Une lente mutation économique des villages indiens
Il n'est pas aisé de décrire le « village indien », vu la grande diversité des espaces ruraux. Mais, dans la plupart des cas, il demeure marqué par l'agriculture. Même la proximité d'une ville ne dynamise pas forcément les activités non agricoles. A part pour certaines campagnes industrialisées (laine du Punjab, tapis d’Uttar Pradesh, zones industrielles à proximité des axes de transport …), les ateliers sont rares si l'on excepte ceux des derniers artisans qui ont pu conserver leur métier héréditaire malgré
la concurrence industrielle (forgeron, potier) et le premier stade de la transformation agroalimentaire (petit moulin à épices et farine, rizerie). L'agriculture ne peut représenter l'avenir de toute la population qui la pratique encore aujourd'hui vu la faiblesse des tailles d'exploitations. Or, l’Inde ne peut se résigner à l'exode rural en raison des problèmes de logement et d'emploi que
connaissent déjà les villes. Il faut donc favoriser une diversification économique sur place, avec des revenus non agricoles. Ces processus, bien entamés en Chine et en Asie du sud-est, demeurent embryonnaires dans bien les campagnes indiennes. Comment faire autrement quand l'électricité ou les moyens de transport manque et que 33% des ruraux étaient encore analphabètes en 2011 ?