H7 Les innovations
THEME 3 :
LA TROISIEME REPUBLIQUE AVANT 1914 : UN REGIME DEMOCRAITQUE, UN EMPIRE COLONIAL

Chapitre 8 :
Permanences et mutations de la société française jusqu'en 1914
Une nouvelle société de loisirs
Thonon les Bains, affiche de tourisme publiée en 1905 par les chemins de fer P.L.M., illustration par Roger Rouiller
Le 1er établissement thermal de Thonon-les-Bains (Haute-Savoie) est ouvert au bord du lac Léman en 1888, huit ans après l'ouverture de la desserte ferroviaire.
 
Chemin de fer électrique et trottoir roulant, Exposition universelle de 1900, Paris.
A côté du train électrique de Decauville, un trottoir roulant de 3 km nommé "rue de l'Avenir" envisage les transport dans la ville du futur et déplace les visiteurs à 2 vitesses : 4,2 ou 8,5 km/h
 
Publicité pour les premiers films des Frères Lumières
Affiche de Marcelin Auzolle, 1896
 

L'attraction des villes

Le voisinage d'un puissant bassin houiller a développé à Lyon les industries nouvelles. La cité vivait jusque-là uniquement par la soierie et la banque ; elle est devenue une gigantesque usine où toutes les productions se rencontrent. Depuis 40 ans un flot continu de Savoyards, de Dauphinois, d’Auvergnats, de Suisses et d’Italiens se porte sur Lyon. Chaque jour des industries nouvelles se créent, recrutant sans peine des milliers de bras venus de tous les points de l'immense région que parcourt le Rhône, la Saône et la Loire. L'invention du fil aérien et la possibilité d'amener des Alpes la force emmagasinée par la houille blanche ont donné un élan inouï à la création de lignes de tramways. Les communes de la périphérie se sont accrues. Villeurbanne, qui n'avait que 5000 habitants avant la guerre de 1870, atteint peut-être 50 000 aujourd'hui. Lyon est une énorme agglomération de près de 600 000 âmes.

Victor-Eugène Ardouin-Dumazet, Voyage en France, 1896

L'ouverture du métro parisien

Le 18 mai 1900, un journaliste du Figaro participe à une visite d'inspection du métro parisien qui ouvre dans les semaines suivantes.

Le directeur du Métropolitain, M. Roederer, nous invite à essayer ses voitures. Elles sont très confortables. Un tapis court tout le long des premières (1), dont les sièges sont recouverts de maroquin (2) (…). Les souterrains sont éclairés à l'électricité. Bien que reflétée par des briques toute blanches, la lumière ne serait pas suffisante pour que le public pût lire. Afin d’obvier à cet inconvénient, M. Roederer a garni chaque voiture de 10 lampes électriques (…).

D'après la moyenne des grandes lignes, le public occupe ordinairement 60 % des places disponibles. Il est toutefois des circonstances où il n'y a jamais assez de places, assez de wagons, assez de trains.

Les trains, conformément aux conventions passées avec la Ville, partiront toutes les 2 minutes. Généralement, ils ne comprendront que 4 voitures, y compris celle de la locomotive, mais on espère pouvoir, les jours fériés, élever à 6 le nombre de celles-ci.

Après toutes ces explications, nous avons visité la gare de Vincennes, qui est presque terminée ; puis la gare de Lyon, qui a des dimensions extraordinaires et dont le toit de fer et de voûtes de pierre donne l'impression de la solidité la plus absolue que l'on puisse rêver. Entre les colonnes de fer de ce hall monumental, on se croirait dans une cathédrale.

Charles Chincholle, Le Figaro ,18 mai 1900

(1) Le métropolitain compte une voiture en première classe, les autres en seconde

(2) Cuir de peau de chèvre