L'inégale intégration des territoires dans la mondialisation
Objectif : Réaliser une carte de synthèse sur le thème qui vous a été confié
Déroulement :
- Prenez connaissance du corpus documentaire qui vous est proposé
- Identifiez au sein de ce corpus les informations pertinentes susceptibles d'apparaître dans votre carte
- Construisez de façon pertinente votre légende et répartissez à l'intérieur les informations sélectionnées
- Pour chaque information, choisissez le figuré le plus approprié
- Chaque membre du groupe réalise sa carte *
- Un membre du groupe vient présenter son travail cartographique à l'oral

Johannesburg, symbole de la ville émergente
« Johannesburg est le meilleur symbole de l'émergence de la puissance sud-­africaine, à la fois sur le continent mais aussi à l'échelle mondiale. Première place financière africaine, tête d'un réseau de transport aérien de plus en plus performant, la ville constitue un pôle majeur d'attractivité des investissements étrangers – notamment à Sandton, deuxième Central Business District. […] Son économie – fondée initialement sur le secteur minier puis industriel dont le développement a été un réel atout pour la croissance de la ville – est désormais tournée vers le ­commerce mais surtout vers les services à plus haute valeur ajoutée, services aux entreprises, financiers ou encore immobiliers ».
Céline Vacchiani-Marcuzzo, « Le Cap, Durban, Johannesburg : trois métropoles face au défi de la mondialisation », Questions internationales, n° 71, janvier-février 2015.
Johannesburg, l'émergence économique
A l'échelle mondiale, Johannesburg est le principal point d'entrée du continent africain : elle enregistre le plus gros trafic aéroportuaire et est reliée à tous les continents - alors que la plupart des métropoles africaine ne sont reliées qu'à l'Europe et au Moyen-Orient. La ville abrite également le plus grand quartier d'affaires et la plus importante bourse d'Afrique dans le Central business district de Sandton. Elle et aussi une destination privilégiée pour de nombreux migrants, issus tant d'Afrique du Sud, des pays d'Afrique australe, de la République démocratique du Congo (RDC) ou de l'Afrique de l'Ouest. Son attractivité se mesure aussi à l'espoir qu'elle représente, à sa puissance évocatrice et à sa vitalité culturelle (...). Mais Johannesburg est aussi une ville marquée par de profondes inégalités : par exemple, chaque matin, 10 000 personnes parcourent 5 km à pied, de leur quartier d'origine, l'ancien township Alexandra, jusqu'à Sandton, quartier d'affaires le plus riche du continent, pour aller travailler, en enjambant de multiples infrastructures routières et ferroviaires.
J.F. Steck, "L'Afrique subsaharienne", Documentation photographique, dossier n° 8121, janvier-février 2018
L'Afrique du Sud, un pays émergent
 
Une aire métropolitaine marquée par l'étalement et des quartiers différenciés

« L'étirement de l'agglomération a sa conséquence : une distance de plus en plus grande entre riches et pauvres, les uns glissant vers le nord, les autres repoussés au sud […]. En même temps, l'accroissement de la criminalité et la peur de l'autre ont renforcé les processus d'exclusion en poussant de plus en plus de citadins aisés à s'enfermer dans des complexes sécurisés. »

Philippe Gervais-Lambony, L'Afrique du Sud, entre héritages et émergence, La Documentation française, 2012.

 

La gentrification de Johannesburg

24 ans après la fin de l'apartheid, l'organisation spatiale de Johannesburg reste très largement marquée par les politiques raciales du régime ségrégationniste. Dans les années 1950, les populations noires ont été massivement relogées dans des quartiers en bordure des villes. En 1994, la transition a vu l'abolition des lois limitant la liberté d'installation des Noirs. A la suite de l'afflux de populations noires dans le centre, les Blancs ont préféré fuir dans les banlieues nord, opulentes et verdoyantes. Les grandes entreprises se sont installées à Sandton, nouveau quartier d'affaires ultramoderne. Tombé en décrépitude, le centre-ville connaît alors des niveaux de criminalité parmi les plus élevés du pays. Mais, certains bâtiments sont peu à peu rénovés et, lentement, les habitants reviennent. Le projet Jewel City vise à restaurer l'ancienne bourse aux diamants et à créer un nouveau quartier avec école, clinique, commerces et, bien sûr, sécurité renforcée. Mais cette effervescence fait aussi des mécontents. Noluthando Sithebe tient une boutique d'artisanat dans l'un des premiers quartiers à avoir été revitalisés. « Les nouveaux propriétaires sont blancs et ils veulent faire partir tous les commerces tenus par des Noirs », accuse la jeune femme, qui regrette la gentrification d'un quartier jusque-là consacré aux artistes et à la créativité.

Le Monde, 6 décembre 2018

L’Afrique du Sud est un pays émergent. Johannesburg est la capitale économique du pays : la ville concentre les activités et produit 40 % des richesses du pays. Son aéroport international la connecte aux autres métropoles d’Afrique et du monde. La métropole sud-africaine souhaite en finir avec son image du capitale du crime et se rêve en « New York africaine » [...]. Le maire souhaite corriger un plan urbain issu de la ségrégation, qui a repoussé les populations noires dans des quartiers périphériques (townships), privés de transports et d’infrastructures. « On ne peut pas prétendre jouer dans la catégorie des grandes villes de la planète quand on a encore des gens vivant dans la misère », reconnait-il. Car l’ancienne cité minière reste une ville de contrastes [...]. La ségrégation économique sépare aujourd’hui le centre d’affaires de Sandton du bidonville d’Alexandra. La moitié des 4,4 millions d’habitants vit dans les slums (bidonvilles).
M. Delamarche, « Johannesburg, des slums aux gratte-ciel », L’Atlas des villes, Le Monde-La Vie hors-série, 2013
À Johannesburg, s’enthousiasme Crystal Espin, fondateur du blog Joburg’s Darling, “vous avez l’impression que tout le monde est là pour faire quelque chose de sa vie. C’est une ville d’opportunités et c’est ce que j’aime en elle !”(..) Côté business, la ville est très active pour favoriser les petites entreprises, explique Lindsey Galloway. Depuis la création, en 2014, du ministère sud-africain qui leur est dédié, Joburg a beaucoup investi pour favoriser leur développement. Récemment, la ville a accueilli le Congrès mondial de l’entrepreneuriat, qui a réuni entrepreneurs, investisseurs et chercheurs venus de 165 pays. Le thème retenu : les stratégies pour démarrer son entreprise
.“Nous sommes en manque de talents”, témoigne Gerrard Hattfield, qui souligne lui aussi la créativité et le dynamisme de la ville. Joburg, dit-il, c’est “notre Silicon Valley à nous”.
Courrier international , 26/04/2017, Linsay Galloway, site de la BBC
Johannesburg : entre émergence et ségrégation
 
Des quartiers nettement séparés entre villas et townships* (Primrose, dans l'est de la ville)
Les townships, quartiers hérités de la période d'apartheid, étaient réservés aux populations non blanches, et séparés des quartiers blancs par des zones tampons (route, voie ferrée, clôture, etc.). Ils sont caractérisés par de l'habitat formel mais aussi informel (construit illégalement, souvent avec des matériaux de récupération).
 
La skyline d'une métropole polycentrique
Avec près de 5 millions d'habitants, l'aire urbaine de Johannesbourg fait partie – avec Pretoria, capitale de l'Afrique du Sud – de la mégalopole du Gauteng, qui compte plus de 13 millions d'habitants sur presque 100 kilomètres de long du nord au sud.
 
Le CBD de Johannesburg
Cet ancien quartier des affaires, inspiré de l’architecture américaine avec de haut gratte-ciels et des rues rectilignes, était le cœur des activités économiques de la ville jusque dans les années 1970.
Délaissé pendant toute la période de l’Apartheid à une catégorie pauvre de la population, le CBD est en cours de réhabilitation afin de le sécuriser et le rénover dans le but d’attirer une nouvelle classe, moins populaire.
 
Township d’Alexandra à Johannesburg