Des territoires inégalement intégrés à la mondialisation
THEME 1 :
L'INEGALE INTEGRATION DES TERRITOIRES DANS LA MONDIALISATION
Question obligatoire :
Des dynamiques territoriales contrastées au sein de la mondialisation
La frontière américano-mexicaine : une intégration incomplète
Des familles mexicaines, près de Tijuana, discutent avec leur proches à travers le mur. C'est le seul endroit de la frontière, longue de 3 200km, où elles peuvent le faire. Ouverte aux échanges commerciaux, elle est en revanche fermée aux flux mogratoires.
 
La région transfrontalière mexaméricaine
Les encombrements du péage frontalier de San Ysidro, le plus fréquenté au monde. Situé au sud de San Diego (Californie), il est ouvert 24h sur 24 et enregistre 150 000 personnes par jour.
 
Un espace frontalier paradoxal : la frontière Etats-Unis/Mexique
Fermée et très traversée, la frontière américano-mexicaine est un territoire d'hyper activité humaine, où chaque année au moins 500 personnes perdent la vie en tentant clandestinement le passage (donnée ONU).
 
La frontière Etats-Unis/Mexique à Mexicali/Calexico
Dans le cadre de l'ALENA, le Mexique est devenu avec la Chine puis le Canada un des principaux fournisseurs des Etats-Unis. Le terme même de Mexicali juxtapose les termes Mexique/Californie alors que celui de Calexico juxtapose les termes Californie/Mexico. Ce système de "villes-jumelles" (twin-cities) se développant de chaque côté de la frontière n'est pas propre à l'Amérique du Nord ; il est même assez général dans le monde (cf. Strasbourg/Kehl en Alsace sur le Rhin) du fait à la fois de la rupture introduite (arrêt aux postes frontaliers...) et des liens d'interaction existants entre les deux espaces.
Du côté des Etats-Unis, Calexico est une ville pionnière des marges frontalières portée par le développement agricole et les échanges frontaliers. Une très large partie de la population [40 000 habitants] est d'origine latino-américaine (97%). C'est un des taux les plus élevés aux Etats-Unis.
Du côté mexicain, Mexicali est peuplée d'1,1 million d'habitants. Le boom du coton des années 1950-1960 a fait place à une large réorientation des productions agricoles vers les légumes (asperges, brocolis, carottes...). Une très large partie est exportée vers le marché étatsunien voisin.
Le long de l'axe qui coupe l'agglomération de Mexicali en 2 jusqu'au poste frontière et vers le sud-est se trouvent les industries maquiladoras dont la présence est directement liée aux accords passés entre les Etats-Unis et le Mexique dans le cadre d'une division intra-continentale du travail. Ces activités importent sans douane, des Etats-Unis et du monde entier, et sans droit des composants et des pièces détachées. Ceux-ci sont ensuite montés dans ces usines qui produisent donc des sous-ensembles ou des produits finis qui sont ensuite réimportés aux Etats-Unis. Au total, le rôle économique et social des industries maquiladoras est très important avec 66 500 salariés à Mexicali. La répartition des tâches entre deux pays se concrétise par la construction d'usines-jumelles (twin-plants) à cheval sur la frontière, la partie étatsunienne assurant la fonction de gestion, de recherche-innovation et d'encadrement ; la partie mexicaine les fonctions de productions banales.
D'après L. Carroué, "La frontière Etats-Unis-Mexique à Mexicali/Calixico : mur, villes-jumelles, maquiladoras, cartels et drogue", CNRS, 2019
Frontière Mexique/États-Unis : traverser à tout prix
Original link
États-Unis/Mexique : le mur de la discorde
caricature de Paresh (Inde / India), parue dans The Khaleej Times

Traduction des termes :
  • "Plan anti-mexicain"
  • "Règles de l'Organisation mondiale du commerce"
  • "Relations bilatérales"
  • "Échanges"
  • "Protection de l'environnement"


Depuis l’arrivée de la nouvelle administration à la Maison-Blanche, les relations diplomatiques entre les États-Unis et le Mexique sont rudement mises à l’épreuve, notamment après les déclarations de Trump sur la question du mur qu’il souhaite ériger à la frontière mexicaine.

Cette semaine, Rex Tillerson, secrétaire d’État, et John Kelly, secrétaire à la sécurité intérieure, ont fait leur première visite officielle au Mexique afin de rencontrer le président Enrique Peña Nieto. Ensemble, ils ont évoqué les expulsions des sans-papiers qui devraient s’accélérer après la signature des derniers décrets migratoires. Près de 5,7 millions de Mexicains habitent illégalement aux États-Unis et leur retour serait difficile à gérer pour le Mexique.

Concernant leurs échanges commerciaux, la renégociation de l’Alena (Accord de libre-échange nord-américain), souhaitée par Trump, viendrait fragiliser davantage encore l’économie mexicaine qui ne peut se passer de son voisin du Nord puisqu’il représente 80% de ses exportations.

Pendant cette première rencontre, la question du mur n’a pas été évoquée. Cette construction, dont le coût s’élève à 21 milliards de dollars, devrait être payée par le Mexique, selon Trump. Même si Peña Nieto a déjà déclaré que son pays ne paiera pas pour ce mur, il est certain que ce dossier reviendra sur la table…

Publié en février 2017

 
La frontière comme interface
Interface : zone de contact entre deux espaces différenciés engendrant des dynamiques d'échange entre ces deux espaces. L'interface est une bande plus ou moins large (de quelques dizaines à quelques centaines de kilomètres), de discontinuité mais aussi de contact et/ou de confrontation entre deux espaces, deux systèmes territoriaux distincts. L'interface suppose le passage : une frontière totalement fermée n'est pas une interface. L'interface est irriguée, à des degrés variables, par des flux, plus ou moins intenses. Activités, infrastructures et équipements correspondants y sont souvent localisés.
Géoconfluences, ENS Lyon.
Une inégale intégration dans la mondialisation