Les espaces industrialo-portuaires dans la mondialisation
La croissance exponentielle des flux d'échanges et le développement de porte-conteneurs géants ont transformé les infrastuctures portuaires. On compte aujourd'hui environ 25 ports mondiaux capables de recevoir des méga-navires. En Europe, sur le range Nord, les ports de Rotterdam et du Havre se sont transformés pour accueillir des porte-conteneurs de 19 000 EVP (1) (...). En outre, les autorités portuaires se sont efforcés de développer l'accueil des entreprises via une palette de services (entrepôts, services logistiques, spécialisations portuaires). Les chaînes d'approvisionnement mondiales ont ainsi fait des mégaports des hubs (2) d'entrée de continents.
Toutefois, le temps des ports n'est pas celui des transports : un port en eau profonde ne se construit pas dans les mêmes délais qu'un porte-conteneur. La construction d'un port est une décision de nature stratégique qui participe à la compétitivité et à l'attractivité d'un pays. En outre, la massification du trafic dans un port donné rend nécessaire une massification des autres modes de transport - routier et ferroviaire - ainsi que leur intermodalité (passage d'un mode de transport à un autre). La course au giogantisme se heurte, par conséquent, à la limite physique de la capacité d'accueil des ports.
Corinne Vadcar, "Le transport dans le nouveau cycle de mondialisation", A. Colin, Revue internationale et stratégique, 2017
(1) EVP : équivalent vingt pieds : mesure anglosaxonne de la dimension des conteneurs
(2) Hub : Noeud de correspondance d'un réseau de transport qui concentre et redistribue les voyageurs, les marchandises et les informations dans de nombreuses directions