Le maintien de l'agro pastoralisme
Dans la région Auvergne Rhône-Alpes, une exploitation agricole en zone de montagne sur 4 a disparu entre 2000 et 2010. Les surfaces reculent moins fortement, les exploitations continuant de s'agrandir. Le maintien du tissu agricole représente un enjeu particulièrement fort en montagne. Les agriculteurs, via leur présence et les services qu'ils rendent, contribuent à entretenir les paysages et les espaces naturels en limitant notamment la progression de la forêt. Ainsi au-delà de sa fonction productive première, en préservant l'ouverture des paysages, l’activité agricole conforte l'attrait de la montagne en tant que lieu de loisirs et de ressourcement.
Le dépeuplement est l'une des causes de déprise agricole dans les plateaux du Massif Central. A l'inverse, dans les vallées des Alpes, sous la pression démographique, le foncier agricole est aujourd'hui fragilisé par l'étalement urbain. Enfin, les pâturages d'altitude couvrent les surfaces étendues notamment propices aux activités pastorales qui participent de l'identité agricole montagnarde.
Dossiers Insee Auvergne Rhône-Alpes n°1, « L'économie des zones de montagne », juin 2017
La labellisation, un atout contre la déprise agricole du Cantal
Jouant sur les productions de qualité, les espaces montagnards sont le fief des filières à fort traçabilité, tels les systèmes
productifs fromagers du Cantal. Ceci s'appuie sur un important capital en race bovine d'excellence (Salers, Montbéliarde) et sur une vieille tradition fromagère sans cesse renouvelée sur un terroir de production aujourd'hui délimité par l'Institut national de la qualité et de l'origine. Dans le Cantal, les montagnes restent souvent des campagnes vivantes, fortement marquées par l'élevage (90% de l'activité agricole). En 10 ans, le nombre d'agriculteurs cantalien intégrés dans une démarche AOP a été multiplié par 11. L’aire d’AOP du Cantal s'étend sur 600 000 hectares avec 3200 éleveurs qui assurent une collecte laitière transformée par 110 entreprises (coopératives, industriels mais aussi producteurs fermiers indépendants). Porté par une volonté de développement agricole novateur, un agriculteur sur 10 commercialise tout ou partie de sa production à la ferme. Terroir et traçabilité des productions, modèle alternatif de commercialisation… autant d'indices d'une stratégie agricole pour tenter d'enrayer un fort risque de déprise agricole.
Laurent Carroué, La France des 13 régions, 2 017
Synonyme de déconnexion pour les urbains, l’agritourisme présente également un intérêt certain pour les agriculteurs. Il leur permet, entre autres, de mettre en valeur et préserver leur patrimoine bâti et naturel, de diversifier leur activité, d'obtenir un complément de revenu, d’accueillir et de rencontrer des personnes d'horizons variés. Le tourisme représente donc une activité annuelle pour les agriculteurs.
Les chambres d'agriculture soutiennent le secteur du tourisme rural. Des dispositifs de conseils techniques, de formations spécifiques, de professionnalisation et de mise en réseau des acteurs ont été mis en place grâce à la création de la marque fédérative : Bienvenue à la ferme. En 2016, elle regroupait près de 6500 agriculteurs. D'autres réseaux existent comme « Accueil paysan », une association qui rassemble des paysans et des acteurs ruraux, prenant appui sur leur activité agricole ou leur lieu de vie pour mettre en place un accueil touristique, pédagogique et social.
« Agritourisme : 100% nature, 100% tendance » , extrait du site internet du ministère de l'Agriculture de l'alimentation, 2 019