divers degrès de développement
THEME 2 : TERRITOIRES, POPULATIONS ET DEVELOPPPEMENT : QUELS dEFIS ?

chapitre 1 :
démographie et inegalites de developpement a l'echelle mondiale : quels defis ?
Consigne : a l'aide du corpus documentaire, complétez le tableau de l’étape 1 du polycopie
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Afrique du Sud : les démons du passé - Le dessous des cartes | ARTE
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Si l'Afrique du Sud a peut-être été un pays émergent, elle ne l'est sans doute plus. Les fractures de la société sud-africaine restent immenses même si, depuis 1994, 8 millions de personnes ont gagné un accès à l'eau courante, près de 3 millions de logements ont été construits et plus de 4,3 millions de foyers ont été connectés au réseau de distribution d'électricité.

En contrepoint, l'Afrique du sud est l'un des pays les plus Inégalitaire du monde : les 10% les plus riches captent 65% du revenu national contre 0,6% pour les 10% les plus pauvres. Les inégalités sont plus fortes aujourd'hui qu'en 1994. La pauvreté augmente depuis 2011, 62% des Noirs étant classés comme pauvres en 2015.

Certes, un changement social majeur à bel et bien eu lieu : l'émergence d'une nouvelle élite et surtout d'une « classe moyenne » noire qui représente aujourd'hui environ 12 millions d'individus, soit 1 Sud-africain sur 5.

Il y a donc eu des gagnants de la période post-apartheid mais des perdants aussi, dans les quartiers les plus pauvres des villes et dans les anciens bantoustans(1). Pauvreté et chômage, concentrés dans les espaces perdants, sont facteurs de l’explosion récurrente de violences xénophobes, d'émeutes contre les autorités locales jugées corrompues, de la multiplication des mouvements de grève.

D'après Alain Dubresson et Philippe Gervais-Lambony, Echogéo,13 mars 2018

1. Bantoustan : États bantous, aussi appelés Homeland. Ancienne réserve africaine (1913) transformées, dans les années 1970, en un territoire autonome destiné à devenir indépendant. Tout Sud-africain ou Namibien noir qui n'avait pas d'emploi chez un employeur blanc devait y résider.

Les inégalités territoriales en Afrique du Sud

 

Johannesburg, émergence et ségrégation

 

Les atouts de l’Afrique du Sud sont considérables : des richesses naturelles exceptionnelles ; une économie diversifiée avec des services à haute valeur ajoutée ; la première place financière du continent à Johannesburg, dont la capitalisation atteint 380 milliards de dollars. Ces entreprises jouent un rôle clé dans le développement du capitalisme africain, puisqu'elles ont réalisé 34% des fusions et acquisitions l'an dernier, avec une situation de leadership dans les biens de consommation, la distribution et le crédit bancaire. L'Afrique du Sud, fort du prestige du dépassement de l'apartheid et de l'aura de Nelson Mandela, demeure enfin la première puissance politique et militaire du continent africain.

N. Baverez, « Pays émergents – Afrique du Sud, la star déchue », afrique.lepoint.fr, Le Point, 13 mars 2015

L'Afrique s'affirme dans les années 2010 comme le continent le plus dynamique de l'économie mondialisée derrière l'Asie, avec une progression de l'activité de 5,6% par an. Or, dans le même temps, la croissance plafonne à 2% en Afrique du Sud, contrastant avec ses voisins comme le Mozambique (8,3%), La Zambie (6,5%) ou l'Angola (5%). En quelques années, l’Afrique du Sud a vu sa part dans la richesse de l'Afrique subsaharienne ramenée de 50 à 30%, ce qui lui a valu de perdre en 2014 son statut de première puissance économique du continent au profit du Nigeria (522 milliards de dollars contre 351 milliards). Dans le même temps, elle se trouve dépassée sur le plan technologique par l'Afrique de l'est, notamment par le Kenya, qui s'impose comme un des laboratoires de l'économie numérique (…). Sa croissance limitée à 1,5% en 2014, ses problèmes de développement (en particulier le sida) et son chômage qui touche 25% de la population active plombe l'Afrique australe, dont elle fut longtemps le moteur et dont elle représente 60% du poids économique.

N. Baverez, « Pays émergents – Afrique du Sud, la star déchue », afrique.lepoint.fr, Le Point, 13 mars 2015

À l'échelle mondiale, Johannesburg est le principal point d'entrée du continent africain : elle enregistre le plus gros trafic aéroportuaire et est reliée à tous les continents - alors que la plupart des métropoles africaines ne sont reliées qu’à l’Europe et au Moyen-Orient - la ville abrite également le plus grand quartier d'affaires et la plus importante bourse d'Afrique, dans le Central business district (CBD) de Sandton. Elle est aussi une destination privilégiée pour de nombreux migrants, issus tant d'Afrique du Sud, des pays d'Afrique australe, de la République démocratique du Congo ou de l'Afrique de l'ouest. Son attractivité se mesure aussi à l'espoir qu'elle représente, à sa puissance évocatrice et à sa vitalité culturelle (…). Mais Johannesburg est aussi une ville marquée par de profondes inégalités : par exemple, chaque matin, 10 000 personnes parcourent 5 kilomètres à pied, de leur quartier d'origine, l'ancien township Alexandra, jusqu’à Sandton, quartier d'affaires le plus riche du continent, pour aller travailler, en enjambant de multiples infrastructures routières et ferroviaires.
J.F. Steck, « L'Afrique subsaharienne », Documentation photographique, dossier n° 8021, janvier-février 2018