Le Moyen-Orient : terre de conflits
THEME 2 :
LE MONDE DANS LA GUERRE FROIDE (1947-1991)

Chapitre 3 :
Une bipolarisation du monde remise en cause
Une région au cœur des enjeux de la Guerre froide

Le Moyen-Orient dans les années 50
 
Zoom : la crise de suez (1956)

Le rejet de l'impérialisme occidental
« Nous avons lutté pour nous débarrasser des traces du passé, de l'impérialisme et du despotisme […]. Nous ne permettrons pas que le canal de Suez soit un État dans l'État. […] Le canal a été creusé par 120 000 Égyptiens, qui ont trouvé la mort durant l'exécution des travaux. […] Aujourd'hui, ce seront les Égyptiens comme vous qui dirigeront la compagnie du canal, qui prendront consignation de ses différentes installations, et dirigeront la navigation dans le canal, c'est-à-dire dans la terre d'Égypte. »
Gamal A. Nasser, discours radiodiffusé prononcé à Alexandrie le 26 juillet 1956, publié dans Le Journal d'Égypte, 27 juillet 1956.
L'échec des anciennes puissances coloniales
« De retour d'Égypte. L'intervention militaire anglo-française en Égypte s'est soldée par un fiasco total. En conséquence, le prestige et la position politique de la France et du Royaume-Uni ont été affaiblis », carte postale soviétique de Koukryniksy, 1958.
Sous la pression de l'URSS et des États-Unis, les combats cessent le 6 novembre et les troupes franco-britanniques évacuent la zone du canal, tandis que les troupes israéliennes se retirent en mars 1957 du Sinaï, où sont déployés des Casques bleus.
 
1956 : Une nouvelle guerre israélo-arabe
Conformément à un accord tripartite secret conclu à Sèvres, Israël envahit le Sinaï le 29 octobre, ce qui sert de prétexte pour l'intervention militaire du Royaume-Uni et de la France.
 
Le Proche-Orient au rythme des conflits israélo-arabes

Le Proche-Orient et l’affirmation du Tiers-Monde

[Avec la naissance de l’Etat d’Israël], la question du Proche-Orient devient l’une des plus lancinantes de la vie internationale, encore aggravée par son imbrication dans le conflit Est-Ouest, Israël se rapprochant de l’Occident ; les pays arabes de l’Urss (…). La dégradation des relations israélo-arabes conduit en 1967 à la guerre des Six-Jours qui se conclut par la défaite des forces arabes et l’agrandissement d’Israël (…). S’ensuit une période de grave tension internationale que prolonge le déclenchement du terrorisme palestinien (…). Cette situation explosive dégénère vite en un nouveau conflit à l’automne 1973 (…). [Défaits par Israël], les Arabes utilisent à l’encontre de l’Occident l’arme pétrolière : le quadruplement des prix ouvre en fait l’ère de la crise mondiale. Même si les Supergrands font preuve de réalisme et de retenue, le contrôle de la situation leur échappe (…). Tous ces conflits (…) montrent les limites de la détente. Non seulement le duopole soviéto-américain ne parvient pas à garantir la paix, mais il se trouve nié par le déchainement de nouvelles forces internationales, notamment le clivage Nord-Sud, opposant pays développés et pays du tiers-monde, qui se surimpose au clivage Est-Ouest.

François-Charles Mougel et Séverine Pacteau, Histoire des relations internationales, Que sais-je ?, 2018
1967 : la guerre des Six-Jours
La défaite des armées arabes
Israël fait face aux armées égyptiennes, jordaniennes, libanaises et saoudiennes, qui disposent depuis mai 1966 d'un commandement unifié et mobilisent des troupes fin mai 1967.
 
La résolution 242 de l'ONU« Le Conseil de sécurité […] affirme que l'accomplissement des principes de la Charte [des Nations unies] exige l'instauration d'une paix juste et durable au Proche-Orient qui devrait comprendre les deux principes suivants :
  1. Retrait des forces armées israéliennes des territoires occupés au cours du récent conflit.
  2. Fin de toute revendication ou de tout état de belligérance, respect et reconnaissance de la souveraineté, de l'intégrité territoriale et de l'indépendance politique de chaque État de la région et de son droit de vivre en paix à l'intérieur de frontières sûres et reconnues, à l'abri de menaces ou d'actes de violence. »
Résolution 242 de l'ONU, adoptée à l'unanimité le 22 novembre 1967.