Des observations astronomiques inédites
Nous avons brièvement exposé les observations faites jusqu'ici sur la Lune, les étoiles fixes et sur la galaxie. Il nous reste à révéler la découverte de quatre planètes jamais observées depuis le commencement du monde jusqu’à aujourd'hui, et que leurs positions et les observations effectuées durant près de 2 mois sur leurs déplacements et leurs changements. Donc, le 7 janvier de cette année 1610, à 1h de la nuit, alors que j'observais les étoiles à la lunette, Jupiter se présenta, et comme je disposais d'un instrument tout à fait excellent je reconnus que trois petites étoiles très brillantes étaient près de lui ; ces étoiles, bien que je crus d'abord qu'elles faisaient partie des fixes, me causèrent cependant quelque étonnement parce qu'elles semblaient se disposer exactement sur une ligne droite est parallèle à l'écliptique (1), et qu'elles avaient plus d'éclat de toutes les autres de même grandeur (2). D'après Galilée, Sidereus nuncius, traduit en français par Le messager des étoiles, 1610 (1) Cercle représentant la trajectoire annuelle dessinée par le Soleil sur la voûte céleste (2) Il s'agit des satellites de JupiterGalilée et ses opposants
J’ai découvert, il y a peu d'années, comme le sait Votre Altesse Sérénissime, de nombreuses particularités dans le ciel, qui, jusqu'ici, étaient invisibles ; soit en raison de leur nouveauté, soit en raison de plusieurs conséquences qui en découlent, ces découvertes, en venant s'opposer à des propositions communément reçues dans les Ecoles des philosophes, ont excité contre moi un grand nombre de ses professeurs ; au point qu'on pourrait croire que j'ai mis de ma main ces choses dans le ciel pour troubler la nature des sciences. Ces adversaires cherchent par tous les moyens possibles à me déconsidérer. Ils savent que mes études d'astronomie et de philosophie m'ont conduit à affirmer, relativement à la constitution du monde, que le Soleil, sans changer de place, demeure situé au centre de la révolution des astres célestes et que la Terre tourne sur elle-même et se déplace autour du Soleil. D'après Galilée, Lettre à Madame Christine de Lorraine, grande-duchesse de Toscane, 1615Le procès de Galilée
Condamnation du Saint-Office (1) : Par sentence, nous déclarons que toi, Galilée, t'es rendu fort suspect d’hérésie, pour avoir tenu cette fausse doctrine du mouvement de la Terre et repos du Soleil. Conséquemment, avec un cœur sincère, il faut que tu abjures (2) et maudisses devant nous ces erreurs et ces hérésies contraires à l'Eglise. Et afin que ta grande faute ne demeure impunie, nous ordonnons que ce Dialogue soit interdit par édit public, et que tu sois emprisonné dans les prisons du Saint-Office. Réponse de Galilée : J'ai été tenu pour hautement suspect d’hérésie, pour avoir professé et cru que le Soleil est le centre du monde, et sans mouvement, et que la Terre n'est pas le centre, et se meut. J'abjure et maudis d'un cœur sincère et d'une foi non feinte mes erreurs D'après les Actes du procès de contre Galilée, 22 juin 1633 (1) Tribunal de l'Eglise catholique chargé de juger les cas d’hérésie (2) Renoncer publiquement à ses idées ou à sa foi