Doc 3 : La francophonie, un enjeu d'avenir
Les chiffres de l'Organisation internationale de la francophonie, bien qu’anciens puisque datant de 2014, sont éloquents. Le nombre de francophones - personne pouvant tenir une conversation en français - était déjà, il y a 3 ans, plus élevé en Afrique (près de 150 millions) qu'en Europe (à peine moins de 100 millions). Une tendance qui devrait s'alourdir rapidement dans les prochaines décennies. L’OIF estime, qu'en 2050, l'Afrique pourrait rassembler près de 85% des francophones (contre 12% pour l'Europe), le nombre total des francophones dans le monde pouvant passer, entre-temps, de 274 à 700 millions, faisant du français la 2ème langue parlée dans le monde, non loin du mandarin. Parmi l'ensemble des francophones, 212 millions d'entre eux en feraient aujourd'hui un usage quotidien.
Si les tendances démographiques à l'intérieur de « l'espace francophone mondial » sont l'un des facteurs essentiels pour anticiper l'avenir de la francophonie, un second est « l'évolution des comportements linguistiques des populations susceptibles de l'utiliser », rappelle néanmoins l’OIF. L'organisation rassemblant 54 États d'en conclure avec prudence : « Pour que ces prévisions se confirment, il sera nécessaire que des mesures fortes et efficaces dans le domaine de l'enseignement permettent de relever substantiellement les niveaux d'éducation dans les pays d'Afrique francophone [et que] les pays de l'Afrique francophone et leur population accordent à la langue française une place importante dans le système d'éducation ».
« En 2050, 85% des francophones pourraient se trouver en Afrique », Alexis Feertchak, lefigaro.fr, 14 février 2018
Doc 5 : Des musées aux retombées économiques majeures
Dans un contexte de mondialisation effrénée de la culture, la Cour des comptes a mesuré le soft power des musées français. Le projet le plus exceptionnel concerne le Louvre Abu Dhabi : il est prévu le prêt pour 30 ans de la marque le Louvre, la prestation de conseils et de prêts d'œuvres temporaires. Il devrait générer plus d'un milliard d'euros sur 30 ans. Les Centres Pompidou à l'étranger reposent, eux, sur une vente temporaire de la marque dont la redevance, négociée pour 5 ans, apporte au minimum un million d'euros par an. Ce schéma pourrait être décliné en Corée du Sud, ou dans les pays d'Amérique du Sud et d'Afrique. La valorisation des musées se fait aussi en exportant des expositions clé en main. Elles concernent les musées bénéficiant d'une importante collection, comme le musée d'Orsay, qui a dégagé ainsi 16,6 millions de recettes entre 2012 et 2017, ou le Centre Pompidou qui a empoché 15,1 millions entre 2012 et 2018 avec 30 expositions. Enfin, l'exploitation de services techniques a pris de l'ampleur auprès des pays qui disposent d'infrastructures et de moyens financiers importants mais pas de collection : la Chine et les autres pays émergents sont demandeurs pour assurer une montée en gamme de leur propre musée.
Le Monde,17 juin 2019