THEME 1 :
TERRITOIRES, POPULATIONS, DEVELOPPEMENT : QUELS DEFIS ?
Chapitre 2 :1) De quelle(s) nature(s) sont les inégalités présentées dans votre corpus documentaire ? (économique, sociale, démographique...)
2) Comment se manifestent d’un point de vue spatial les inégalités au sein du territoire étudié ? Identifiez les territoires où l'accès aux soins est le plus difficile (réfléchissez à différentes échelles)
3) Comment pouvez-vous expliquer de telles inégalités territoriales ?
4) Quelles sont les conséquences de ces inégalités pour le territoire étudié et/ou pour les populations qui y vivent ?
5) Quelles sont les solutions mises en œuvre pour réduire ces inégalités ? Quels sont les acteurs mobilisés ?
Un manque de médecins généralistes dans les « déserts médicaux »
Au début des années 2000, le nombre de médecins n'augmente plus qu'à la marge, il diminue, même, dans les rangs des généralistes - ce sont les effets du numerus clausus (1) le plus resserré de la décennie précédente. En parallèle, les besoins ne cessent d'augmenter, avec une population qui vieillit et une demande de soins en hausse. C'est à ce moment-là que le problème de la répartition des médecins sur le territoire se fait jour.
Au-delà des campagnes et des banlieues où la désertification s'accentue, on assiste alors à une extension des zones concernées par le manque de médecins : de nombreuses petites villes sont désormais touchées. On a pourtant 180 000 médecins, il n'y en a jamais eu autant ! C'est bien le signe qu'ils sont mal répartis.
La population des nouveaux médecins devient principalement issue des classes aisées et urbaines et elles se concentrent d'autant plus dans les grandes agglomérations. Les pouvoirs publics continuent néanmoins de croire qu'avec la croissance du nombre de médecins, ils vont finir par se répandre partout (…). Mais l'ouverture des vannes n'a jamais abouti à cela. Les médecins y ont répondu par une hyperspécialisation, avec la création de dizaines de spécialités. Ils ont pu ainsi continuer à s'agglomérer dans les métropoles, sans perdre d'intérêt économique (…).
Les premières mesures pour tenter d'enrayer la désertification apparaissent en 2003 (…). Il s'agit de mesures incitatives à l'installation, ciblées principalement sur les zones rurales. Depuis, chaque ministre fait son plan : des aides, des bourses, des incitations, des soutiens… mais aucun n'a mis en place de régulation ou de coercition. On ne touche pas la liberté d'installation.
Interview d'Emmanuel vigneron, géographe spécialiste de la santé. Propos recueillis par Camille Stromboni, « Déserts médicaux : les pouvoirs publics restent tétanisés face à des médecins qu'ils considèrent comme un puissant relais d'opinion », Le Monde, 12 juin 2023
1. Jusqu’en 2021, le nombre d'étudiants acceptés en 2ème année de médecine était limité.