Les défis de l'organisation internationale de la francophonie
Beaucoup considèrent la francophonie comme ringarde, comme dépassée, la modernité étant symbolisée par l'anglo-américain. A ces détracteurs, objectons qu'il n'y a rien de ringard à lutter contre l'uniformisation qui est un des risques liés à la mondialisation. La mondialisation doit aller de pair avec l'affirmation de la diversité culturelle et linguistique, revendiquée par la plupart des Etats, comme l'a montré la Déclaration universelle sur la diversité culturelle adoptée à l'unanimité en 2002, lors de la 31e session de la conférence générale de l'Unesco. Les réseaux sociaux et Internet en apportent aujourd'hui une vivante illustration (…). Aujourd'hui, les Français sont minoritaires parmi les francophones et le français est une langue en partage, comme toutes les langues de communication internationale (…). La francophonie est née de la volonté de personnalités étrangères, telles que Léopold Sédar Senghor (Sénégal) (…). En 2017, l'Organisation internationale de la francophonie regroupe 84 Etats et gouvernements et ne saurait être réduite à un faux nez de la diplomatie française. Cependant, seuls 36 pays sont majoritairement ou partiellement francophones. La majorité des pays membres ne le sont donc pas. Leur adhésion peut s'expliquer par l'attachement à des valeurs portées par la francophonie, à l'histoire, à des contextes régionaux particuliers ou encore à une démarche francophile, voire à la recherche d'un contre-pouvoir face à l'anglo-américain.
Roger Pilhion et Marie-Laure Poletti, « Francophonie et réalités, contradictions et perspectives ? », site diploweb.com, 21 septembre 2017