Colin Powell, secrétaire d'État américain, discours sur l'Irak au Conseil de sécurité de l'ONU, 5 février 2003.
George W. Bush, président des États-Unis, discours sur l'état de l'Union, 29 janvier 2002 (trad. F. Bonaventure).
Une analyse de la politique américaine
George W Bush a lancé, en riposte aux attentats du 11 septembre 2001, une « guerre globale contre la terreur ». Les membres effectifs d'Al-Qaïda n'étaient alors qu'un ou 2 milliers. 18 années plus tard, cette « guerre » aux nombreuses évolutions a causé des centaines milliers de milliers de victimes et englouti des centaines de milliards d’euros. Mais les partisans d’Al-Qaïda, de Daech et de leurs organisations affiliées sont désormais des dizaines de milliers, avec des centaines de milliers de sympathisants, présents dans le monde entier. Certes, les jihadistes ne disposent plus de territoire sous leur contrôle exclusif, mais ce n'était pas non plus le cas en 2001. Le caractère fondamentalement militaire de ces campagnes anti-terroristes explique une bonne part de leur bilan contrasté.
Article du blog de l'historien Jean-Pierre Filiu sur le site du journal Le Monde ,15 septembre 2019
Dominique de Villepin, ministre français des Affaires étrangères, discours au Conseil de sécurité de l'ONU, 14 février 2003.
Pierre Blanc, Jean-Paul Chagnollaud, Moyen-Orient, Idées reçues sur une région fracturée, Le Cavalier Bleu, 2019.
Le bilan de l'intervention en Irak de 2003
Ce conflit, motivé par la présence supposée d'armes de destruction massive sur le sol irakien, méritait-il d'être mené ? (…)
Cette épineuse question suscite des avis profondément divergents (…) : à ceux qui voient dans l'éviction du « tyran de Bagdad » (1) un mal nécessaire pour arracher la population à sa servitude s'opposent ceux pour qui « l’aventurisme » de George Bush fils (…) n'aura été rien d'autre qu'un acte d'agression sans justification, dénué de toute légalité internationale et générateur d'instabilité
De l'avis du New York Times (…) cette « marche folle » n'a pas contribué à renforcer l'influence et la crédibilité de l'Amérique (…).
Quid de l'Irak lui-même ? Si, comme le laissent penser le Daily Telegraph, la culture et les arts connaissent un renouveau salvateur, le pays n'est pas pour autant libéré de ses vieux démons. La violence et le sectarisme perdurent. Quant à la démocratie, elle n'existe que sur le papier, minée par les assauts conjugués de l'autoritarisme, de la corruption et du népotisme, expliquent le Washington Post et le Guardian. Ce qui tire au New Yorker cette conclusion empreinte d'amertume : « Vietnam, Irak, Afghanistan : nous avons beaucoup d'anniversaires à oublier ».
(1) Surnom de Saddam Hussein, président irakien de 1979 à 2003