Le modèle de Clausewitz à l’épreuve des « guerres irrégulières » : d’Al-Qaïda à Daesh
THEME 3 : FAIRE LA GUERRE, FAIRE LA PAIX
Axe 1 : La dimension politique de la guerre : des conflits interetatiques aux enjeux transnationaux
La guerre contre la terreur
"Les attaques meurrtirères et délibérées qui ont eu lieu hier contre notre pays étaient plus que des actes terroristes. Elles étaients des actes de guerre. Ces actes nécessitent l'unité de notre pays et son inébranlable détermination. La liberté et la démocratie sont menacées. Le peuple américain doit savoir que nous faisons face à un ennemi différent, tel que nous n'en avons jamais eu. Cet ennemi se cache dans l'ombre et n'a pas d'intéret pour la vie humaine. C'est un ennemi qui s'attaque à des innocents puis se met à l'abri, mais il ne sera pas capable de s'abriter pour toujours (...). C'est un ennemi qui n'a pas seulement attaqué notre peuple mais tous les peuples attachés à la liberté partout dans le monde. Les Etats-Unis utiliseront tous les moyens pour vaincre cet ennemi. Nous rassemblerons le monde. Nous serons patients. Nos restons concentrés et inébranlables sur notre objectif. Ce combat prendra du temps et sera résolu, mais ne vous méprenez pas, nous gagnerons (...). L'Amérique est unie. Les nations éprises de liberté sont à nos côtés. Ce sera un combat exceptionnel du Bien contre le Mal et le Bien l'emportera."
Déclaration du président des Etats-Unis, George W. Bush, 12 septembre 2001
La traque de Ben Laden (2001-2011)
 
Après la chute d'Assad : quel Moyen-Orient ? | Une leçon de géopolitique | ARTE
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Posted by ngd
 
Après 20 ans d'existence l'organisation terroriste Al-Qaïda est toujours présente
La Tanzanie et le Kenya commémorent, mardi 7 août, les 20 ans des attentats de Dar es Salaam et de Nairobi. Le bilan est lourd ce jour là : plus de 200 morts et des milliers blessés. Oussama Ben Laden est à l'origine de ces attaques. Elles marquent la naissance de l'organisation terroriste Al-Qaïda.
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Al-Qaïda : la naissance du terrorisme djhadiste
Al-Qaïda (« la base ») est une organisation terroriste islamiste fondée en 1987 par le cheikh Abdallah Yusuf Azzam et son disciple Oussama Ben Laden. D'inspiration salafiste djihadiste, Al-Qaïda puise ses racines chez les penseurs musulmans radicaux tels qu'Abou Qatada ou Abou Moussab al-Souri. Al-Qaïda considère que les gouvernements croisés (occidentaux) menés par les États-Unis qui interfèrent dans les affaires intérieures des nations islamiques dans l'intérêt exclusif de l'Occident, sont les ennemis des musulmans. […]
Al-Qaïda a émergé de l'organisation Maktab al-Khadamat constituée pendant la première guerre d'Afghanistan (1979-1989) par Abdallah Azzam pour alimenter la résistance afghane contre l'Armée rouge. […]
Les camps d'entraînement d'Al-Qaïda ont formé des milliers d'islamistes militants à travers le monde. À leur retour, dans leurs pays respectifs, les « Afghans » (moudjahidines ayant combattu en Afghanistan) vont mettre en œuvre la formation militaire reçue dans les camps d'Al-Qaïda dans différents conflits : Algérie, Tchétchénie, Égypte, Philippines, Indonésie, Somalie, Yémen, Kosovo, Bosnie…
Pour son financement, Al-Qaïda a bénéficié, en outre, de l'appui de l'organisation « caritative » IIRO (Organisation internationale de secours islamique, dont le siège est à Djeddah en Arabie Saoudite) et de l'apport de pieux donateurs privés de la péninsule et de personnalités issues des pays du Golfe. Février 1998 est la date à laquelle Al-Qaïda cesse de n'être qu'un réseau pour devenir une organisation structurée avec un commandement et un projet idéologique.
Kader A.Abderrahim, Daech, Histoire en jeux et pratiques, Eyrolles, 2016.

Après des années 2002-2003 où, de Bali à Mombassa, des cibles étrangères avaient été visées par des activistes dépêchés par Al-Qaïda, puis après les attaques du 16 mai 2003 à Casablanca où toutes les victimes étaient marocaines et musulmanes, l'année 2004 s'ouvrit par une sorte de remake sur le sol européen du 11-Septembre : le 11 mars à Madrid, quatre trains de banlieue qui se dirigeaient vers la station d'Atocha sautèrent quasi simultanément. […]

Si l'attaque de Madrid s'inscrivait explicitement dans la stratégie du djihad contre « l'ennemi lointain » et pouvait se targuer de succès après le retrait espagnol de Mésopotamie [Irak], l'assassinat du vidéaste hollandais Theo van Gogh à Amsterdam le 2 novembre suivant participait déjà d'une autre logique. La victime avait été poignardée par un jeune d'origine marocaine pour avoir « blasphémé » par son clip Soumission, qui dénonçait la condition des femmes dans l'islam en projetant les versets coraniques incriminés sur des chairs féminines nues. Le meurtrier n'avait pas été formé à dessein par Al-Qaïda : socialisé dans le milieu djihadiste néerlandais, il était passé à l'acte selon un processus inconnu après avoir été mis en condition par le formatage doctrinal qui lui était inculqué.

Ce schéma de la « punition du blasphémateur » fera florès ensuite à l'occasion de la campagne lancée contre les caricatures du Prophète (publiées en septembre 2005 par un quotidien danois en réaction à l'affaire Van Gogh) et finalement lors du massacre de la rédaction de Charlie Hebdo par les frères Kouachi à Paris le 7 janvier 2015.

Gilles Kepel, Sortir du chaos. Les crises en Méditerranée et au Moyen-Orient, Gallimard, 2018.
Al-Qaïda, 10 ans après le 11 septembre 2001