Sortir de la guerre P3

Questions :

Quelle est la situation politique de la Russie en 1918 ?
Décrivez et expliquez la guerre civile russe en identifiant les différentes forces en présence.
Identifiez les différentes formes de violence exercées au cours de la guerre civile russe ?
Quels sont les objectifs des bolcheviks et du gouvernement polonais lors de la guerre russo-polonaise ?
Qu'est-ce que le mouvement spartakiste en Allemagne ? Quels sont son but, ses moyens d'action et ses résultats ?
En quoi le règlement de la paix au sortir de la Première Guerre mondiale est-il en partie responsable de la montée des tensions en Europe au début des années 20 ?

Chronologie des événements en Russie Février 1918 : Création de l'Armée Rouge Novembre 1918 : Intervention ds forces armées étrangères pour soutenir les armées blanches Mars 1920 : Retrait des forces armées étrangères 1920-1922 : Invasion et reconquête par l'Armée rouge des républiques un temps indépendantes (Ukraine, Arménie, Géorgie, pays d'Asie centrale) Décembre 1922 : Naissance de l'Union des républiques socialistes et soviétiques (URSS) 1922 : Exil d'environ un million et demi Russes blancs Blancs / Rouges : Les 2 termes opposent les partisans de l'ancien régime tsariste (les Blancs) et les communistes (les Rouges)

Lénine appelle à la mobilisation des bolcheviks, en 1918

Discours de Lénine devant les propagandistes du parti bolchevik.

Camarades, vous savez tous que la majorité des ouvriers, des soldats et des paysans de la Grande-Russie, comme aussi des autres nations qui composaient la Russie - autrefois par la contrainte, à présent comme des parties de la libre République de Russie, - ont reconnu le pouvoir des soviets. Et il ne nous reste plus que quelques combats à mener contre les misérables vestiges des troupes contre-révolutionnaires.

En ce moment où s'effondre le dernier rempart de la contre-révolution, nous pouvons dire avec assurance que le pouvoir des soviets se renforce. Et il se renforcera. Chacun le comprend parfaitement, car l'expérience a montré concrètement que seul ce pouvoir - les ouvriers, les soldats et les paysans eux-mêmes, unis dans les soviets, - peut engager la Russie dans la voie d'une libre coexistence de tous les travailleurs.

La guerre extérieure est terminée ou va se terminer. C'est une affaire réglée. Maintenant, c'est la guerre intérieure qui commence. La bourgeoisie a entassé son butin dans ses malles et pense tranquillement : "Ce n'est rien, nous pouvons attendre". Le peuple doit prendre ces accapareurs au collet et les contraindre à restituer le produit de leur vol. Voilà ce que vous devez réaliser là où vous irez. Ne les laissez pas se cacher, sinon nous courrons à une faillite totale. Ce n'est pas à la police de les contraindre - la police est morte et enterrée, - c'est au peuple lui-même de le faire, et il n'existe pas d'autre moyen de lutter contre eux.

Pravda n°18, 6 février 1918

Engagé dans un corps franc dès la fin de la guerre, le nationaliste allemand Ernst von Salomon combat les Bolcheviques puis les Polonais.

"Chacun des jours suivants nous avions été attaqués à deux reprises par les Polonais. Nous avions creusé des tranchées autour de la dernière ferme au sud du village. Nous avions creusé des tranchées autour de la dernière ferme au sud du village. Nous avions mis partout

partout des sentinelles et envoyé des patrouilles loin dans les alentours. Le deuxième jour Tollner était tombé lors d'un contre-attaque [...]. Nous avions été obligés de reculer momentanément et lorsque nous avions repris l'offensive, nous avions retrouvé son cadavre, tout nu et mutilé [...]. Ce même après-midi, nous avions surpris une section d'assaut polonaise en pleine évolution, nous l'avions détruite et fait deux prisonniers , des soldats du 27 e régiment d'infanterie régulier, habillés d'uniformes polonais et armés de fusils français. Ainsi, nous tenions la preuve que ces régiments polonais réguliers combattaient contre nous et je m'étais vivement opposé à ce que l'on supprimât ces arguments vivants en les fusillant. [...]"

Ernst Von Salomon, Les Réprouvés, 1931.

Anonyme, Liberté bolchevique, 1920, affiche, Katz Ehrenthal Collection

Sur cette affiche Léon Trotski, commissaire à la guerre de la Russie soviétique, est représenté en monstre sanguinaire

"Ils promettaient le bolchevisme : nous vous donnerons la paix, nous vous donnerons la liberté, nous vous donnerons la terre, du travail et du pain. Ils nous ont dupé vilement. Ils ont déclaré la guerre à la Pologne. Au lieu de la liberté, on a eu le poing. Au lieu de la terre, les réquisitions. Au lieu du travail, la misère. Au lieu du pain, la famine"

De février 1919 à mars 1921, la guerre russo-polonaise fait 150 000 morts

La guerre "soviéto-polonaise" vue de Russie

L'issue du combat actuel ne peut faire de doute. L'aristocratie et la bourgeoisie polonaises seront détruites. Le prolétariat polonais transformera son pays en pays socialiste (…). Parce qu'il s'agit d'un combat non pas pour la vie mais pour la mort, il aura un caractère particulièrement violent (…).

Les travailleurs et travailleuses, paysans et paysannes doivent comprendre et considérer que cette guerre avec la Pologne est leur guerre, une guerre pour l'indépendance de la Russie socialiste, pour son alliance avec la Pologne socialiste et avec l'Europe prolétarienne et le monde entier.

Déclaration du Comité central du Parti communiste de Russie, 23 mai 1920

L'Italie en 1920 vue par les fascistes

Quand et comment naquit le fascisme?

Le fascisme naquit après la Première Guerre mondiale, lorsque l'Italie n'eut point la paix qu'elle méritait [les traités de paix n'accordent pas à l'Italie les territoires qu'elle réclame], lorsque les déserteurs furent amnistiés et lorsque les héros furent l'objet de moqueries, furent blessés et tués. Lorsque les communistes, arrogants et cruels, prirent le contrôle de certaines régions d'Italie, que les champs furent abandonnés, que les usines furent désertées et que les grèves augmentèrent la misère, Benito Mussolini s'écria : "Ca suffit !" et les Italiens dignes de ce nom se serrèrent autour de lui.

Extrait d'un ouvrage de propagande du Parti national fasciste, 1929

Le 9 novembre 1918 constitue bien dans l'histoire de l'Allemagne une césure importante. Sur le plan politique, l'Empire cède la place à la République. [...] Des lois sociales ont accompagné le changement de régime: journée de huit heures, vote des femmes, reconnaissance des syndicats. [...] D'un seul coup, les socialistes ne venaient-ils pas d'obtenir ce pour quoi leurs pièces avaient lutté ? [...]

Le socialisme, pensait-on, viendrait plus tard, peu à peu. Pour le moment, on avait le suffrage universel, la liberté de la presse et de réunion. [...] C'était bien une révolution et cette révolution était terminée. [...] La social-démocratie allemande aspire à faire du Reich une démocratie bourgeoise à l'occidentale et elle y réussit, dans une large mesure. En 1918, l'Allemagne est à la croisée des chemins : solution soviétique ou démocratie bourgeoise ? La social-démocratie n'hésite pas. C'est avec Wilson qu'on discute et pas avec Lénine. [...]

L'échec de la Révolution allemande a eu, à plus long terme, des conséquences désastreuses non seulement pour l'Allemagne, mais pour l'Europe entière. [...] Ces socialistes majoritaires sont apparus comme des fusilleurs d'ouvriers. [...] Les forces ouvrières sont irrémédiablement divisées.

Gilbert Badia, Les Spartakistes, 1918, L'Allemagne en révolution, Ade,, Bruxelles, 2008.

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