2) Montrez le rôle politique de la violence et de la terreur.
3) Quels sont les instruments de cette terreur ?
4) Quelle sont les populations ciblées par ces politiques de terreur ?
5) Les degrés de violence et d'application de la terreur sont-ils comparables au sein des 3 régimes totalitaires ?
ITALIE : La violence fasciste :
Le neveu de l’ancien président du Conseil Francesco Saverio Nitti, raconte comment fut pillée la maison de ce dernier.
Le soir du 29 novembre 1923, sous les yeux du gouvernement, une expédition armée envahit la maison du président Nitti (1). On a su depuis que cette agression avait été directement organisée par Mussolini. Toute la famille était réunie et l’heure du repas était proche, quand 500 fascistes forcèrent la porte, et avec des bombes et des revolvers à la main, envahirent la demeure. […] Ces fascistes étaient dirigés par des officiers de la police gouvernementale qui feignaient d’agir comme modérateurs. Tous les meubles furent en peu de temps détruits. Avec de gros pieux de fer, tables, glaces, armoires furent mises en pièce. Mais tout ce qui avait de la valeur, argent, bijoux, tableaux et jusqu’aux vêtements fut volé […]. Par pur hasard, le président du conseil Nitti ne fut pas découvert et tué.
Couverture du magazine nazi Illustrierter Beobachter daté du 3 décembre 1936.
Ce magazine propose un reportage sur le camp de Dachau, premier camp de concentration, ouvert en 1933.
ALLEMAGNE : La Gestapo
Le principe politique national-socialiste de totalité, qui correspond à notre vision organique et indivisible de l'unité du peuple allemand, ne souffre la formation d'aucune volonté politique en dehors de notre volonté politique. Toute tentative d'imposer - voire de préserver - une autre conception des choses sera éradiquée comme un symptôme pathologique qui menace l'unité et la santé de l'organisme national (…). C'est à partir de ces principes que le national-socialisme, pour la première fois en Allemagne, à développer une police politique que nous concevons comme moderne, c'est à dire répondant aux besoins de notre temps. Nous la concevons comme une institution qui surveille avec soin l'état de santé politique du corps allemand, qui repère à temps tout symptôme de maladie et qui situe et élimine les germes de destruction qu'ils soient issus d'une dégénérescence interne ou d'une contamination volontaire par l'étranger. Voilà l'idée et l'éthique de la police politique dans l’État raciste de notre temps, conduite par le Führer.
Werner Best, juriste et lieutenant-colonel SS, « Die Geheime Staatspolizei », Deutsches Recht (Le droit allemand), avril 1936
Déposition d'Adolf Heinrich Frey, chef des SA d'Elberstadt (Saxe-Anhalt) lors de son interrogatoire par la police le 14 novembre 1938. Il ne sera pas poursuivi pour son crime (trad. C. Tarricone et A. Perrot).
Télégramme envoyé par Reinhard Heydrich, major général des SS et chef de sécurité nazi, le 10 novembre 1938 (trad. C. Tarricone et N. Herrig).
En juillet 1937, Staline ordonne un grand massacre d’État afin d’éliminer tous ceux qu’il considère comme des ennemis du régime soviétique. Entre août 1937 et novembre 1938, 1,5 million de personnes sont arrêtées et 750 000 sont exécutées.
Strictement confidentiel :Préparez un lieu secret, si possible dans une cave du bâtiment du NKVD (1), où les condamnés à mort seront exécutés. Les exécutions auront lieu la nuit. Avant l’exécution, vous vérifierez soigneusement l’identité de l’individu exécuté. Les corps seront enterrés dans une fosse commune creusée à l’avance dans un lieu secret. […] En aucun cas, il ne sera fait appel à des fonctionnaires de police ordinaires ni à des militaires. Toutes les personnes impliquées dans le transport des corps, du creusement et du recouvrement des fosses signeront le document spécial les engageant au secret sous peine d’arrestation immédiate.
Directive envoyée par Popachenko, un des dirigeants régionaux du NKVD à un responsable des opérations de répression 2 août 1937.
Témoignage de A. V. Kouznetsov, chef du NKVD du district de Kountsevo (près de Moscou), 3 février 1939 (trad. A. Voilin).