Charte nationale palestinienne, Le Caire, 17 juillet 1968.
L’attitude nouvelle de l’Egypte face à Israël
Sadate succède à Nasser à la tête de l’Egypte en 1970. Il commence par prendre ses distances avec l’Union soviétique, puis lance contre Israël, en 1973, l’offensive de la guerre du Kippour. Alors que les négociations s’enlisent, il prend l’initiative de se rendre à Jérusalem.
Au moment où je vous rends visite, je vous demande : pourquoi ne nous tendons-nous pas les mains, dans la droiture, la confiance et la sincérité ? (…) La paix ne sera réelle que si elle est fondée sur la justice et non sur l’occupation des terres d’autrui. Il n’est pas admissible que vous demandiez pour vous-mêmes ce que vous refusez à d’autres. Franchement, dans l’esprit qui m’a poussé à venir aujourd’hui chez vous, je vous dis : « Vous devez abandonner une fois pour toutes vos rêves de conquête. Vous devez abandonner aussi la croyance que la force est la meilleure façon de traiter avec les Arabes. L’expansion ne vous apportera aucun bénéfice. »
Qu’est-ce que la paix pour Israël ? Vivre dans la région avec ses voisins arabes en sureté et en sécurité. A cela, je vous dis oui. Vivre à l’intérieur de ses frontières, à l’abri de toute agression. A cela, je dis oui (…).
Il y a de la terre arabe qu’Israël a occupée et qu’il continue à occuper par la force des armes. Nous insistons sur un retrait complet de ce territoire arabe, y compris Jérusalem arabe, Jérusalem, la cité qui a été et qui sera toujours l’incarnation vivante de la coexistence entre les fidèles des trois religions (…). En toute honnêteté, je vous dis que la paix ne peut être obtenue sans les Palestiniens. Ce serait une grossière erreur, dont les conséquences seraient imprévisibles, que de détourner nos yeux du problème ou de le laisser de côté.