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La France est-elle encore une grande puissance géopolitique ?
« Si être une “grande puissance” consiste à faire l'Histoire […], alors seuls les États-Unis d'une part, la Chine voire la Russie d'autre part […] occupent un positionnement de premier rang. La difficulté pour la France est qu'elle est forcément, par l'écart des moyens, dans l'ombre du puissant allié américain au sein du camp occidental. […]
La France est dans tous les clubs qui comptent [comme] le club des 5 États membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU, qui est aussi le club des 5 puissances nucléaires reconnues par le traité de non-prolifération nucléaire. […]
La France est ainsi présente dans les […] négociations face aux crises internationales majeures : le “groupe de contact” qui a géré les crises yougoslaves depuis 1994, le groupe E3 sur l'Iran (avec l'Allemagne et le Royaume-Uni) depuis 2003, le “format Normandie” (France, Allemagne, Russie, Ukraine) pour gérer la crise ukrainienne depuis 2014. Il n'y a qu'en Asie où, depuis la fin de la guerre d'Indochine, la France ne peut plus faire que de la figuration au plan politique : elle n'est pas présente, pas plus que l'Union européenne d'ailleurs, dans les négociations sur la question nucléaire nord-coréenne. »
Interview de M. Lefebvre, Diploweb, 9 octobre 2019.

Une difficulté à s'imposer dans les relations diplomatiques
«La crise a édélibément ouverte par le psident américain Donald Trump lorsqu’il a unilatéralement décidé, en mai2018, de renier la parole des États-Unis, en retirant son pays de l’accord sur le nucléaire iranien signé en octobre2015, dont la France est signataire. Allant plus loin encore, il a décidé de faire appliquer la loi américaine à des pays tiers en leur imposant de rompre leurs liens économiques avec Téhéran. Incapables de résister au bulldozer américain, les grands pays européens, préférant conserver leurs indispensables liens avec Washington, ont lâché l’Iran et se sont de facto alignés sur Trump. Y compris la France. […] Aujourd’hui, les mollahs réagissent en égratignantlaccordetenannonçantquilsontdépasséleseuilden-richissement que ce dernier prévoyait. Du coup, Paris veut revenir dans le jeu et Macron a envoyé sur place son conseiller diplomatique Emmanuel Bonne pour “essayer d’ouvrir l’espace de discussion pour éviter une escalade non contrôlée, voire même un accident”, selon la formule du ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian. La France est-elle la mieux placée pour jouer ce rôle? Pas sûr… Depuis des années, elle a pris fait et cause pour les ennemis acharnés de l’Iran dans la région: les monarchies sunnites du Golfe et Israël, formant un bloc particulièrement solide depuis l’arrivée de Trump aux affaires. De ce fait, ce n’est pas vraiment de Paris qu’on attend une avancée. »
Jean Guisnel, « Crise iranienne : la France, pas le meilleur arbitre », letelegramme.fr, 10 juillet 2019.
Proche-Orient : la diplomatie française à l'épreuve des choix d'E. Macron ?
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