Thème 4 : La Première Guerre mondiale : le "suicide de l'Europe" et la fin des empires européens
Les sociétés en guerre : des civils acteurs et victimes de la guerre
1ère étape : S'informer Votre première mission d'équipe consiste à prendre connaissance de votre corpus documentaire et de répondre aux questions qui l'accompagnent
2ème étape : Réaliser
Après avoir réalisé l'étape 1, il s'agit maintenant pour vous de prendre connaissances des images sur lesquelles vous devrez réaliser votre bande-son. Les vidéos sont toutes dans l'onglet (Vidéos de travail).
- Visionnez la vidéo de votre groupe une première fois sans l'arrêter
- Visionnez la vidéo une seconde fois pour procéder à son séquençage
- Rédigez le propos que vous allez associer à la vidéo


Questions 1) Montrez de quelle manière l'école est le lieu d'apprentissage du patriotisme. 2) Les objectifs fixés par l'école sont-ils toujours atteints ? 3) Quels sont les moyens utilisés pour mobiliser quotidiennement les enfants ? 4) Comment la violence imprègne-t-elle la vie des enfants en temps de guerre ? 5) Montrez que les enfants sont imprégnés par une culture de guerre ? 6) Pourquoi peut-on dire que les enfants sont à la fois les cibles et les relais de la propagande de guerre ?
L'appel à la population des écoliers berlinois (1917)
Photographie, 1917 "Qui participe à l'emprunt de guerre écourte la guerre"
 
Jeu de l'oie publié en 1914 par H.Bouquet. Le parcours commence par l'attentat de Sarajevo et s'achève par la fuite des soldats allemands.
 

Diffuser une culture de guerre
Les lycées, collèges et écoles vont s'ouvrir à la jeunesse française partout où le devoir supérieur d'hospitaliser nos glorieux blessés n'aura pas fait obstacle à la reprise des études. Je désire que, le jour de la rentrée, dans chaque classe la première leçon honore la lutte sacrée où nos armes sont engagées. Dans tout le pays, à la même heure, les fils de France, vénéreront le génie de leur nation et salueront l'héroïsme de ceux qui versent leur sang pour la liberté, la justice, et le droit humain. La leçon du maître devra convenir à l'âge de ses auditeurs. Chacune de nos écoles a envoyé sur la ligne de feu des combattants, professeurs ou élèves, et chacune, je le sais, porte déjà la douleur fière de ses deuils. La parole du maître évoquera, d'abord, le noble souvenir de ces morts pour exalter leur exemple, en graver la trace dans la mémoire des enfants. Elle dira les causes de la guerre, l'agression sans excuse qui l'a déchainée, et comment devant l'univers civilisé, la lutte acharnée qui nous conduit à la victoire ajoute chaque jour à la gloire de nos soldats mille traits d'héroïsme où le maître d'école puisera le meilleur.
D'après la circulaire du ministre de l'Instruction publique, Albert Sarraut, 30 septembre 1914
Rédactions d'élèves Les fautes d'enfants n'ont pas été corrigées a. Elève Pisani
Se que je voudrais être en ce moment. Pourquoi.
Je voudrais être un tou petit bébé pour pa allé à la guerre pour pas me fère blessé à la batalle on poure me blessé dans un bra et on pourra me coupé le bras et poure plus travailler pour ma famille (…). Je laisserai mourir ma femme en pouven plus gagner de sous je pourai plus acheter de la nourriture et toute ma famille mourai.

b. Elève Vicorici
« Cher petite maîtresse.
Ce que je voudrais être. Pourquoi.
Poilu de la classe 17. Pourquoi pour tué la germanique et je voudrais faire ça pour la France et pour ma PATRIE. Je voudrais être dans la tranchée et courir la baïonnette pour faire sortir leur choucroute. moi je voudrais être dans les héroiques et dans infanterie colonial parce que on i va a la baionette ou alors en reconnaissance a 4 pates pour couper la caboche au boches … »
Rédactions d'élèves d'une classe de 8e (cours moyen) de l'école de la rue Lepic, Paris, 1916, cité par M. Pignot, Allons enfants de la patrie, op.cit., p. 143.
Un enseignement adapté au contexte de guerre
1. Un soldat allemand lance vers la tranchée française une grenade explosible qui parcourt dans l'air 14 mètres en 2 secondes 1/5. Un soldat français qui la voit arriver la ramasse aussitôt et la renvoie aux ennemis en lui imprimant une vitesse de 8,75 mètres à la seconde. La durée totale du double trajet (abstraction faite du temps mis par le soldat pour ramasser l'engin) est de 7 secondes 3/5. Quelle est la distance qui sépare les lignes allemandes de la tranchée française ?
2. Une personne généreuse envoie dans un ouvroir [atelier qui sert pendant la guerre à confectionner des objets utiles aux soldats] 10 kg de laine destinés à être transformés en vêtements chauds pour nos soldats. Combien pourra-t-on faire de paires de chaussettes sachant qu'il faut 1,6 kg pour faire 6 paires ?
E. Jacquet et A. Laclef, La Grande Guerre, 150 problèmes d'arithmétique se rapportant aux faits de guerre, Nathan, 1917
"La guerre des enfants"
Léon Gimpel, Une batterie mobilisée contre un avion allemand, Paris, 19 septembre 1915, autochrome, Société française de photographie, Paris

 
Des enfants conditionnés
J'avais tout de suite fait preuve d'un patriotisme exemplaire en piétinant un poupon de celluloïd "made in Germany" qui d'ailleurs appartenait à ma sœur. On eut beaucoup de peine à m'empêcher de jeter par la fenêtre des porte-couteaux en argent, marqués du même signe infamant. Je plantai des drapeaux alliés dans tous les vases (…). J'écrivis avec des crayons de couleurs "Vive la France". Les adultes récompensèrent ma servilité. "Simone est terriblement chauvine" - disait-on avec une fierté amusée (…). Il n'en faut pas beaucoup pour qu'un enfant se change en singe.
Simone de Beauvoir, Mémoires d'une jeune fille rangée, Editions Gallimard, 1958
La guerre dessinée par les enfants A l'initiative de leur instituteur, des écoliers parisiens ont dessiné pendant toute la guerre leur quotidien. Dessin de l'élève Pérès, La nuit des zeppelins, 29 janvier 1916 Le rationnement vu par les enfants, 1917, Société d'histoire et d'archéologie Le vieux Montmartre, Paris
La littérature pour enfants
Joseph Pinchon, Bécassine mobilisée, 1918, Lithographie couleur, Bnf, Paris

 
La violence de guerre dans la littérature pour enfant
Franz Müller-Münster, La conquête d'une batterie française, dessin inclus dans En toute loyauté. Images de la guerre à l'Est à l'Ouest, livre allemand pour enfants, 1914

 
Affiche en l'honneur de Jean-Corentin Carré
A la gloire de Jean-Corentin Carré, Victor Prouvé, 1919
Jean-Corentin Carré est né en Bretagne en 1900. Il parvient à s'engager à 15 ans dans l'armée française, en prétendant être originaire des Ardennes département occupé par les Allemands, ce qui ne permet pas de vérifier son âge.
Envoyé au front, il participe à la guerre des tranchées, se fait remarquer pour son courage et reçoit la croix de guerre. Il rejoint ensuite l'aviation, apprend à piloter un avion et est abattu en mars 1918.
Il devient après la guerre un véritable héros, connu de tous les enfants de France et surnommé le "saint des écoliers"