Exposition 2:
Le 11 septembre et ses conséquences
THEME 3 :
LA GOUVERNANCE MONDIALE DANS UN MONDE MULTIPOLAIRE

Chapitre 7 :
Nouveaux rapports de puissance et enjeux mondiaux
Un bouleversement géopolitique
2 977 victimes, plus de 6 200 blessés. Un choc dans le monde occidental. Un bouleversement géopolitique. 18 ans après, l'attentat du World Trade Center et les 3 autres attentats commis ce jour-là marquent un cap dans l'histoire du terrorisme. Derrière cette attaque, une organisation, Al-Qaïda ("la base") (...). Créée en 1987 par le cheikh Abdullah Yusuf Azzam et son élève Oussama ben Laden, Al-Qaïda, organisation d'inspiration salafiste djihadiste, veut cibler les "croisés" occidentaux - Etats-Unis en tête - accusés d'interférer au Moyen-Orient.
(...) Jusqu'à présent, les pays occidentaux composaient avec un "terrorisme d'Etat", commandité depuis la Libye, l'Iran... "On ne connaissait pas d'électron libre du terrorisme comme Ben Laden, qui avait l'aura, la pensée, l'argent et les contacts diplomatiques pour faciliter une telle opération", avance Wassim Nasr [journaliste à France 24 spécialiste des mouvements djihadistes].
(...) Après le traumatisme, la riposte américaine passe par la volonté d'anéantir Al-Qaïda. Les Etats-Unis envahissent l'Afghanistan fin 2001. Les membres d'Al-Qaïda s'éparpillent sur d'autres zones (...). Après la mort de Ben Laden, le 2 mai 2011, Al-Qaïda se concentre sur un terrorisme plus "local".
Xavier Frère, "11 septembre : pourquoi Al-Qaïda reste une menace ? ", www.ledauphine.com, 11 septembre 2019
L'intervention en Afghanistan
Caricature de Plantu, Le Monde, octobre 2001

En octobre 2001, les Américains interviennent en Afghanistan avec l'accord du Conseil de sécurité de l'Onu.
 
Une politique étrangère dirigée contre « l'Axe du mal »
« En quatre mois seulement, notre pays a su réconforter les victimes, commencer à reconstruire New York et le Pentagone, réunir une grande coalition, capturer, arrêter et débarrasser le monde de milliers de terroristes, détruire des camps d'entraînement de terroristes en Afghanistan, sauver le peuple de la famine et libérer un pays de l'oppression brutale. […] Ce soir, nous gagnons la guerre contre le terrorisme. […]
[Nos] ennemis voient le monde entier comme un champ de bataille, et nous devons les poursuivre, où qu'ils soient. […] Nous devons empêcher les terroristes et les régimes qui cherchent des armes chimiques, biologiques ou nucléaires de menacer les États-Unis et le monde. […] Des pays comme la Corée du Nord, l'Iran, l'Irak et leurs alliés terroristes constituent un Axe du mal, s'armant pour menacer la paix dans le monde. […] L'histoire a appelé l'Amérique et nos alliés à l'action, et c'est à la fois notre responsabilité et notre privilège de lutter au nom de la liberté. »
George W. Bush, président des États-Unis, discours sur l'état de l'Union, 29 janvier 2002 (trad. F. Bonaventure).

Un bilan du monde, 10 ans après le 11 Septembre

Peut-on s’imaginer un monde sans 11 Septembre ? Des vies humaines dont les parcours n’auraient pas été brutalement interrompus ou endeuillés. Bien sûr. Mais au-delà : pas de guerre en Afghanistan, assurément [...]. Probablement pas d’invasion de l’Irak non plus, ni de renversement du régime [...]. Le surinvestissement des États‑Unis dans la région, son essoufflement militaire et diplomatique, sa perte de légitimité, donc d’autorité et d’influence : tout cela peut également être rattaché aux décisions qui suivirent l’attaque contre les deux tours jumelles de Manhattan [...].
Sans al‑Qaïda, [...] pas d’élection de Barack Obama. Le jeune homme de Chicago fit irruption sur la scène politique nationale avec un discours dénonçant — courageusement et avec clairvoyance — la guerre en Irak et l’utilisation abusive du spectre d’al‑Qaïda afin de la justifier. [...]
Non qu’une élection ait supprimé l’héritage du 11 Septembre. L’actuel locataire de la Maison‑Blanche n’a pu à ce jour mettre fin à la présence américaine en Afghanistan ni en Irak ; Guantánamo reste en service ; et les drones ne cessent de tuer les militants djihadistes en Afghanistan, au Pakistan ou au Yémen — et, au passage, nombre de civils [...]. La mort d’Oussama ben Laden ne signifie pas la fin du djihadisme ; il y a longtemps qu’il a appris à faire sans lui.
Robert Malley, ancien conseiller du président Clinton, « Ce que le 11 Septembre a changé », Le Monde, 10 septembre 2011.
Les limites de la guerre contre le terrorisme
« Cinq ans de guerre contre le terrorisme », dessin de Chappatte, Le Temps, 11 septembre 2006.
Malgré deux interventions militaires en Afghanistan (2001) et en Irak (2003), les États-Unis ne sont pas parvenus à remporter de victoire décisive contre Al-Qaïda avant l'élimination de Ben Laden en mai 2011 au Pakistan.
 

Une analyse de la politique américaine

George W Bush a lancé, en riposte aux attentats du 11 septembre 2001, une « guerre globale contre la terreur ». Les membres effectifs d'Al-Qaïda n'étaient alors qu'un ou 2 milliers. 18 années plus tard, cette « guerre » aux nombreuses évolutions a causé des centaines milliers de milliers de victimes et englouti des centaines de milliards d’euros. Mais les partisans d’Al-Qaïda, de Daech et de leurs organisations affiliées sont désormais des dizaines de milliers, avec des centaines de milliers de sympathisants, présents dans le monde entier. Certes, les jihadistes ne disposent plus de territoire sous leur contrôle exclusif, mais ce n'était pas non plus le cas en 2001. Le caractère fondamentalement militaire de ces campagnes anti-terroristes explique une bonne part de leur bilan contrasté.

Article du blog de l'historien Jean-Pierre Filiu sur le site du journal Le Monde ,15 septembre 2019

Des relations difficiles avec l'Afghanistan
En riposte aux attentats du 11 septembre 2001, les États-Unis, à la tête d'une coalition internationale, occupent l'Afghanistan. Ils ont ensuite investi 100 milliards de dollars dans la reconstruction du pays. Alors qu'ils avaient prévu un retrait total de leur troupe en 2013, 14 000 soldats sont encore présents dans le pays.
 
Guerre en Afghanistan : rétrospective sur la plus longue guerre de l'histoire des Etats-Unis
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La guerre en Afghanistan, une première réponse au 11 septembre

La guerre commence souvent par un ultimatum. Celui que George Bush a lancé au régime afghan, jeudi soir devant le Congrès américain, applaudissant à tout rompre, a été particulièrement ferme (…). George W Bush a désigné les coupables, selon lui, des attentats du 11 septembre : le réseau Al-Qaïda d’Oussama Ben Laden, « lié à beaucoup d'autres organisations comme le djihad islamiste égyptien et le mouvement islamiste d'Ouzbékistan ». Puis il a exigé que les talibans (1) livrent aux autorités américaines les dirigeants d'Al-Qaïda, permettent l'accès d'Américains aux camps d'entraînement du réseau terroriste, et relâchent tous les étrangers « injustement emprisonnés » (…).

Les talibans, vendredi matin, ont à nouveau refusé de livrer Oussama Ben Laden sans preuve (…) ce qui ouvre désormais la portée une offensive militaire contre le régime de Kaboul. Selon USA Today, des unités de forces spéciales - Rangers, Bérets verts, Force Delta - ont commencé à se positionner dans les pays avoisinants l'Afghanistan, afin de se tenir prêts à lancer des actions commando pour tenter d’attraper ou de tuer Ben Laden.

Pascal Riche, « Bush déclare la guerre aux talibans », Libération, 22 septembre 2001

(1) Mouvement radical islamiste actif en Afghanistan et au Pakistan depuis 19994

L'engagement états-unien en Afghanistan
 
Afghanistan : retour à la case départ | ARTE
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