Le choix de la démocratie
TITRE 1 – De l’Etat et de la souveraineté
ART. 1 – La République du Sénégal est laïque, démocratique et sociale. Elle assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens, sans distinction d’origine, de race, de sexe, de religion. Elle respecte toutes les croyances.
La langue officielle de la République du Sénégal est le français. Sa devise est : un Peuple, un But, une Foi.
(…). Le principe de la République est : Gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple.
Art. 2 – La souveraineté nationale appartient au peuple sénégalais qui l’exerce par ses représentants. Le peuple peut, en outre, l’exercer par la voie du référendum.
Aucune section du peuple, ni aucun individu ne peut s’attribuer l’exercice de la souveraineté.
Le suffrage peut être direct ou indirect. Il est toujours universel, égal et secret.
Tous les nationaux sénégalais, majeurs, des deux sexes, jouissant de leurs droits civils et politiques, sont électeurs dans les conditions déterminées par la loi.
Constitution du Sénégal adoptée le 25 aout 1960
Le durcissement du régime au Sénégal
Depuis l’indépendance jusqu’à la chute de Mamadou Dia (premier 1er ministre du Sénégal de 1960 à 1962), le Sénégal se distingua de la plupart des autres pays africains sur les points suivants : un régime parlementaire, un exécutif bicéphale *partagé par 2 personnes+ et quelques partis d’opposition tolérés par le gouvernement (…). Le président Senghor avait déclaré à diverses reprises qu’il y avait assez de place au Sénégal pour divers partis. L’étude de la période s’étendant de 1963 à 1967 montre cependant que la politique de Senghor visait en réalité à éliminer les partis d’opposition (…). A partir de 1966 (…) il fut impossible au Sénégal de critiquer la politique du gouvernement dans le cadre d’un parti légal d’opposition. Ce rôle fut repris dans les années suivantes par les étudiants, les enseignants et les syndicats. La période s’étendant de 1967 à 1970 allait être placée sous le signe des révoltes et des grèves menées dans la capitale par les enseignants et les ouvriers.
Gerti Hesseling, Histoire politique du Sénégal. Institutions, droit et société, Karthala, 1985