H7 Le Creusot
THEME 3 :
LA TROISIEME REPUBLIQUE AVANT 1914 : UN REGIME DEMOCRAITQUE, UN EMPIRE COLONIAL

Chapitre 8 :
Permanences et mutations de la société française jusqu'en 1914

Document général : Chronologie

1838 : Les établissements Schneider produisent leur première locomotive

1870 : Début de la production d'acier

1875 : Décès d’Eugène Ier, remplacé par son fils Henri

1876 : Construction du premier marteau-pilon à vapeur

1895 : Début de la production de matériel électrique

1896 : Mise en service d'une presse hydraulique de 10 000 tonnes, la plus puissante du monde

1897 : Début de la production d'artillerie pour l'armée française

1898 : Décès d'Henri, remplacé par son fils Eugène II

1913 : Le Creusot compte 36 000 habitants dont 11 000 travaillent dans les usines Schneider

Une église dédiée à Henri Schneider
Joseph Besnard, Henri Schneider en saint Éloi, vitrail provenant de l'église Saint-Henri au Creusot, 1890, écomusée Creusot Montceau
L'un des vitraux de l'église Saint-Henri du Creusot, édifiée en 1883, représente saint Éloi, saint patron des forgerons, sous les traits d'Henri Schneider, alors patron de l'entreprise et maire de la ville.
 
Une cité ouvrière du Creusot
Le Creusot, rue Solférino, maisons de mineurs, carte postale (fin du XIXème siècle), écomusée Creusot Montceau
Les Schneider font construire des cités ouvrières comme la Villedieu, aux loyers modérés. Ils fournissent des logements saints,une école, une maternité, en maintenant un contrôle moral sur les ouvriers.
 

Le paternalisme de la famille Schneider

Être le père de vos ouvriers, voilà bien, Monsieur, la constante préoccupation de votre cœur. Toutes les œuvres de bienfaisance dont vous avez doté votre cité, en donnent un vivant et magnifique témoignage. L'enfant à ses écoles, le vieillard sa Maison de famille pour abriter ses infirmités ; les blessés et les malades trouveront ici l'Hôtel du bon Dieu, et, au chevet de leur lit de douleur, des anges consolateurs, pieuses auxiliaires de nos dévoués médecins. Cette pensée constante de votre vie, vouée au bien-être moral et matériel de votre grande famille ouvrière, vous l'avez recueillie, Monsieur, de votre illustre père, le grand génie qui a créé cette cité industrielle dont vous contribuez à maintenir et étendre la glorieuse renommée.

J.-A. Burdy, adjoint au maire du Creusot ; Discours adressé au maire Henri Schneider pour l'inauguration de l'Hôtel Dieu,15 septembre 1894

Le Creusot une usine paternaliste

La grosse houille est simplement triée par des femmes qui enlèvent avec soin les parties terreuses et les morceaux de roche qui y sont contenus ; la plus petite est lavée pour la débarrasser des matières étrangères (…).

Aux hauts-fourneaux, (…) nous trouvons 3 ouvriers, que l'énorme chaleur qu'ils endurent obligent à se vêtir seulement d'un pantalon de toile et d’une blouse très courte (…).

M. Schneider, secondé un peu, nous devons le dire, par une population laborieuse, intelligente et économe, a su pourvoir seul à tout ; il n'a rien demandé à personne (…). Le rôle de l'Etat et du département s'est borné à l'exécution ou à l'achèvement des voies de communication nécessaires pour desservir les besoins nouveaux (…). On a construit la cité ouvrière de la Villedieu, non plus sur le principe du casernement dont on avait reconnu les inconvénients, mais sur celui de l'entier isolement des ménages. Chaque maison, bâtie en briques et pierres, se compose d'une chambre et d'un cabinet carrelés (…). Au dehors est la cave pour le vin et les provisions, et, par derrière, le jardin (…). L'ouvrier qui l'occupe paie, comme loyer, l'intérêt à 5 pour 100 de ce capital, soit 90 francs par an, avec la facilité, s'il a l'instinct de la propriété, d'acheter le logis et ses dépendances. A côté de la cité est le grand étang de la forge, où la Direction permet aux amateurs de pêche de pêcher à la ligne, mais non de jeter les filets.

Napoléon Vadot, Le Creusot, son histoire, son industrie, 1875