L’extraction des matières premières qui entrent dans la composition du téléphone portable pose plusieurs problèmes éthiques. Le plus emblématique se résume dans l’expression de « minerais de sang », exploités dans des zones de conflit armé, en particulier l’or, le tantale, l’étain et le tungstène. On estime par exemple que 80 % des réserves de coltan, d’où vient le si rare et cher tantale, se trouvent en République démocratique du Congo, notamment dans la région du Kivu. Leur exploitation, contrôlée par des groupes armés qui captent une partie des revenus au détriment des populations locales, alimente les conflits.
Angela Bolis, Le Monde, 01 octobre 2016
« La route est pourrie ! Le Congo est pourri ! Vous ne le voyez donc pas ? Si le président était là devant moi, je lui taperais dessus », a lancé l’homme avec amertume avant de retourner au bourbier pour apaiser ses collègues. Le délabrement des infrastructures en RDC est une dure réalité, héritée de ses nombreuses guerres et d’un manque chronique d’investissements. Mais l’état de la R617, de même que les épidémies récurrentes de choléra qui frappent la province méridionale du Katanga, paraissent grotesques au vu des incroyables ressources naturelles de la région.
La province du Katanga - d’une superficie équivalente à celle de l’Espagne - détient une importante partie des réserves congolaises de cuivre, de cobalt et autres minéraux précieux. Chaque jour, ses rares routes asphaltées voient défiler quantité de camions chargés de métaux, destinés à l’exportation et au transport par bateau via Durban et d’autres ports lointains. Pourtant, sur les millions de dollars de taxes que les sociétés minières reversent aux autorités congolaises, seule une part dérisoire est investie dans le développement social et économique du Katanga, laissant des pans entiers de sa population dans la pauvreté.
Source : le site www.thenewhumanitarian.org, 2014