L'ONU et la question coloniale :
Le principe du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes« Les Etats membres doivent favoriser la réalisation, [dans] les territoires non autonomes, du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, compte tenu des principes de la charte des Nations Unies et de la volonté librement exprimée des populations intéressées. […] [Ils doivent] assurer la participation directe des populations autochtones aux organes législatifs et exécutifs de ces territoires et les préparer à l’autonomie complète ou à l’indépendance. »Résolution de l’ONU sur le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes 1952
L’indépendance de l’Afrique noire britannique
Je signalai qu’il y avait 2 manières d’acquérir l’autonomie, l’une par la révolution armée et l’autre par des méthodes non violentes constitutionnelles et légitimes. Je citai comme exemples la force armée britannique qui repoussa deux tentatives allemandes d’invasion et la victoire remportée aux Indes sur l’impérialisme britanniques au moyen de la pression morale. Nous préconisions la seconde méthode. La liberté, on ne l’avait pas cependant jamais accordée à aucun pays colonial sur un plateau d’argent ; on ne l’avait gagnée qu’après d’amères et vigoureuses luttes. A cause du retard des colonies en matière d’instruction, la majorité des gens était illettrée et il y avait une seule chose qu’ils puissent comprendre, à savoir l’action. Je décrivis l’action positive comme l’adoption de tous les moyens légitimes et constitutionnels par lesquels nous pouvions attaquer les forces de l’impérialisme dans le pays. Les armes étaient l’agitation politique, des campagnes de presse et d’enseignement et, comme dernière ressource, l’application constitutionnelles de grèves, de boycottages et de non-coopération basés sur le principe de la non-violence absolue, tel que Gandhi en a usé en Inde.Kwame Nkrumah, 1er président du Ghana (1909-1972), « La naissance de mon parti et son programme d’action positive » in Présence africaine, revue culturelle du monde noir, n°12, février-mars 1957.
Discours de John Foster Dulles, secrétaire d'État américain, devant des industriels à Cleveland, 18 novembre 1953.
Ho Chi Minh, dirigeant du Parti communiste indochinois, déclaration d'indépendance de la République démocratique du Vietnam (Vietnam du Nord), 2 septembre 1945.
La conférence de Bandung
L’Asie n’est plus passive (…). Il n’y a plus d’Asie soumise, elle est vivante, dynamique (…). Nous sommes résolus à n’être d’aucune façon dominés par aucun pays, par aucun continent (…). Nous sommes des grands pays du monde et voulons vivre libres sans recevoir d’ordres de personnes. Nous attachons de l’importance à l’amitié des grandes puissances, mais (…) à l’avenir nous ne coopérerons avec eux que sur un pied d’égalité. C’est pourquoi nous élevons notre voix contre l’hégémonie et le colonialisme dont beaucoup d’entre nous ont souffert pendant longtemps. Et c’est pourquoi nous devons veiller à ce qu’aucune autre forme de domination ne nous menace (…). Je pense qu’il n’y a rien de plus terrible que l’immense tragédie qu’a vécue l’Afrique depuis quelques siècles (…), depuis l’époque où des millions d’Africains ont été expédiés comme esclaves en Amériques ou ailleurs, la moitié d’entre eux mourant dans les galères (…). Malheureusement, même aujourd’hui, ledrame de l’Afrique est plus grand que celui d’aucun autre continent, tant au point de vue racial que politique. Il appartient à l’Asie d’aider l’Afrique au mieux de ses possibilités, car nous sommes des continents frères (…).Discours de clôture de la conférence de Bandung prononcé par Jawaharlal Nehru le 24 avril 1955