Le modèle britannique et son influence
THEME 3
L'Etat à l'époque moderne : France et Angleterre
Les treize colonies
 
Les taxes (1) imposées aux colons américains
(1) Les taxes imposées sont d'autant plus mal supportées par les colons qu'elles sont levées sans leur consentement
 
Le rejet de l'autorité royale
William White, Le cheval Amérique renversant son maître, 17,2x27,5 cm, 1779, Library of Congress, Washington
Le cavalier représente le roi de Grande-Bretagne George III
 
Boston Tea Pary (16 décembre 1773)
Gravure de N. Currier, 1846, Yale University Art Gallery, New Heaven)

Les colons américains de la Nouvelle-Angleterre, déguisés en Indiens, détruisent la cargaison de thé importée pr la Compagnie des Indes orientales
 
La victoire de Yorktown (19 octobre 1781)

Huile sur toile de John Trumbull, 1797, Yale University Art Gallery, New Haven


Assiégés à Yorktown pendant 3 semaines, les Anglais vaincus défilent entre les troupes françaises du général Rochambeau (à gauche) et celles des Patriotes américains (à droite) commandées par le général Washington

 

La déclaration d'indépendance (4 juillet 1776)

Nous tenons pour évidentes ses vérités : que tous les hommes naissent égaux ; que leur Créateur les a dotés de certains droits inaliénables (1), parmi lesquels la vie, la liberté et la recherche du bonheur ; que pour garantir ces droits, les hommes instituent des gouvernements dont le juste pouvoir émane du consentement des gouvernés ; que si un gouvernement vient à méconnaître ces fins (2), le peuple a le droit de le modifier ou de l'abolir et d'instituer un nouveau gouvernement qui fondera sur tels principes, et dont il organisera les pouvoirs selon les formes qui lui paraîtront les plus propres à assurer sa sécurité et son bonheur (…)

Lorsqu’une longue suite d'abus et d'usurpations tentent de soumettre les hommes à un despotisme absolu (3), il est de leur droit, il est de leur devoir de renverser le gouvernement qui s'en rend coupable (…). Telle est aujourd'hui la nécessité qui contraint ces colonies à changer leur ancien système de gouvernement (…).

Ce gouvernement nous a soumis à une juridiction étrangère à notre constitution et non reconnues par nos lois et a :

- Autorisé le cantonnement sur notre sol de troupes en nombre important

- Étouffé notre commerce avec toutes les parties du monde

- Imposé des taxes sans notre consentement (…)

En conséquence, Nous, représentants des États-Unis d'Amérique, réunit en Congrès (…) affirmons et déclarons solennellement que ces Colonies unies doivent être en droit des États libres et indépendants ; qu’elles sont relevées de toute fidélité à l'égard de la Couronne britannique et qu'elles ont, en tant qu’États libres et indépendants, plein pouvoir de faire la guerre, de conduire la paix, de contracter des alliances, d'établir des relations commerciales.

Extraits de la déclaration d'indépendance du 4 juillet 1776

(1) Qu'on ne peut enlever

(2) Ces objectifs

(3) Une tyrannie


Le vote de l'indépendance
Robert Edge Pine puis Edward Savage, The Congress voting Independence, 1784-1788, Philadelphia History Museum at the Atwater Kent, Pensylvannie

On peut voir sur ce tableaun la plupart des signataires de la Déclaration d'indépendance avec notamment au centre (de gauche à droite) : John Adams, Robert Schermann, Robert R. Livingston, Thomas Jefferson (qui dépose la Décclaration sur la table) et Benjamin Franklin (assis)

Le rôle des Français à Yorktown (1781)

En 1780, Louis XVI envoie une armée et une flotte soutenir les patriotes américains, commandés par Washington.

La Fayette (1) déploya contre Cornwallis (2) une activité et une énergie nouvelle… il sauva la ville de Richmond, capitale de Virginie (…). Ses troupes ne s'élevaient pas à 5000 hommes, sans habit, sans argent, souvent sans vivres, mais il tint tête pendant 5 mois à 8000 hommes des meilleures troupes anglaises (…). Cornwallis fut obligé de se renfermer dans Yorktown. Washington vient y mettre le siège. De leur côté, les Français rejoignirent le corps de La Fayette. 27 000 hommes de troupes de terre et 30 vaisseaux (3) entourés la place (…). Ce fut devant ces forces réunies que La Fayette enleva une redoute (4) à la baïonnette. La prise d'une seconde redoute rendait la position de Cornwallis désespérée. Il capitula avec 7000 hommes des meilleures troupes britanniques. Cet événement porte à son comble l'enthousiasme des Américains. Le nom de La Fayette fut mêlé à toutes les louanges, à toutes les félicitations (…). Il retourna en France, où il fut accueilli avec un enthousiasme difficile à décrire. Déjà les esprits s’agitaient, et la nation était émue par des idées nouvelles qu’avait développées la révolution d'Amérique.

Préface au Voyage du général de La Fayette aux États-Unis d'Amérique, Paris, Thuilier, 1824

(1) Il a reçu de Washington le commandement de l'armée de Virginie

(2) Commandant des troupes britanniques

(3) Soldats français dirigés par Rochambeau, flotte française par l'amiral Grasse

(4) Fortification isolée



La victoire de Yorktown (19 octobre 1781)
Huile sur toile de John Trumbull, 1797, Yale University Art Gallery, New Haven

Assiégés à Yorktown pendant trois semaines, les Anglais vaincus défilent entre les troupes françaises du général Rochambeau (à droite) et celles des Patriotes américains (à gauche) commandées par le général Washington
Extraits de la Constitution américaine de 1787
A la fin de la guerre d'indépendance, l'union politique des nouveaux États d'Amérique apparait nécessaire, et ils ratifient le 17 septembre 1787 une constitution commune, sous la présidence de George Washington.
Nous, Peuple des États-Unis (...) décrétons et établissons cette Constitution pour les États-Unis d'Amérique (...)
Tous les pouvoirs législatifs accordés par cette Constitution seront attribués à un Congrès des États-Unis, qui sera composé d'un Sénat et d'une Chambre des représentants (...)
Le pouvoir exécutif sera confié à un président des États-Unis d'Amérique. Il restera en fonction pendant quatre ans et sera élu (...)
Le président sera commandant en chef de l'armée et de la marine des États-Unis (...). Il aura la pouvoir, sur l'avis et avec le consentement du Sénat, de conclure des traités, sous réserve de l'approbation des deux tiers des sénateurs présents (...)
Les États-Unis garantiront à chaque État de l'Union une forme républicaine de gouvernement (...).
D'après la Constitution américaine 1787
Organigramme de la Constitution des États-Unis d’Amérique (1787)
 
Thomas Jefferson et les Indiens
Dans ce texte publié en 1785, le futur président des États-Unis décrit la situation des Indiens en Amérique au lendemain de la révolution américaine.
Une triste conséquence résulte cependant de la comparaison du recensement de 1669 avec celui du commencement du dernier siècle ; car on y reconnait que en l'espace de 62 ans leur nombre [le nombre des Indiens] est déjà diminué à peu près des deux tiers. Les liqueurs spiritueuses, la petite vérole et une diminution de territoires funeste à un peuple qui vit principalement des productions spontanées de la nature, ont causé cette terrible destruction que la génération traversée par les obstacles qu'elle rencontre chez eux n'a pas pu réparer. Contrairement à ce que l'on suppose généralement, on ne les a pas chassé à main armée de leurs territoires. Je trouve dans nos registres publics et dans nos historiens des preuves multipliées d'achat de leur terrain, faits par les Européens, et qui forment une partie considérable des pays voisins de la mer (...) nous savons d'ailleurs que le pays d'en haut (1) a été acquis d'eux par des conventions revêtues de toutes les formes qui peuvent en légitimer la possession.
Extrait de Thomas Jefferson, Observations sur la Virginie, Nabu Press, 2010
(1) Immense région correspondant au bassin des Grands Lacs
Le déplacement des Indiesn
Je suis heureux d'annoncer au Congrès que la politique bienveillante du Gouvernement relative au déplacement des Indiens hors des zones d'établissement des Blancs est sur le point d'aboutir. Deux importantes tribus [les Creeks et les Choctaw, situés en Alabama et en Géorgie] ont accepté les dispositions prévues pour leur déplacement, et il est probable que leur exemple aménera le reste des tribus à revendiquer les mêmes avantages (...). Les Indiens n'auront plus de contact direct avec les Blancs ; ils ne seront plus souis au pouvoir des Etats et pourront rechercher le bonheur selon leurs propres voies et avec leurs propres institutions, si grossières soient-elles... Peut-être, peu à peu, seront-ils amenés à rejeter leurs sauvages coutumes et à constituer une communauté digne d'intérets, civilisée et chrétienne.
Extrait d'un discours du Président Jackon au Congrès des Etats-Unis, Message sur l'état de l'Union, 6 décembre 1830.

Le "chemin des larmes" des Cherokee (1838-1839)

Huile sur toile de Robert Ottokar Lindneux, 1942, The Granger Collection)
Les Cherokee, de Géorgie, sont déportés de force vers l'Ouest durant le terriblehiver 1838. 4 000 d'entre eux meurent au long du parcours
Les États esclavagistes et abolitionnistes en 1789
 
Le statut des femmes
Abigail Adams est la femme du président John Adams. Elle milite pour l'égalité des droits pour les femmes.
J'ai bien entendu que vous avez déclaré votre indépendance. Et, soit dit en passant, je souhaite que - dans le nouveau Code des lois - que, j'imagine, il vous sera nécessaire de promulguer - vous pensiez aux dames et soyez plus généreux envers elles que vos ancêtres. Ne mettez plus entre les mains des maris un pouvoir illimité. Souvenez-vous que tous les hommes seraient des tyrans s'ils le pouvaient. Si aucun intérêt particulier n'est accordé aux femmes, nous sommes déterminées à fomenter une rébellion et nous ne resterons plus liées par des lois auxquelles nous n'avons ni voix ni représentation (...). Les hommes doués de bon sens ont souvent horreur de ces coutumes qui nous traitent comme des [servantes] de votre sexe. Considérez-nous comme étant placées par la Providence sous votre protection (...) et n'utilisez ce pouvoir que pour notre bonheur.
D'après une lettre d'Abigail Adams à John Adams, 31 mars - 5 avril 1776