génocide arménien
Principal instigateur du génocide arménien, Talaat Pacha s'enfuit après la guerre en Allemagne où il est finalement assassiné le 15 mars 1921 par un Arménien rescapé du génocide.
" Le gouvernement a décidé de détruire tous les Arméniens résidant en Turquie. Il faut mettre fin à leur existence, aussi criminelles que soient les mesures à prendre. Il ne faut tenir compte ni de l'âge ni du sexe (…)."
" Le gouvernement a décidé d'exterminer entièrement les Arméniens habitant en Turquie. Ceux qui s'opposeront à cet ordre ne pourront plus faire partie de l'administration. Sans égard pour les femmes, les enfants et les infirmes, si tragiques que puissent être les moyens d'extermination, sans écouter les sentiments de la conscience, il faut mettre fin à leur existence."
Deux télégrammes envoyés par Talaat Pacha, ministre de l'Intérieur, à la direction du parti des Jeunes Turcs d'Alep, septembre 1915.
Déclaration commune des pays de la Triple-Entente adressée à l'Empire ottoman
Paris, le 24 mai 1915.
Depuis un mois environ, la population kurde et turque de l'Arménie procède de connivence et souvent avec l'aide des autorités ottomanes à des massacres des Arméniens. De tels massacres ont eu lieu vers la mi-avril à Erzeroum, Dertchun, Eghine, Akn, Bitlis, Mouch, Sassoun, Zeitoun et dans toute la Cilicie : les habitants d'une centaine de villages aux environs de Van ont été tous assassinés ; dans la ville même, le quartier arménien est assiégé par les Kurdes. En même temps, à Constantinople, le gouvernement ottoman sévit contre la population arménienne inoffensive.
En présence de ces nouveaux crimes de la Turquie contre l'humanité et la civilisation, les gouvernements alliés font savoir publiquement à la Sublime Porte [nom français de la porte monumentale du palais du Grand vizir à Constantinople qui désignait aussi le gouvernement ottoman] qu'ils tiendront personnellement responsables desdits crimes tous les membres du gouvernement ottoman ainsi que ceux de ses agents qui se trouveraient impliqués dans de pareils massacres.
Déclaration commune adressée par les gouvernements français, anglais et russe au gouvernement impérial ottoman.
Le récit du génocide arménien par un journaliste allemand
L'auteur est le correspondant allemand de La Gazette de Cologne dans l'Empire ottoman, alors allié de l'Allemagne.
Le mouvement anti-arménien de grande envergure a commencé assez inopinément en avril 1915. Certains faits arrivés sur le théâtre de guerre dit caucasien [allusion au petit nombre d'Arméniens de l'Empire ottoman qui se sont engagés pour combattre avec l'armée russe], faits qu'on ne saurait nier, ont fourni très à propos au gouvernement turc le prétexte pour se ruer d'abord, comme des fauves déchaînés, sur les Arméniens des six "vilayets" orientaux [provinces de l'Empire ottoman] ou arméniens proprement dits et de faire table rase d'une façon sanglante, sans aucune distinction entre hommes, femmes et enfants (…). Les premières centaines de milliers de victimes arméniennes en furent le résultat (…). Mais ce ne fut pas tout malheureusement ! Le gouvernement turc est allé plus loin, bien plus loin. Car il visait le peuple arménien tout entier, et non seulement en Arménie, mais partout où il habitait, en Anatolie et dans la capitale (…).
En général, les déportés étaient transportés par de longues étapes à pied, mille fois brutalisés et violés en route, jusqu'à la frontière des territoires de population arabe ; et là-bas, dans la montagne aride, sans ressource, sans abri autre que de misérables petites tentes sales et froides, sans vivre, sans la possibilité de gagner un peu leur existence (…), ils attendaient la mort lente, mais presque certaine. Mais toujours, sans exception, les hommes furent séparés des femmes et enfants et transportés dans une autre contrée ; ce fut la caractéristique de ce système des déportations qui devaient détruire la racine même de ce peuple, en brisant tous les liens de famille ! Ainsi disparaissait peu à peu une très grande partie du peuple arménien.
Harry Stuermer, Deux ans de guerre à Constantinople, 1917
Note : Malgré son information, l’Allemagne n’a rien fait pour contraindre le gouvernement ottoman à interrompre les massacres parce que l’intérêt militaire a prévalu.
Cadavres d’Arméniens, photographie prise en 1915 par un membre de l’Église arménienne et transmise à Henri Morgenthau alors ambassadeur des États-Unis à Constantinople (capitale de l’Empire ottoman).
 
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Témoignage d'une Arménienne sur le génocide
Après avoir séparé les hommes du reste du groupe, [les gendarmes] les tuèrent un par un (…). La nuit, nous n'avions pas le droit de nous arrêter dans les villages pour dormir, et nous devions coucher dehors (…). Beaucoup d'entre nous moururent de faim et d'arrêt cardiaque. D'autres, trop faibles, furent abandonnés au bord du chemin (…). Les pires et les plus inimaginables horreurs nous furent réservées sur les bords de l'Euphrate et dans la plaine de l'Erzindjan. La vue de corps mutilés de femmes, de filles et de petits enfants, fit frissonner tout le monde (…). Les gendarmes jetèrent dans l'Euphrate tous les enfants de moins de 15 ans qui restaient. Ceux qui nageaient furent immédiatement abattus (…). Entre Erzindjan et Enderesi, les champs et les collines étaient parsemés de cadavres gonflés et noirs qui emplissaient l'air d'une odeur nauséabonde.
Propos d'une femme arménienne anonyme, rapportés par le vicomte Bryce, adressés au secrétariat britannique des Affaires étrangères, 1915.
Estimation du génocide des Arméniens en 1915
 
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