Document général : Chronologie
1838 : Les établissements Schneider produisent leur première locomotive
1870 : Début de la production d'acier
1875 : Décès d’Eugène Ier, remplacé par son fils Henri
1876 : Construction du premier marteau-pilon à vapeur
1895 : Début de la production de matériel électrique
1896 : Mise en service d'une presse hydraulique de 10 000 tonnes, la plus puissante du monde
1897 : Début de la production d'artillerie pour l'armée française
1898 : Décès d'Henri, remplacé par son fils Eugène II
1913 : Le Creusot compte 36 000 habitants dont 11 000 travaillent dans les usines Schneider
Le paternalisme de la famille Schneider
Être le père de vos ouvriers, voilà bien, Monsieur, la constante préoccupation de votre cœur. Toutes les œuvres de bienfaisance dont vous avez doté votre cité, en donnent un vivant et magnifique témoignage. L'enfant à ses écoles, le vieillard sa Maison de famille pour abriter ses infirmités ; les blessés et les malades trouveront ici l'Hôtel du bon Dieu, et, au chevet de leur lit de douleur, des anges consolateurs, pieuses auxiliaires de nos dévoués médecins. Cette pensée constante de votre vie, vouée au bien-être moral et matériel de votre grande famille ouvrière, vous l'avez recueillie, Monsieur, de votre illustre père, le grand génie qui a créé cette cité industrielle dont vous contribuez à maintenir et étendre la glorieuse renommée.
J.-A. Burdy, adjoint au maire du Creusot ; Discours adressé au maire Henri Schneider pour l'inauguration de l'Hôtel Dieu,15 septembre 1894
La grosse houille est simplement triée par des femmes qui enlèvent avec soin les parties terreuses et les morceaux de roche qui y sont contenus ; la plus petite est lavée pour la débarrasser des matières étrangères (…).
Aux hauts-fourneaux, (…) nous trouvons 3 ouvriers, que l'énorme chaleur qu'ils endurent obligent à se vêtir seulement d'un pantalon de toile et d’une blouse très courte (…).
M. Schneider, secondé un peu, nous devons le dire, par une population laborieuse, intelligente et économe, a su pourvoir seul à tout ; il n'a rien demandé à personne (…). Le rôle de l'Etat et du département s'est borné à l'exécution ou à l'achèvement des voies de communication nécessaires pour desservir les besoins nouveaux (…). On a construit la cité ouvrière de la Villedieu, non plus sur le principe du casernement dont on avait reconnu les inconvénients, mais sur celui de l'entier isolement des ménages. Chaque maison, bâtie en briques et pierres, se compose d'une chambre et d'un cabinet carrelés (…). Au dehors est la cave pour le vin et les provisions, et, par derrière, le jardin (…). L'ouvrier qui l'occupe paie, comme loyer, l'intérêt à 5 pour 100 de ce capital, soit 90 francs par an, avec la facilité, s'il a l'instinct de la propriété, d'acheter le logis et ses dépendances. A côté de la cité est le grand étang de la forge, où la Direction permet aux amateurs de pêche de pêcher à la ligne, mais non de jeter les filets.
Napoléon Vadot, Le Creusot, son histoire, son industrie, 1875